legendary, murphy

CHARMING && MURPHY
— You know the truth can be a weapon
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Un bar de plus sur ta liste. Red carpet sous tes pieds, bon, c'est pas vrai, mais c'est l'impression que ça te donne. Bar à vermines, t'as l'impression d'être chez toi. D'un côté, tu vois des connards tenter de savoir qui est le plus fort avec un jeu de bras de fer, bientôt ils compareront leur queue pour savoir laquelle est la plus longue! D'un autre côté, t'as la meuf, qui tremble et qui ne fait qu'attendre sa dose. Ici, tu ne fais pas tache, ici tu as l'impression d'être un fantôme. On te percute ici et là, on ne te porte même pas attention, que ce soit une femme ou un homme. Tu te contentes de boire ta bière dans le coin du bar. Tu te contentes d'observer, d'analyser tout ce qui se passe puis vient cette gamine aux mains baladeuse qui frôle ta veste, t'as de la chance, porte-feuille, c'est pas ton truc, ton argent ne traîne pas. Tu la suis jusqu'à la table des gros bras. Intéressant. Tu inclines la tête, avec un grand manque de discrétion et tu l'observes récupérer le porte-feuille d'un mec trop occuper pour se rendre compte qu'il se fait voler son fric. Il n'y a vu que du feu. Tu as laissé tomber un rire tout en la suivant du regard. Tu prends le temps de finir ta dernière gorgée avant de te faufiler à travers ces merdes et tu te laisses tomber sur un tabouret au bout du comptoir. Tu attends. Du coin de l'oeil tu la vois arriver enfin. Sans gêne tu lui attrape le poignet et la tire vers toi. " Personne ne t'as dit que voler c'est mal. Ton père ne t'a pas appris les bonnes manières ? " De ton autre main, tu fouilles dans sa poche pour récupérer les billets. Tu lèves les yeux et croise son regard. " Tiens... Murphy... " Tu souris bêtement et observe derrière toi vers la table. Tu lui agites les billets sous le nez. " J'espère que tu sais faire mieux que ça. " Tu fourres l'argent dans la poche avant de ton jean et tu sors de celle de ta veste un paquet de cigarette. Tu la glisses entre tes lèvres et tu l'allumes à l'allumette. Tu t'en fiches d'avoir droit ou non, t'es une vermine. Tu la regardes du coin de l'oeil. " Ah non, si tu crois que je vais te le rendre, tu te mets le doigt dans l'oeil ma grande. " Tu tires avant de laisser tomber un rire. Tu fais signe au barman de t'apporter une bière et c'est ce qu'il fait rapidement.

@Murphy Parker

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encore un soir passé dans ce bar miteux. gagne-pain dont tu te passerais bien. mais tu n'as pas le choix. survivre, encore et toujours. quelques heures pour quelques dizaines de dollars en fin de semaine. de quoi payer une partie du loyer de ton minable et minuscule studio. tu rêvais de grandeur quand tu t'es pointée à new-york,pourtant t'es obligée de traîner dans les bas-fonds avec les rats. à croire que t'es destinée à ça, que ça ne changera pas. née dans la galère, t'y mourras aussi probablement. tu sers des verres d'alcools à la jeunesse perdue, ou aux hommes aux regards sombres qui ne te lâchent pas. ils te salissent de leurs yeux. ça te donne bien trop souvent envie de vomir. mais tu te contiens. pas le choix. t'essayes de ne pas les regarder avec dédain, de ne pas montrer à quel point ils te répugnent. et ils te sont utiles, parfois. des billets volés dans les poches. des portefeuilles empruntés et rendus vides. ni vu, ni connu. ce soir n'échappe pas à la règle. tu as tâté le terrain - ou les poches des clients - et tu as finalement jeté ton dévolu sur des gros bras qui rient trop fort. ils s'enfilent des bières, pas loin de l'ébriété. un portefeuille qui dépasse de la poche, qui se retrouve entre tes mains. des billets qui se retrouvent rapidement dans la poche de ton jean. tu jubiles jusqu'à ce que quelqu'un t'empoigne. le cœur qui s'arrête à l'idée que tu viennes de te faire prendre en plein délit. merde. tu te retrouve nez à nez avec un gars, probablement la quarantaine, un sourire mesquin qui t'agace. il a le culot de te faire la morale. Et le votre ne vous a pas appris à ne pas vous mêler de ce qui ne vous regarde pas ? tu ne te démontes pas face à lui. tu le foudroies du regard quand il te prend tes billets. tu ne sais pas ce qui t'empêche de le gifler. t'as l'impression qu'il te défi. de voler plus ? bizarre. tu fronces les sourcils. t'as pas envie de rentrer dans son jeu. tu veux juste qu'il te rende ce que tu as récolté. tu lui prends la cigarette qu'il vient tout juste de caser entre ses lèvres et tu l'écrases rageusement contre le comptoir. Premièrement, c'est interdit de fumer ici. Deuxièmement vous allez me rendre ce que vous venez de me prendre. Si vous voulez de la thune, vous n'avez qu'à la gagner vous-même. tu ne le lâches pas des yeux. hors de question que tu te laisses emmerder par cet imbécile qui veut jouer au plus malin. À moins que vous préféreriez que j'aille prévenir monsieur-gros-bras là-bas que je viens de vous surprendre en train de lui piquer son porte-feuille. un sourire se dessine au coin de tes lèvres peinturlurés de rose. Je vous déconseille fortement de me sous-estimer. je suis quasiment sûre de gagner à votre petit jeu.

