jeunesse perdue a tué la romance (toni)

cette nuit, t'avais retrouvé ton lit. accompagné de carla. ta beauté. celle qui fait fondre ton petit cœur. tu refuses de l'admettre. carla, elle est bien trop sage pour toi. bien trop calme. bien trop simple. et pourtant, c'est tout ce qu'il te faut. c'est ce genre de nanas qu'il te faut pour te remettre dans le droit chemin, pour que tu sois carré. mais tu ne sais pas pourquoi, t'y arrive pas. t'as ce besoin d'aller voir ailleurs. et ney', elle est parfaite. sous toutes ses formes. elle est parfois un peu trop collante, un peu trop là, mais t'as b'soin d'elle. t'as b'soin d'sentir son corps contre le tien. sa peau contre la tienne. et ses lèvres si douces parcourir ton masque. tu lui as écrit ce matin. un point. comme d'habitude. c'est pour signaler que la jolie blonde est retournée chez elle. toi, t'es rester chez toi toute la journée. solo. dieu seul sait à quel point tu refuses de côtoyer cette demeure sans la présence d'une fille ou d'une personne, à part entière. tu ne sais que faire. elle a fini par te retrouver, chez toi. c'est ta voisine. t'aurais pu simplement traverser la rue et te rendre chez elle, mais non. ney', elle est déjà là. tu lui ouvres et elle ne perd pas d'temps pour entrer à l'intérieur après t'avoir déposé une douce attention au creux de tes lèvres. t'as rien dis. t'as laissé faire alors que t'aurais pu t'faire griller. après tout, tu sors avec une star de la télé. c'est si facile maintenant. c'était quoi, hier ? tu croises les bras, tu poses tes yeux sur elle comme si t'en avais après sa peau. gentiment. c'était quoi ce sketch ? t'as pas aimé, tu lui fais comprendre. ney, elle aime jouer avec tes nerfs. jouer avec le feu. t'as pas envie d'perdre carla. t'as pas envie. tu l'aimes bien. t'aimes bien neyla aussi. pas de la même façon, mais t'aime sa compagnie.

carla, sa blondasse. elle a tout ce que t'as pas. le genre de nana qui ne comprends pas très bien le sens du mot « pénibilité »…  sa vie, elle l'a déjà gagnée. elle est bien née. elle a grandi dans une belle maison, elle a été déposée à l’école tous les matins dans une belle voiture, elle a porté de jolis fringues, elle est partie en vacances dans de beaux endroits... avec finalement, pour seule ambition de perpétuer ce train de vie pour toujours comme un long fleuve. aussi, elle a toni. non pas que tu le veuilles pour toi toute seule, loin de là. ce n'est pas le genre de mec qui t'intéresse... sur le long terme, mais t'es jalouse. ou possessive, du moins. et toni, c'est ta lubie. tu l'écoutes bien sagement te réprimander. comme une gamine qui sait qu'elle a merdé - à l'exception, que toi, t'as ce fameux regard lubrique qui ne le quitte pas. regard qui n'est pas loin de rappeler ceux pleins de luxure que tu lui jetais hier soir. mmh... j'étais bourrée, j'me souviens de rien. douce ironie. enfant qui nie avoir fauté. tu te rapproches de lui. pas trop. t'es devenu relou avec ta blonde, king, t'es plus drôle comme avant ! à toi de lui faire des reproches. t'as peur d'elle ou bien... t'attends pas sa réponse. tu la connais déjà et tu sais qu'il est déjà bien trop patient avec l'impertinente que tu es. t'es vraiment amoureux? tu soutiens son regard. tu le cherches. sourire en coin. t'es convaincue que ton hypothèse est vraie, mais tu ne t'attends pas à ce qu'il l'admette. parce qu'il est comme toi. il a peur de s'attacher. il a peur d'aimer. il a peur de dépendre de quelqu'un. en plus elle t'a pas plaqué, donc je devais pas être si cramée que ça. tu ajoutes - pour ta défense, en prenant place sur son canapé. jambes croisées, dos bien droit, tes yeux ne quittent pas la silhouette qui se dessine en face de toi. il est où ton briquet? tu lui demandes - sans transition, en sortant une clope de ton sac à main.

