trust and lies (toni)

elle avait l'habitude des rumeurs maintenant carla, et pourtant elle n'arrive pas à chasser ces quelques lignes de son esprit. tellement de ces mots lui reviennent en tête que s'en devient lassant, elle veut passer à autre chose. elle n'a pas pour habitude de lire tous ces ragots sans aucun intérêt et bons à jeter, mais les messages de cece étaient si insistants. sa soeur aînée lui recommandait fortement de lire le dernier article de ce cosmo. elle n'accorde pas plus d'intérêts à ce réseau social, l'appogée du machiavélisme, et pourtant il est bel et bien dans ses favoris. juste au cas où. et puis carla n'en reste pas moins curieuse que tous les autres, alors elle y est allée, pensant y voir son nom s'afficher mais c'est celui de toni qui lui est apparu, lui qui n'aime pas attirer attention. ses yeux restaient fixés sur l'écran, complètement incrédule, pendant que son téléphone continuait de sonner inlassablement. certainement cece. carla, elle n'y croyait pas une seule seconde à tout ça, toni ne peut pas la tromper. plus les minutes passaient et ses pensées devenaient de plus en plus abstraites, elle ne savait pas quoi penser de tout ça carla. pour elle, il s'agit certainement d'une erreur ou d'un malentendu dans le pire des cas. elle le sait, les actes et les paroles peuvent être transformées pour plaire et attirer les charognards en manque de potins. mais elle avait besoin d'être rassuré carla, alors elle envoya un message à toni. j'ai besoin de prendre l'air, attends-moi en bas de chez toi, je n'en ai pas pour longtemps. c. elle se passa une main dans les cheveux une dernière fois devant le miroir de son entrée. il vit dans le bronx, alors le meilleur moyen d'y aller c'est de prendre le taxi. peut-être. et quand toni lui apparait enfin derrière la vitre glacée elle s'empresse de payer le chauffeur pour sa courses, et elle sort. il est égal à lui-même, affichant ce même regard qui se contente de la fixer et dans un sens ça la rassure carla. « salut » elle prend sa main sans le lâcher du regard. elle essaye de lire en lui, mais elle ne sait pas le faire, peu importe elle n'arrive qu'à voir le bon en lui. et pourtant elle sait que ce n'est pas le cas. « tu veux pas marcher un peu ? » elle a besoin qu'on la rassure carla, avec des mots, ceux de toni qui lui dissiperait ses doutes. comme s'ils n'avaient jamais eu raison d'être.

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j'ai besoin de prendre l'air, attends-moi en bas de chez-toi, je n'en ai pas pour longtemps. c. enfin. un signe de vie de ta petite-amie depuis la sortie de l'article. t'attendais, à poings fermés, des nouvelles d'elle. de ce qu'elle pensait des rumeurs qui circulaient. tu ne sais pas à quoi t'attendre. tu te doutes bien qu'on ait dû lui monter la moutarde au nez. t'as préféré ne pas te montrer. t'as voulu éviter de l'affronter. sans doute parce que tu as certainement quelque chose à te reprocher, dans l'fond. ce serait trop dur de l'avouer à carla. t'as pas envie de la perdre. t'as pas envie qu'elle te laisse. t'es si bien près d'elle. carla, elle t'apaise. contrairement à neyla, qui est tout le contraire. elle te rend trop vulnérable. et il y a une certaine attache à présent, que c'est devenue beaucoup trop complexe à suivre. et à entretenir. un soulagement en recevant se message. d'un côté, t’espères qu'elle vient juste te voir par envie et non à cause de ce fichu torchon. tu ne te doutes pas une seule seconde de ce qui t'attend réellement en ce début de journée. pourtant si ensoleillée. tu ne perds pas de temps à enfiler tes chaussures et te rendre devant la maison, l'attendant. impatient, tu guettes une à une les voitures qui passent. un taxi s'arrête pile-poil devant ta bâtisse. tu t'avances pour lui ouvrir la porte, te lâchant un salut. tu la regardes, tellement heureux de la voir. une sensation inexplicable. elle est si belle. son visage d'ange qui embellit ta journée. elle te propose ensuite d'aller marcher. pas d'embrassade. tu ne sais pas comment le prendre. mais à priori, ça sent mauvais. elle a juste pris ta main. t'avances avec elle, le long de la rue. main dans la main. tu la regardes, sourire aux lèvres. un sourire - malgré tout - assez réticent. tu pressentais quelque chose de mauvais. t'as envie d'faire quelque chose en particulier ? ouais, tu tournes autour du pot. tu n'assumes pas. t'as pas envie d'affronter le problème. parce que tu ne saurais pas comment t'en dépatouiller. alors, t'esquives. tu ne veux pas lui demander ce qui ne va pas. car dans l'fond, tu l'sais. elle doit certainement se douter que tu aies lu cet article toi aussi. et elle se doute sûrement que tu sais qu'elle est au courant. tu gardes cette mine de j'ai rien fais. tu restes toi-même. comme si rien n'était. tu te contentes de la regarder. de suivre son chemin.