@Charming Murphy

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T'as toujours eut l'impression que tes soirées ne servaient à rien. Tu as toujours eut l'impression que tu ne faisais que trainer. C'est pas parce que t'as pas de casse pour le moment que tu ne peux pas t'amuser un peu. Faut l'avouer, les bars miteux comme celui dans lequel tu te trouves, c'est un peu comme un passe temps. Facile de se faire un peu de pognon sans brancher, sans prise de tête. Tu observais, quand t'as remarqué cette gamine faire les poches d'un autre client. Tu n'as pas été révolté, non, en fait ça t'a bien amusé. Elle faisait même ta soirée. Tu l'as suivis jusqu'à l'attendre au comptoir. Drôle d'accrochage et faut l'avouer que tu savais te permettre. Tu as croisé son regard reconnaissant cette gamine qui portait ton nom de famille en guise de prénom. Étrange tout de même, non? Tu ne pourrais pas t'habituer à ça, surtout pas si tu rôdes autour vu ses petits talents personnels de voleuse. Tu t'es même permis d'amener son père sur le tapis, faut bien parler d'éducation quand on voit une gamine tourner aussi mal. Tu hausses les épaules dès qu'elle traîne ton père sur le terrain, tu laisses même traîner un rire. " Mon père? Non, justement, il l'a pas fait, il a préféré crever. " Toi, parler de ton père, de sa mort, ça ne te fait rien, du moins dans des conditions pareil. Tu as toujours eut du respect pour ton père, jusqu'à la mort de ta mère. Il a dérapé et toi, c'était déjà trop tard, tu t'étais perdu dès la disparition de ta soeur. Elle aurait trente-quatre ans aujourd'hui et c'est sûrement ce qui t'a marqué le plus. Rire de ta condition, tu l'as apprit après avoir tout perdu et c'est sûrement ton problème, tu prends tout à la légère. T'as rien ni personne qui t'attend à la maison, alors à quoi bon bien faire attention à la vie. Soudainement, elle t'arrache ta cigarette et ton attention reste encré sur elle, tu serres la mâchoire et grogne même un fond. T'es un fumeur invétéré, t'es pas prêt d'arrêter. Puis tu laisses tomber un rire. Tu glisses ta main sur ta veste et tu secoues négativement la tête. " Gamine, tu ne les auras pas ces billets. Tu apprendras que de la tune j'en ai et c'est pas quelques billets de plus qui vont me tuer, pas plus les gros bras. " Tu replaces te veste et ressors les billets que tu lui avais prit avant de sortir ton briquet. Tu le positionnes sous les billets en la regardant dans les yeux. Tu fais rouler l'allumeur et tu le rapproches de la tune. " Tu sais. ce genre de petit jeu, ne peut ne pas être un jeu. T'as tenter mes poches ma jolie et ça ça me plait bien. " Tu fais flamber l'argent sous ses yeux avant de les laisser tomber dans un verre qui traînait toujours sur le comptoir. Tu prends ta bière pour prendre une gorgée et sort une nouvelle cigarette que tu plaques contre ton oreille.

