faute avouée, à moitié pas redonnée (toni&ash)

(faute avouée, à moitié pas redonnée)   la tête en vrac. les jambes qui boitent. les idées qui s'emballent. un dernier verre pour finir la route. prise de risque au volant de sa voiture cabossée par les conducteurs frôlant de trop près la mort. il peste sur les connards qui s'arrêtent à un feu rouge. "avance pauv' con!" il braille, la main serrée sur le klaxon. un regard dans le rétro. un regard vers l'avant. doubler par la droite-griller un feu rouge-risque de percuter une autre voiture-risque d'y perdre la vie. il continue à rouler. son verre d'alcool à moitié vide par les virages brusques. l'alcool flirtant avec son jean. il peste à nouveau "putain de jean à la con!" il frotte la partie humide à l'aide de sa manche. geste utile futile. le noir qui l'asperge un peu plus à chaque minute. les yeux lourds tombent sur sa montre (sa tête risqua d'y partir avec). trop tard pour lire les chiffres. trop tôt pour y comprendre quelque chose. trop bu pour comprendre qu'il n'a rien à foutre là. mais son corps est là (son esprit, quant à lui, est perdu dans le tiroir de la salle de bain). crochant sa chemise blanche en voulant sortir de sa "putain de bagnole à la con!". il tangue un peu. se rattrape de justesse au rétroviseur. on entend un crac. il accusera un clodo demain matin, de lui avoir pété son rétro. il lève la tête (geste un peu saoul) vers les lampadaires. ses rétines brûlent un peu. sa tête flambe un peu. son cerveau, se noie un peu (trop). marvin pense qu'il est arrivé à destination. entendant au loin, son gps lui criant qu'en effet, il est bien arrivé à destination. (mais depuis quand marvin écoute la voix d'une femme????). alors il s'avance. pas fière de lui le père. il traîne. il appréhende un peu le père. ses conneries lui lâchent un poids lourd qui lui ordonne de faire demi-tour. ramper jusqu'à la porte d'entrée pour laisser son doigt s'avachir sur la sonnette. drôle de baraque. drôle d'endroit. y est-il déjà allé une seule fois ? il réfléchit. abandonne. son cerveau ordonne de rester qu'aux gestes simples.
longtemps qu'il n'a pas vue ses gosses. ses foutus sales gosses. c'est même pas les siens (well, according to science-) c'est les siens. mais qu'entre parenthèse. la porte s'ouvre. il aurait voulu crier surprise. un chapeau pointue sur la tête, des bras remplit de cadeaux et qu'on enlace son père avec amour et tendresse. le paysage basique de ce moment, est bien moins gratifiant. ridicule. grotesque. pathétique. son doigt écrasant cette vielle sonnette. le visage de son gosse en face. un mot ? une syllabe ? un geste ? un rein ? une gifle ? un verre ? une accolade ? il reste planté là. à compter les étoiles. à compter combien de temps lui reste t'il avant de se faire virer comme un moins que rien.
- salut gamin. j'peux rentrer ?
non. réponse simple. basique. simple. il connait la réponse. c'est pour ça qu'il force un peu le passage. qu'il n'attend pas une invitation positive. qu'il n'attend pas les petits-fours sur le buffet et une coupe de champagne sur le divan. des semaines. (des mois?) qu'il n'est pas venue les voir. encore en vie ? en bonne santé ? vivant dans une taverne ou un luxe hors pair ? marvin qui plisse les yeux par tant de luminosité. quelle idée de vouloir renouer contact avec ses (enfants. allez dit-le. ses enfants. tes enfants. à toi. ta progéniture. le truc qui provient de toi. ils te ressemblent. un peu. presque. c'est bien les tiens. allez. on t'écoute. lance-toi.) personnes du même sang que lui, portant un nom différent, avec une légèrement ressemblance physiquement parlant. quelle idée à la con.