t'aimes pas te cacher. t'aimes pas mentir. et pourtant, tu fais tout l'inverse. carla, si elle savait, tu la reverrais plus. tu l'sais. et rien que de l'imaginer, ça t'fais mal au cœur. lorsque neyla a jouer avec le feu la veille, t'as flippé comme un gosse. t'étais pas bien. on ne peut pas dire que c'était la meilleure soirée de ta vie. malgré la présence de ta belle. ou de tes belles.. tu la regardes, tu ne comprends pas son petit manège. elle va finir par tout faire foirer. alors, quand elle te dit que t'es sûrement amoureux de carla, tes mains se serrent. tu baisses la tête et tu tournes les talons vers la cuisine. arrête, c'est n'importe quoi. tu lâches, sans prétention. et pourtant, tu sais dans l'fond qu'elle a raison. tu prends le briquet sur le comptoir, tu lui files. et tu vas t'enfoncer dans ton canapé, les yeux dans le vide. en réalité, tu lui en veux d'avoir joué de cette situation. tu te redresses, les mains liées sur tes genoux relevant la tête vers elle. t'es pas faible, mais t'as juste besoin d'être rassuré. j'veux plus que tu recommences. les conséquences pourraient être dramatique. tu perdrais carla et tu arrêterais définitivement de voir neyla. parce qu'elle aurait fini par tout gâcher. tu ne veux pas en arriver là. t'es trop bien comme ça pour que tout se termine subitement. alors, tu te lèves t'approchant d'elle. très près d'elle, attrapant sa main pour la serrer dans la tienne. l'autre, venant effleurer ses pommettes. s'il te plaît. tu murmures au creux de son oreille avant d'effleuré de nouveau son visage avec le bout de ton nez. mordillant tes lèvres sous ses yeux.

t'as une conscience. tu sais que c'est toi la méchante dans le film. pourtant t'es là, en train de te griller une clope dans le canapé du mec d'une autre. et le pire, c'est que tu serais presque prête à retourner toute la situation en ta faveur et à la traiter de tous les noms. par simple caprice. tu culpabilises de le voir cogiter comme ça. pourtant, tu ne t'excuses pas, tu te contentes d'hausser les épaules d'un air désinvolte. ouais, ouais, si ça te fais plaisir. tu ne laisses rien paraître, mais toni vient de te vexer, te froisser et te blesser aussi. mais tu l’as mérité, alors tu ne peux même pas lui en vouloir. t'as l'impression d'être de trop. même si présentement, vous n'êtes que deux. l'atmosphère est trop étouffante. paradoxalement, son souffle qui s'écrase sur ton épiderme te fais frissonner. tu te sens trop mal, alors tu t'écartes de lui lorsqu'il te prend la main. tu tires une latte de cette cigarette qui va te consumer, selon les dires, 3 minutes d’espérance de vie. de toute façon, tu aimes ça, l'autodestruction. c'est pas mes affaires, je sais, mais j'arrive vraiment pas à te comprendre. tu finis par rompre le silence pesant qui s'est installé dans la pièce. tu plantes tes pupilles dans les siennes. si t'as tellement peur que je gâche ce qu'il y a entre vous, pourquoi tu m'fais venir? non, tu ne fermeras pas ta gueule. t'es pas une petite poupée qui s'laisse marcher sur les pieds. pourquoi ce serait toi qui te sentirais conne alors que c’est lui le salaud. à croire que la virilité et l’impunité vont de pair. j'suis pas comme elle, moi, et il sait très bien ce que tu veux dire par là, je pourrais m'amuser à lâcher des scoops à la presse people pour me faire du fric. j'pourrais même tourner une putain de sextape à ton insu et la vendre. tu le feras pas. évidemment que non. t'as juste envie de le pousser à bout. de te venger du fait qu'il n'aie pas pensé une minute à te ménager.