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carla avait sans doute déjà été plus éloquente en présence de toni. elle, pourtant si ouverte à la conversation, ne dit rien, elle reste muette. ou plutôt perdue dans ses pensées. et lorsque toni lui demande si elle veut faire quelque chose en particulier, elle ne répond pas. elle se contente de hausser doucement les épaules. ce qu'elle souhaite, en cet instant, c'est simplement de sentir l'air frais sur son visage, ça lui fait un bien fou, et savoir toni à ses côtés, à quelques centimètres à peine. ses pensées vont et viennent et puis, elle serre un peu plus fortement la main de toni. à son contact elle se sent toujours de plus en plus fébrile carla. peut-être qu'elle se fait des films, toni n'a pas l'air si préoccupé. il semble si serein et c'est elle qui doit faire peur à en pâlir. « toni ? » elle veut attirer son attention après ces longues minutes plongées silence de leurs paroles. seuls les bruits ambiants du bronx arrivent à ses oreilles, lui rappellent la raison de sa présence. le ton de sa voix est un peu moins fort qu'ordinaire, elle ne sait pas trop comment aborder le sujet, ni par quoi commencer. elle a peur carla. « tu la vois souvent neyla ? » elle lâche finalement en osant porter son regard vers celui de toni, espérant peut-être apercevoir une réaction de sa part. le prénom de la jeune fille devrait déjà le faire hausser un sourcil. elle le sait, la rumeur n'est pas venue de nulle part, il la connait neyla et carla aussi. ou très peu. pas suffisamment pour savoir quoi penser d'elle. carla, elle a tendance à ne voir que le bon côté chez les autres et neyla n'y fait pas exception. elle l'apprécie carla. « je veux dire, quand je ne suis pas là. » elle ajoute, même si au final carla ne fait que tourner autour de sa véritable interrogation.

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elle esquive ton regard, carla. laissant son visage respirer l'air frais qui se propage autour de vous. tu te sens bien près d'elle. mais tu sais que tout ne dure qu'un temps. surtout lors de cette journée. quand elle t'a envoyé ce texto, tu ne savais pas trop comment réagir. carla, elle t'aime beaucoup. il y a une certaine attache, c'est puissant. tu sais très bien qu'elle avait envie de te voir. de base. hors, depuis qu'elle est là, carla ne décroche presque pas un mot. profitant du silence qui plane. ça t'effraie. parce que tu sais - sans le savoir - ce qui t'attend. des tonnes de questions. des interrogations qui ont sans doute besoin de réponses. auxquels tu es le seul à pouvoir répondre finalement. ainsi que neyla. elle prononce ton prénom, tu dévies tes pupilles pour lui faire face. tu tentes de rester droit. de ne pas faire d'expressions physique. tu acquiesce d'un léger sourire en guise de réponse jusqu'à ce qu'elle te pose une toute première question. tu la vois souvent neyla ? je veux dire, quand je ne suis pas là. de là, ton cerveau vrille complètement. limite tes lèvres se mettent à parler sans sortir de son. tes membres se mettent à trembler. tu continues de la regarder. si tu jettes un coup d'oeil autre part, tu risquerais d'être découvert. tu tournes la tête. sans trop savoir quoi dire. tu fais allusion à l'article, n'est-ce pas ? tu ne cherches pas à la détourner du sujet, bien au contraire. de toute façon, tu sais que tu y as le droit pour ce soir. mensonges ou vérité ? tu ne sais pas quoi faire. t'as tellement peur. ton corps hurle à l'intérieur. au fond de toi, t'as des remords de lui avoir fait du mal, sans qu'elle ne le sache. et là, tu t'en veux. tu gesticules. j'la croise quasiment tous les jours, elle vit en face de chez moi. tu n'ajoutes rien de plus. tu te dois d'être honnête, au moins un petit peu. parce que là, pour le coup, c'est sincère. c'est vrai. ce ne sont que des rumeurs.. tentes-tu de blâmer. carla étant très réputée, c'est facile de raconter tout et n'importe quoi autour d'elle.