Spoiler:

le regard fixé sur l'écran de télévision, le casque sur les oreilles. tu te concentres sur ton jeu vidéo. asher, qui t'accompagne dans cette partie. les soirées console se font régulièrement depuis qu'il a rejoint ta demeure. c'est comme ça que le temps passe plus vite. ouais, t'aurais pu être auprès de ta nana, mais elle devait tourner une scène. carla, elle est dans la télé-réalité. une série consacrer sur sa propre famille. t'as jamais trop compris ce concept. il paraît que ça marche bien. mais toi, tu ne t'y intéresses très peu. voir pas du tout en fait. concentrer, en pleine partie, t'entends une drôle de sonnerie. un son que tu n'avais plus entendu depuis trop longtemps. c'est même étonnant que tu as réussi à reconnaître le son. de plus, avec ce casque sur le crâne. tu souffles. dégoûtée de devoir quitter le bout de ton lit pour aller ouvrir à l'inconnu qui s'est - apparemment - invité, après avoir jeté un coup d'oeil sur ton portable pour vérifier si on t'avait avertis d'une visite. t'avances précipitamment vers la porte. ça insiste. tu grognes. ouais, deux secondes, j'arrive. t'as pourtant pas une grande villa. les pièces sont spacieuses, mais t'as quand même l'impression d'avoir mis trois heures pour rejoindre la porte d'entrée. tu te dépêches d'ouvrir. et là, sacrilège ! tu te retrouves nez à nez avec ton géniteur. marvin. tu ne comprends pas. la dernière fois que tu l'as vu, ça remonte à beaucoup trop de temps. tu te demandes même si, la dernière, date pas de ton séjour en prison ? lorsqu'il est venu te voir au parloir pour se faire bien voir. tu fronces les sourcils, il parle. et t'arrive à reconnaître cette immonde odeur de bourbon sortir de sa bouche. une odeur répugnante se dégage de sa personne. t'es même pas sur qu'il sache lequel de ses deux gars est venu lui ouvrir. il n'est certainement pas au courant de la présence d'asher dans la maison. ce dernier est venu s'installer il y a pas très très longtemps. et le moins que l'on puisse dire, c'est que marvin n'est pas du genre à prendre des nouvelles ou à s'inquiéter pour ses gosses. qu'est-ce que tu fous là ? grognes-tu, le regardant dans le blanc des yeux. aucun signe d'affection de ta part, ni de la sienne. juste un regard. tu refermes la porte derrière lui. le laissant faire comme chez lui.

Spoiler:

t'es pas censé ignorer que tes soirées sont abominablement à chier ces derniers temps. la mise en cause, cette blessure invisible aux yeux qui te vaut les pires embêtements. un mois s'est écoulé depuis le match de la loose. t'as perdu sur un ko, balayé en une fraction de seconde par une virulente douleur au foie qui t'a mis à terre. depuis tu fais comme tu peux. sur conseil des médecins tu dois mettre fin à ta carrière. toute une vie d'efforts et de rêves à laquelle tu dois renoncer. c'est trop te demander. t'as pas l'intention de ranger les gants mais tu te soumets à la réalité d'une convalescence, aussi minimale que possible. ta carrière en hiatus c'est retour au bercail. à défaut d'avoir investi dans l'immobilier, tu squattes donc chez ton frère. un emménagement à durée indéterminé. tu sais que t'es le bienvenu alors trouver ton propre chez-toi n'est pas dans tes priorités. ce soir-là ton frère a la délicatesse de pas te laisser hanter seul les méandres de ton désespoir. pizzas chauffées et bières brassées, vous vous installez devant la télé, manettes en mains, prêts à en découdre. t'en es à ta sixième défaite lorsque la sonnette retentit. du coin de l'oeil tu discernes toni s'agiter et profites du moment pour assainir un coup fatal à son personnage. victoire en main tu mets le jeu sur pause et te contentes d'un haussement faussement innocent des épaules quand ton frère te jette un regard indigné. un temps passe avant que tu ne lui emboîtes également le pas. ta bière est chaude et la pizza froide. rien ne va plus. tu te diriges vers la cuisine quand une première voix te fait rebrousser chemin. tu ne la connais que trop bien. elle est habituellement agrémentée d'une poignée de sarcasme. tes craintes sont confirmées lorsqu'au détour d'un couloir tu tombes sur le patriarche. ton regard s’entremêle entre lui et toni, lui et toni jusqu'à totalement se fixer sur ton frère. qu'est-ce qu'il fout là ? que tu lui lances sans savoir que tu viens de faire écho à sa propre interrogation. y'a bien longtemps que t'as arrêté de respecter ton père. qui ne remporte d'ailleurs ce titre que pour ses quelques prouesses qui valurent ta conception. depuis l'homme répond aux abonnés absents. toi et la fratrie vous avez appris à faire sans lui et en comptant les uns sur les autres. c'est un peu votre motto. aux chiottes les parents. t'as pas besoin de te rapprocher pour sentir sa nouvelle flagrance. la moutarde te monte au nez. t'aimes déjà pas les visites de ton père mais celles de ton père alcoolisé, tu les méprises peut-être plus que tu méprises le personnage.  