tu vois bien qu'elle est énervée. que cette situation est tendue. t'as pas envie de lui passer la pommade dans le dos. elle a foiré, c'est tout. ta fierté te perdra, mais tu t'en fiches. t'as envie qu'elle comprenne qu'elle ne doit pas agir de cette façon au risque de tout perdre. parce que tu sais très bien au fond de toi que ney' elle t'a tout autant dans la peau que toi, tu ne l'as. et ça, elle y perdrait. elle aura mal. même si elle ne se l'avouerait pas. il y a rien à comprendre, neyla. t'es là parce que j'ai aussi b'soin d'te voir, d'être avec toi. mais aussi avec carla. c'est tellement différent quand t'es avec l'une ou avec l'autre. avec neyla, c'est beaucoup plus sauvage, beaucoup plus électrique, beaucoup plus passionnée entre vous. ça t'attire. et carla, c'est tout le contraire. douce, sensible, attentionnée. ça t'apaise. t'as besoin de ça. si neyla et carla pouvait être une seule et unique fille en même temps, tu ne serais certainement pas là. au milieu de cette pièce avec une femme qui n'est pas la tienne. elle te balance qu'elle pourrait lâcher un scoop, se rapporter du fric et te foutre dans la merde. tu hausses les sourcils. tu t'y attendais dans le fond. t'as juste envie de passer tes nerfs sur quelque chose. t'aimerais que ce ne soit pas elle. fais. fais-le, vraiment. si tu penses avoir bonne conscience après ça ... fais. mais après ça, tu m'oublie. lâches-tu, à bout de ses provocations. tu ne lui en veux pas que pour ça aussi. il y a ce gars, qui était avec elle ce soir-là. tu lui en parleras, mais là, ce n'est pas encore le moment. t'attends. tu préfères calmer toute cette tension. t'as pas envie de te prendre la tête avec elle. pas ce soir. t'as qu'une envie en fin de compte, c'est la prendre dans tes bras. dans ton lit. l'embrasser. ne plus la quitter. neyla, tu l'aimes beaucoup. peut-être parfois trop. il n'y a qu'un seul pas entre la haine et l'amour.

y a rien à comprendre. il a juste besoin de toi. c'est presque poétique, mais toi, tu le foudroies du regard. il a pas le droit de te dire ça. t'as pas envie d'entendre ce genre de choses sortir de sa bouche. t'as pas la même réaction quand c'est un autre qui te dit des belles choses - non, avec les autres, tu fais semblant de croire ces conneries. parce qu'habituellement, tout est sous contrôle. c'est toi qui tire les ficelles. habituellement. t'as juste envie de t'envoyer en l'air, alors arrête. t'essayes de te convaincre de la véracité de tes propos. t'essaye de te convaincre qu'il tient pas à toi, et moi aussi, qu'tu tiens pas à lui. parce que ça rendrait tout tellement plus facile. t'observes nerveusement ta clope se consumer sous tes yeux. il en faut très peu pour te faire sortir de tes gonds. et lui il te titille de la meilleure des manières. il frappe là où ça fait mal, t'oblige à faire face à la réalité - t'es pas invulnérable. t'as presque envie de lui prouver qu'il a tord. si j'avais une putain de conscience, je me contenterais de dire à cendrillon que son prince se tape des garces dans son dos. à vrai dire, tu ne te taperais même pas son mec. t'es la dernière personne ici qui peut se permettre de parler de conscience. après tout, toi, tu ne la connais même pas. c'est lui qui lui ment. c'est lui qui prend le risque de la faire souffrir. et me menace pas toni. me menace pas. cette fois tu ne rigoles pas. tu pourrais tout faire péter. juste par fierté. quitte à regretter juste après. quitte à te faire du mal à toi même. parce que t'es déjà fanée. et que de toute manière, ça ne pourra pas être pire.
tu refuses qu'il s'accorde le droit de te poser ultimatum. il a pas le droit. t'es pas une fille qu'on attache. t'es pas sa blondasse.

en temps normal, tu t'écraserais face à elle. tu ne dirais rien. tu la laisserais maronner. mais non, elle te pousse à bout. elle a des propos tellement fort, que t'arrive pas à garder ton sang-froid. tout est si terrifiant. l'attachement que tu as pour cette fille est inexplicable. tu ne veux pas l'admettre devant elle, mais pourtant, tu le fais. tu tiens à elle. tu l'sais. tu lui fais comprendre d'une autre manière. c'est ce que tu retiens de tous les moments qu'on passe ensemble ? le fait qu'on s'envoie en l'air, c'est tout ? t'es fébrile. tu trembles de tout tes membres. au fond, ça te fait de la peine. tu ne veux pas qu'elle pense sa. tu ne veux pas qu'elle retienne que ça. après tout, il y a autre chose. il faut se l'avouer. tu tournes le regard ailleurs. à ce moment-là, tu t'enverrais bien un joint. histoire de retrouver la zen attitude et de pouvoir discuter calmement avec ney. elle ne rigole pas, neyla. elle prend tout au pied de la lettre. elle est furieuse et d'un côté, tu jubiles. c'est ce genre de réaction qui te fait comprendre, qu'elle tient à toi. t'as envie d'apaiser la situation. t'as envie de faire cesser cette guerre. mais tu ne peux pas. ce serait trop facile. avoue-le. tu n'pourrais pas t'passer d'moi. tu lui dis, tu t'avances une nouvelle fois vers elle. tu t'en mords les doigts de ne pas pouvoir la toucher. tu fais mine de rien. écoute, t'étais au courant quand on a commencé à se fréquenter. qu'est-ce que tu veux que j'te dise ? on s'était mis d'accord, pas de faux plans. rien. t'as relâché la pression. t'as dit ce que t'avais à dire maintenant basta. t'as pas envie de courir après quelqu'un qui cherche les ennuis. toi, t'aimes pas ça.