les paroles de toni restent sereine et censée face à la situation, à l'image de la posture qu'il affichait un peu plus tôt. avant que carla ne se jette à l'eau. pourtant elle sent la main de son petit-ami se mettre à trembler. l'espace d'un cours instant il semble complètement ailleurs, cherchant ses mots. elle le voit dans ses iris qu'il est décontenancé, prit au dépourvu par ses paroles. et son sourire disparaît. il devine les pensées de carla, il sait où elle veut en venir. dans un sens ça la rassure qu'il comprenne, ça veut dire qu'il la vu cet article lui-aussi, il n'ira pas par quatre chemins. elle hoche la tête en guise de réponse, oui elle fait allusion à l'article. un article qu'elle aurait aimé de jamais voir. même si ce ne sont que des rumeurs, comme le lui affirme toni, ça lui fait mal à carla de voir ses proches emportés par ce tourbillon infâme qu'elle connaît malheureusement si bien. parce qu'elle en a déjà fait les frais, elle et ses soeurs. « des rumeurs infondées ? » elle veut être sûre carla, sûre qu'il n'y a rien de plus que quelques échanges de voisinages entre neyla et son petit-ami. parce qu'elle sent toujours cette nervosité chez toni qui ne la rassure pas comme elle devrait l'être. doucement elle ralentit le pas jusqu'à s'arrêter complètement pour se tourner face à lui. « fais attention. » sur ses mots, carla plonge son regard dans le sien, envoûtant, avant de lui attraper l'autre main. un second contact qui la fait d'autant frissonné que le premier. « surtout quand tu la croises. je n'ai pas envie de revoir ton nom s'afficher sur ce site.. » elle se mord la lèvre inférieure. elle n'a pas envie de passer pour la petite-amie jalouse, mais elle n'a pas non plus envie que de fausses rumeurs sur toni s'étendent sur toute la toile. elle sait qu'il n'aime pas ça. et puis elle s'en veut un peu, si on s’intéresse un peu trop à lui c'est peut-être à cause de sa notoriété.

devoir mentir à carla, ça te dérange un peu finalement. pourtant, tu as toujours été se type sans cœur, sans aucun remords. celui qui se fiche pas mal du bonheur des autres. mais bizarrement, là, le fait que ça touche ta petite-amie et bien ça te fais quelque chose. tu tournes en rond. tu esquives sans trop esquiver non plus le sujet. t'écoutes son discours. tu le vois bien qu'elle a mal de ce qui se raconte sur toi. ça touche son public. ça la touche elle, aussi. à ce moment-là, tu sais plus trop où te foutre. t'as envie de retourner en arrière, de lui dire la vérité, mais tu ne peux pas. tu n'y arrives pas. tu as bien trop peur de la perdre. de perdre ce bonheur qui s'est installer entre vous. cette relation si saine, qui t'apporte tant de calme dans ta vie si mouvementée. alors tu prétends que ce n'est que des rumeurs. elle pense que c'est la vérité. elle y croit et ça te fais un pincement au cœur. tu ne sais pas pourquoi, mais ton cœur te dit de lui dire et ta tête te repousse dans tes retranchements. tu acquiesces de la tête, sans rien ajouter. oui, ce sont des rumeurs infondées. elle attrape tes mains, tu lui souris. déposant, à ton tour, ta main sur sa joue. la caressant délicatement à l'aide de ton pouce. je suis désolé. lâches-tu simplement. d'un son presque inaudible. tu t'excuses, tu ne peux rien faire d'autres. et t'as pas envie qu'elle soit mal. j'vais faire attention. neyla est quand même devenue quelqu'un d'important dans ta vie. tu la vois très souvent. pratiquement tous les jours où tu n'es pas en présence de carla. ça ne fais que trois mois que vous vous fréquentez, mais c'est certainement de trop. tu sais que tu dois tout arrêter. et dès ce soir, tu feras le nécessaire. tu penses.

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