Spoiler:

il pourrait se mettre à pleurer. fondre en larme devant son enfant, le prendre dans ses bras. susurrer des excuses bidons, dont le ciel de demain effacera toute trace de cet alcool puéril. il pourrait, oh marvin, il pourrait. c'est pas l'alcool qui manque dans son corps, pour traumatiser l'agencement de ses pensées. mais à quoi bon. voir grandir des êtres innocents qui demandent de l'affection. et du jour au lendemain, leurs pupilles se dissipent. un trou noir béant creuse leurs cœurs. ils ne chuchotent plus que des insultes camouflés en demande matérielles. ils comprennent que cette famille s'acharne à vivre chacun de leur côté. se disperser. un règne animal : abandonner leurs enfants quand ils peuvent se débrouiller tout seul. et v'là où ils en sont. toni, cette maison, ces lumières qui tachent sa gueule bouffie. et ce regard noir qui ne tremble devant marvin. comme s'il se prenait un premier coup sur la tempe. il titube, se rattrape au meuble de l'entrée pour toiser son gosse. visite de courtoise (courtoisie démente) [courtoisie démange] se mélange en ridicule inné. sa bouche qui s’entrouvre, stoppé par une nouvelle question. ses yeux qui tentent de trouver vainement le propriétaire de cette voix. la peine se fait de mise, il reconnaît ce timbre sans avoir à mettre de visage. un rictus, un rire terrible qui fait grogner les murs.
- qu'est-ce que j'fais là; il s'arrache un autre rire, prouvant le ridicule d'un rôle de père absent. depuis quand vous dormez ensemble? ash' a enfin tout perdu pour v'nir crécher chez toi? c'était qu'une question d'temps.
la confrontation d'un aîné et d'un père cramé. tout son poids repose sur ce meuble d'entrée. trop frêle pour faire un pas de plus. il dénoue le col de sa cravate, bouffée de chaleur qui provoque un manque de bourbon (son corps en réclame, comme si ses lèvres n'en avaient pas assez goûtées pour la soirée). un instant, il recherche le but de cette visite. pourquoi revenir voir ses enfants? ça s'embrouille là-haut, tellement qu'une faiblesse se fait ressentir dans le genoux droit. alors il se déplace lentement, les deux mains dans les poches. faut avoir l'air fière, t'es un bennet ou t'es qu'un con. il prend le temps d'inspecter les lieux. un regard vers le salon. pizza, bière et jeux vidéos. ils n'ont pas à se plaindre. l'environnement prête à se délecter dans un sofa pour le reste de la journée. le cash ne semble pas à perdre.
- tu payes ta baraque comment? t'as réussi à te trouver du taf?
comme un père au bord du lac, tapotant la tête de ses gamins. un regard qui passe d'un enfant à l'autre. un regard qui passe d'un regard noir à un autre. il tire une chaise, s'affale dedans. s'arrachant un soupire. à quoi ça rime. c'est pas aujourd'hui qu'il deviendra un bon père. identité masquée d'une famille brisée. revenir en arrière. abandonner mathilda pour de bon. crier à l'innocence, refuser l'identité de père. ça aurait été mieux. gommer le passé. il y est arrivé. jusqu'à aujourd'hui. jusqu'à ce soir.