tu réponds pas. parce que t'as pas envie de dire de conneries. d'habitude, t'as pas de mal à faire semblant. l'hypocrisie te sauve des larmes et de la colère. alors tu t’y plonges avec délice, en souriant. le rire serait le propre de l’homme? la superficialité aussi ! alors pourquoi s’en priver? c’est tellement plus simple. et tellement mieux. c’est un luxe que d’avoir la chance de choisir de ne montrer que ce que l'ont veut. mais avec toni, ce luxe, tu ne l'as pas. il semble se délecter de pouvoir te faire perdre les moyens. et tu fuis sont regard. lâchement. parce qu'évidement que tu ne peux pas te passer de lui. tu l'as dans la peau. il s'approche encore une fois de toi, effaçant les quelques centimètres qui vous séparaient. j'ai besoin de personne. tu souffles. simple murmure. quasi-inaudible. mensonge. oui, malgré tes talons vertigineux, tes cheveux qui brillent et tes ongles manucurés par tous les temps, tu as un cœur qui, même s’il est bien caché, ne demande qu’à battre. et toi tu ne comptes pas le laisser respirer. tu préfères laisser ta grande gueule agir à sa place. aies juste la décence de ne pas me donner le mauvais rôle. s'il y en a un qui devrait se sentir coupable, c'est bien lui. en plus, t'es là, à me faire des reproches pour rien alors que j'ai rien fait de mal. vous êtes toujours ensemble aux dernières nouvelles. j'vois pas pourquoi tu m'prends la tête à m'parler d'elle. t'as plus envie qu'il la mette sur un piédestal en ta présence - même quand tu le cherches.

j'ai besoin de personne. tu frissonnes. les poils sur tes bras se redressent. comme si, t'avais la chair de poule. rien que d'entendre ça, t'as envie de tout casser. de prendre la porte et d'y mettre un bon gros coup de poing. ça te soulagerait. mais t'es pas comme ash', ce n'est pas ton genre de péter des crises de malade. tu te retiens. tu prends sur toi. depuis le début. elle va te rendre fou. ça pourrait être si simple. t'en fais qu'à ta tête ney. tu m'énerves. tu lâches, avant de t'écarter. t'as envie d'attraper ce verre et de l'éclater contre le mur. t'as envie d'ouvrir la fenêtre et de hurler. t'as tellement de pression en toi, t'as besoin de relâcher. tu passes tes mains sur ton visage, t'approchant d'un pas élancé près de la fenêtre. t'en a marre de la voir retourner la situation contre toi alors qu'elle sait pertinemment qu'elle est en tord. elle avait simplement à te dire " je suis désolé. j'recommencerais plus." il ne faut pas rêver toni. jamais t'entendras ce type de mot venant de sa bouche. tu comprends rien. t'as pas envie de chercher plus loin. tu n'en dis pas plus. tu fais la tête, tu te mets dans ton coin. t'es juste blasée et frustré de ne pas avoir entendu ce que tu aurais dû entendre. tu ne veux pas qu'elle s'éloigne, mais si elle continue, tu risques de prendre une mauvaise décision. tu ne sais plus où t'en est, tu ne sais pas quoi faire. tu ne la regardes même plus. t'as pas envie qu'elle se sente "obligé" de rester. tu ne dis plus rien, t'attends. juste un signe de sa part.