Spoiler:

c'est devenu "normal" de rejeter ton paternel. autant pour toi que pour asher. père abonné aux absents, père qui a renier sa progéniture depuis le berceau. depuis la concession, même. pére préférant ses journées au boulot que celle au domicile familiale. père épris du new-york times. il n'a eu que faire de vous. est-ce qu'il saurait relater un souvenir avec l'un d'entre vous ? c'est évident que non. toni, le bâtard de la famille. aussitôt suivit par le cadet, ash. méprisé également. marvin a mis de côté sa propre descendance. laissant place à une famille en dérision. tu m'étonnes que la procréatrice se soit barré. qui aurait voulu rester avec un bonhomme comme ça. il y a que sara. la petite merveille de cette famille de ratée. celle qui a pratiquement réussi. celle qui porte le nom de son père. quand il se pointe chez toi, ce n'est jamais bon signe. tu ne sais pas ce qu'il veut, mais sa visite n'est pas de courtoisie. c'est certain. la tension est palpable. il remarque la présence de ton frangin. tu jettes ton regard sur ton sang, ton frère. avant de reposer tes yeux sur lui. celui que tu re refuses de traiter poliment. lorsqu'il dénigre la présence d'asher dans ta maison, lançant une mauvaise remarque, t'as envie de l'attraper par le col et le foutre dehors. tu te contiens. t'es plus solide qu'ash. qui lui, démarre souvent au quart de tour. tu ne relève pas. tu pourrais devenir encore plus mauvais que tu ne l'es déjà avec lui. asher s'en chargera certainement. tu tournes les talons, restant debout dans ton propre chez toi. tu ne peux plus le foutre dehors. c'est trop tard. là, il s'est incrusté. il n'est pas prêt de décoller. j'ai pas eu b'soin d'toi pour m'en sortir. dis-tu d'un ton assez piquant. il s'attendait sûrement à te retrouver dans un vieux studio miteux, qui plus est avec ton frère. non, encore une fois, tu as su t'en sortir et avancer. cette maison, c'est toi qui l'as payé. c'est toi qui l'as rénover de tes propres mains. le quartier n'est peut-être pas le meilleur choix, mais quoi qu'il en soit, toi, t'es pas rester dans le même chemin que lui. depuis qu'elle s'est tirée, c'est devenue un déchet de la société. un alcoolique dépravé, dont on a honte. dont tu as toujours eu honte. si t'es venu pour nous tailler, tu peux r'partir. t'es pas l'bienvenue ici. en même temps, tu sais très bien qu'il n'est pas venu là pour vous demander pardon de ne pas vous aimer, de ne pas vous avoir aidé, de ne pas avoir pris ses responsabilités depuis le début. au final, il n'a jamais assumé. il aurait dû s'barrer, lui aussi.

tu te souviens encore de cette époque à laquelle t'espérais naïvement que ton père allait t'aimer. t'étais jeune et con mais tu le méritais cet amour. pourquoi devais-tu en être privé ? parce que t'avais eu l'audace de passer outre le préservatif ? de te frayer un chemin là où personne ne te voulait ? qu'on te dise borné dans ce cas. qu'on vente ton obstination. qu'on acclame ta bravoure. naître là où on ne te désirait pas, étais-ce vraiment la ta seule erreur ? ainsi que celle de ton aîné. vos naissances n'ont pas déclenché l'émoi attendu. maman a pleuré, papa a flanché. y'a qu'à la naissance de la dernière que cette famille a commencé à ressembler à quelque chose. pas pour longtemps. maman est partie et pendant un temps t'as de nouveau espéré que ton enfoiré de père se réveille. qu'il émerge de sa torpeur. qu'il devienne ce père attentif, aimant que tu ne demandais qu'à avoir. il a pas assumé le rôle. ma foi, tu l'aurais échangé les yeux fermés. tu n'aurais pas regretté ses faux sourires alcoolisés, son rire sarcastique, son penchant pour l'indifférence quand il fallut se soucier de ses fils. t'étais encore jeune et con quand t'as compris que tu ne pourrais jamais compter sur ton père. alors t'as appris à faire sans lui. à ne plus attendre son approbation. à ne plus désirer son amour. t'as fait avec toni et ensemble vous avez avancé. peut-être pas dans le bon sens mais vous avez fait avec les moyens du bord. ceux que vous avez si durement acquis. tu es un peu moins jeune et un peu moins con quand ton ivre de père débarque chez ton frère. mais tu sers toujours les poings lorsque ses mots t'atteignent. les années n'ont pas eu raison de leur venin. ils savent piquer dans tes faiblesses. va t'faire foutre marvin. c'est pas nouveau. t'as abandonné l'appellation parentale y'a bien longtemps. comme tu ne mérites pas son amour, il ne mérite pas ta considération. ni maman. ni papa. tu deviens l'orphelin de parents vivants. t'as l'espoir que ça le blesse. le goût de la vengeance en bouche et malgré tout ce putain de rêve de gosse de le voir changer bien en têtre. votre père entre vous, ton regard croise celui de toni. vous savez que la soirée va être longue. épuisante. surréaliste. ton frère ne le supporte pas plus que toi mais il a son calme olympien pour lui. toi, t'as juste ton implacable impulsivité. face à ton père elle ne te fait jamais défaut. dégage d'ici. oublie-nous. c'était simple de le faire pour toi. que tu surenchéris. tu supportes pas qu'il s'en prenne à toni, pas plus qu'à toi-même mais t'es tellement prêt à crever pour ton frère que tu t'en moques que ton père soit l'ennemi à abattre. la colère te tenaille, comme à chaque fois que tu le vois. que tu l'entends. ses mots, ceux d'aujourd'hui, ceux d'hier, résonnent à tes oreilles. tu sers les poings. tes dents grincent sous la pression. tu le veux loin de vous.    