t'as merdé. tu te sens tellement idiote. il a raison. t'étais d'accord pour tout faire pour garder votre relation secrète. à vrai dire, quand tu lui a donné ton consentement, tu t'en fichais, t'étais pas jalouse. tu l'connaissais pas vraiment. ça ne t'affectais pas de le savoir avec une autre. tu t'amusais. parce que passer du temps avec toni, c'est bien mieux que d'en passer avec un autre. t'étais totalement détachée. tout allait bien. mais, tu t'es faite prendre à ton propre jeu. tu le regardes s'éloigner de toi, faire les cents pas, se prendre la tête entre les mains... il est pas bien. t'as l'impression qu'il va exploser. t'aimes pas le voir comme ça. tu sais que c'est de ta faute. tu l'as poussé à bout. volontairement. en guise de vengeance. pas parce qu'il en aime une autre. pas parce qu'il est trop à cheval sur les règles que vous vous êtes fixés. tu lui en veux à en crever, parce qu'il te fait ressentir trop de choses. des choses que tu ne devrais pas ressentir. pas toi. parce que t'as pas envie d'être l'une de ces nanas trop niaises pour pouvoir être indépendantes. t'es immobile, t'as le regard figé sur un point fixe du mur. t'en as même oublié la cigarette qui est en train de se consumer entre tes doigts. cendres qui atterrissent sur ta cuisse. putain. elles ont eu le temps de refroidir. tu ne t'es pas brulée, mais ton jeans gardera une trace de cette journée maudite. tu veux que je m'en aille? tu finis par demander. curieuse de savoir ce qui se passe dans sa tête. curieuse de comprendre ce qui se cache derrière ce silence. et par la même occasion, tu mets la balle dans son camps. on peut lire la détresse dans tes yeux, reflet de ton âme. désespérée. brisée.

à vrai dire, t'es trop bornée pour lui tenir tête. le meilleur moyen pour que tout cela cesse, c'est de l'ignorer. de la mettre de côté. le silence est le meilleur moyen pour la faire réagir ne serait-ce qu'un petit peu. et t'as l'impression que sa marche. elle ne dis plus rien, tu ne l'entends plus. sauf lorsqu'elle se met à lâcher un gros mot pour s'être brûlée la cuisse. t'as jeté un coup d'œil. parce que tu n'as pas envie qu'elle se fasse mal non plus. t'as pas envie de la voir souffrir. t'aimes pas ça. tu ne dis rien, tu rebaisses la tête en espérant que d'autres mots sortent de sa bouche. elle te demande si tu veux qu'elle s'en aille. tu soupires. t'as pas envie, bien sûre que non. tu lui jettes un regard, celui de l'homme blessé, toucher. tu finis par retrouver une posture plutôt droite. approchant pas à pas près de son jolie minois. juste à quelques millimètres de sa silhouette, tu passes une main sur son visage. délicatement, tu lui caresses la joue. non. souffles-tu simplement, le regard s'attendrissant. tu plonges tes pupilles dans les siennes. là, c'est le moment parfait pour l'embrasser. mais tu ne sais pas si tu as le droit. tu ne sais pas si tu peux. d'habitude, la question ne te traverserait même pas l'esprit. ce n'est pas grave. tu tentes l'approche. ton visage très près du sien, tes lèvres qui viennent effleurer les siennes. tu décides de la soulever afin que son corps vienne se coller contre le tien. que ses jambes s'enroulent autour de tes hanches, tes mains viennent lui soutenir le dos. tout en précisant sensuellement ce baiser que t'avais envie d'échanger depuis son arrivée. elle va peut-être te repousser, mais tu refuses d'y croire.

t'es tellement mal de le voir cogiter que t'as l'impression que tu devrais te barrer. que t'es de trop. t'es perdue. d’un côté, y a une partie de toi qui en veut à mort à toni. parce que votre relation est en train de te consumer, de te détruire à petit feu, tu supportes pas le fait de savoir qu'il ne t'appartient pas. et de l'autre c'est à toi, que t'en veux. parce que, putain, comme il vient de te le rappeler, c'est de ton plein gré que tu t'es plongée dans cette comédie. c'est avec délice que tu t'es invitée sous les draps - et accessoirement, dans la vie, de cet homme, qui en aime une autre. et ça, ça te rend dingue. parce que, t'as pas ton mot à dire. pour une fois. et t'es convaincue que si jamais la vérité éclate, et que si un jour elle lui pardonne de l'avoir trompé, il serait prêt à mettre une croix définitive sur toi. dans toutes les circonstances possibles et inimaginables, s'il avait le choix entre vous deux, c'est elle qu'il choisirait. mille fois. sans réfléchir. même si, présentement, il veut pas que tu t'en ailles. même s'il te caresse la joue. même s'il te prend dans ses bras. même s'il t'embrasse. baiser qui te brule de l’interieur, malgré sa douceur. tu te laisses faire. chaleur de vos corps qui se touchent enfin. frisson qui te parcours l'échine. tension qui monte. toutes ces petites choses qui sonnent comme une évidence. tes mains qui glissent délicatement derrière sa nuque, le rapprochant encore un peu plus près de toi - comme si c'était possible. tes doigts qui se mêlent à ses cheveux. mais y a ces images qui te hantent l'esprit. lui et sa blonde. tu t'écartes un peu de lui. à contre coeur. à bout de souffle. toni? tu murmures, presque. ta voix est plus douce qu’il y a cinq minutes. j'peux te demander un truc? ton index qui lui caresse la joue. qui descend jusqu'à sa clavicule. j’veux que tu me jures que tu penses pas à elle quand t'es avec moi. c'est aberrant, mais t'as besoin d'être rassurée. tu sais pas par quel moyen. tu sais pas si ce tu lui demandes suffira. ou bien peut-être que t’as juste besoin d'un peu de temps.

l'échange se produit. tu la garde coller contre toi, la serrant un peu plus contre toi. se baiser si fougueux, si réel et sincère à la fois. c'est ce genre d'étreinte qui te fait douter des sentiments que tu éprouves envers carla. tu l'sais pourtant qu'elle est ta moitié. mais avec neyla tout est tellement plus simple. tu ne te prends pas la tête. tu profites d'elle, tu profites avec elle. t'aimes vraiment l'alchimie qui se dégage entre vous. c'est beaucoup trop fort pour être aveugle et ne pas comprendre qu'il y a vraiment quelque chose de censé entre vous deux. neyla, elle a besoin de te parler. tu le sens. tu la vois s'écarter, caressant légèrement ton visage. elle te pose une question. tu comprends très vite qu'elle a besoin d'être rassurée. tu penses tout le temps à carla, c'est une évidence. mais tu ne peux pas lui dire ça. parce que dans le fond quand t'es avec neyla, c'est pas carla dans ta tête. quand j'suis avec toi ney, y'a que toi. j'te l'promets. tu la regardes, droit dans les yeux. tu veux lui faire comprendre avec ton regard qu'à ce moment-là - même si elle vient de parler d'elle - tu ne penses pas à ta nana. tu rapproches une nouvelle fois ton visage, lui faisant un bisou d'esquimau. et si on s'concentrait sur notre soirée bébé ? toi et moi ? tu lui dis, regardant ses beaux yeux bruns. passant une main dans ses cheveux. le début a très mal commencé, mais tu savais qu'elle saurait se rattraper pour la fin. t'as envie qu'elle reste près de toi et  qu'elle partage ton lit cette nuit. tu veux profiter de l'avoir à tes côtés. t'as pas envie de la voir partir. tu ne veux pas qu'elle rentre. seulement demain.

tu te jettes dans des bras sans le moindre émoi, juste pour combler ton indicible vide. des bras qui te désirent autant qu’ils te rassurent. quitte à choisir, tu préfèrerais être désirée sans amour, pour qu’il n’y ait vraiment rien. idéalement tu rêverais d’être aimée sans désir. mais l’idéal te semble assez conceptuel. alors tu as abdiqué, gentiment. sans faire de bruit. sans pleurer. sans en parler non plus. toni, lui, tu ne peux pas le faire rentrer dans l'une de ses deux cases. tout est trop compliqué pour que tu puisses poser des mots sur ce qu'il te fait ressentir. il t'énerve autant qu'il te fait rêver. quand tu es avec lui, tu n'as envie que d'une seule chose. évincer sa blondasse et prendre le contrôle, comme tu prends le contrôle de son corps. il te fait douter de toi. manquer de confiance. ça te surprend toi même. et c'est vraiment désagréable.
il te dit ce que tu as besoin d'entendre. c'est le moment de tout jeter aux oubliettes. palpitant qui s'emballe. désir qui décolle. ton corps le réclame. lui et ses caresses. lui et ses baisers. c'est ce que j'attend depuis que je suis arrivée. tu lui chuchote au creux de l'oreille avant de lui mordiller le lobe de celle-ci. tu souris contre sa joue. tu bascules pour te retrouver à califourchon sur le bellâtre. tu lui déposes un collier de baisers tout le long de sa mâchoire, puis tu t'attaque à son cou. y a ce feu ardent qui t'anime. tu lui jettes un regard félin avant de t'approprier à nouveau sa bouche. comme une lionne  qui s'empare de sa proie. t'es à la fois douce et brutale. docile et sauvage. comme d'habitude. un paradoxe en toi même.