-j'étais passé pour voir si tout s'passait bien
il le marmonne entre deux soupirs. toni, ash vont pas le croire. ils penseront qu'il se fout de leur gueule. y'a un peu de ça en vrai. mais ce matin, il s'est réveillé du mauvais pied. un mauvais réveil. un mauvais sentiment tournait autour de son âme. regardait les murs de sa chambre d'un œil étrange. l'atmosphère avait changé. le monde tournait dans le mauvais sens. sa gamine qu'était déjà partit de la maison. le courrier épluché dans l'entrée. les œufs qui finissaient de cuire dans la cuisine. et cette journée. on lui souriait. on s’accommodait à marvin. on lui faisait des courbettes à en devenir gênant. il s'enferma dans le placard pour respirer. y'avait un truc qui avait changé. un nouveau sentiment épuré qui tâchait sa vue. devenir aveugle. ne plus rien voir. s'acharner sur un monde noir. vide. immensité démence. il allait chialer marvin. jusqu'à ce qu'il comprenne d'où venait ce changement. il ressentait son cœur battre à nouveau. un creux à ses oreilles. ça faisait ''boum boum'' avant qu'il ne s'en aperçoive. il l'avait jamais écouté avant. laissé débraillé dans un coin de son corps en laissant son cerveau guidé machinalement ses journées. ça puait le mauvais. il l'aimait pas cette sensation. il aurait du pourrir depuis des années, tellement laissé à l'abandon. il sortait du placard. pas mieux. pas plus beau. pas plus enchanté. marvin souffla. un coup. un simple coup. avant qu'on ne le renvoie chez lui. parce qu'il était saoul. ses œufs, il les flamba à l'alcool. sa tête en vrac, il l'a devait à la bouteille de bourbon pas fraîche. trop âgé pour être bu d'une traite. saoul dès le matin. y'a eu un tic dans son crâne. ''arrête l'alcool mon vieux, t'as plus vingt ans'' mais c'est trop tard. trop tard pour crier à l'aide. il compte bien se noyer dans un tourbillon de torpeur. et ça, y'a plus personne pour lui tendre la main. aucune main tendue apte à rattraper le poids de ses erreurs.
les oublier, tourner autour du pot. ignorer le fait d'avoir deux enfants. plus grand. plus adulte. il devrait être assis à cette heure-là, autour d'une table. à venter les qualités de toni et ash. un verre de vin à la main. riant aux bêtises qu'ils ont pu faire enfant. sauf que ça colle pas à sa tête. à son visage dégarnie de bonheur. alors il continue de les toiser. à leur rendre ce regard haineux. sa voix collant avec des mépris non-dit. ou du moins, à peine deviné.
- faut croire que l'alcool suffit pas à vous oublier entièrement. j'essayerais l'héroïne la prochaine fois.
et il hausse les épaules. badant dans un rêve où il n'aurait pas à se ridiculiser ainsi. c'est un piètre personnage assis à cette table. un mec qui mérite rien d'autre qu'une ignorance totale. ça le déprimerait. trop pour être encore sur terre. là. maintenant.