@Murphy Parker

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un an que t'enchaînes les boulots merdiques. t'as déjà bossé dans plusieurs bars, certains un peu craignosses. mais tu n'as jamais eu de problème avec un client. jamais. il y a eu des regards, trop pesants, trop malsains. il y a eu des tentatives d'approches, que t'as toujours rapidement évité. mais jamais un client ne t'a importuné. et voilà ce mec arrogant, d'une vingtaine d'année ton aîné, qui vient se mêler de tes affaires. qu'est ce que ça peut lui foutre que tu fasses les poches d'un gros lourd qui a bu deux ou trois bières de trop ? au pire qu'il te dénonce, mais qu'il te lâche. pourtant il n'a pas l'air de vouloir te laisser filer. ton éducation qui est mise en cause. ton père. puis le sien. crevé. le mien est un connard qui a passé des années en taule. chacun ses problèmes. ton père, tu ne sais pas grand chose de lui. maman n'était pas très bavarde à son sujet. une histoire courte. le gars qui est envoyé en prison alors qu'elle apprend être enceinte. une lettre envoyé à laquelle il n'a jamais répondu. il n'a jamais essayé de te retrouver. putain, tu lui en veux de ne pas être venu te secourir. de ne pas être venu t'arracher à ce beau-père bourreau. à ne pas t'avoir empêché d'être trimbalée de famille d'accueil en famille d'accueil. ta mère te l'a pourtant toujours dit : ton père n'est qu'un bon à rien. mais t'as espéré pendant des années. sans résultat. t'écrase la cigarette du gars sur le comptoir, t'aurais peut-être dû lui écraser sur la gueule. tu regrettes, surtout quand il continu de parler, de te narguer. tant mieux si vous n'en n'avez pas besoin. mais ce n'est pas le cas pour tout le monde. donc vous allez être gentil et me rendre ces billets. et pendant un court instant t'as vraiment cru qu'il allait te les rendre en fin de compte. il les sort de sa poche, les approche de ton visage. et puis il sort un briquet. t'as les yeux qui s'écarquillent. putain, il ne va pas oser ? tout n'est apparemment qu'un jeu pour lui. la situation lui donne plaisir et satisfaction. tu hausses les sourcils, parce que t'as du mal à le comprendre. ça vous plaît que j'ai essayé de faire vos poches ? vous avez sérieusement un problème. vous n'êtes pas normal. ce type est fou. et y'a le feu qui consument subitement la papier des billets. tu regardes les flammes, le visage crispé, jusqu'à ce qu'un minuscule amas brunâtre tombe dans un verre vide. il a brûlé tes billets. vous êtes vraiment un connard. t'es en colère. tous tes efforts sont réduits à néants. au revoir pourboire volé. maintenant que le jeu est terminé, j'ai du travail. il y en a ici qui ont besoin d'argent et qui ne joue pas avec.

@Charming Murphy

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T'as passé quatre ans en taule, quatre ans à réfléchir sur le comment tu as fini ta course là. T'as passé quatre ans à planifier une revanche sur ces hommes qui t'ont arraché ta famille. Tu as été innocenté du meurtre qu'on t'avait accusé, tu avais été blanchi et pourtant, ils n'ont jamais réussi à trouver le véritable coupable. T'es sortis y'a deux ans avant un bout te papier qui te suit depuis quelques semaines après ton arrivé en taule. Un simple bout de papier légèrement chiffonné, plié en quatre au fond de ta veste. Quelques mots. Salut Charming, t'as merdé. T'as une fille. Elle a seize ans. bye. Anna. Encore une fois, face à cette gamine, tu laisses tomber un rire, tu penses à Anna, son visage et pourtant, tu arrives seulement à te souvenir de cette nuit torride que tu avais passé avec elle. Tu laisses tomber un rire, une idée loufoque qui te passe par la tête et tu roules les yeux. " Qui sait peut-être que je le connais. " Tu lui jettes un coup d'oeil en arquant les sourcils, c'est mieux de pas penser à ce que tu as en tête, ce serait trop facile. Tu secoues la tête, c'est impossible que ce soit le cas, tu ne la retrouveras jamais cette gamine et vu la mort de Lucifer, ton fils, c'était peut-être mieux pour sa vie qu'elle ne te connaisse pas. T'as fait la prison et même pas pour les bonnes raisons, putain, accusé à tord, ça fait chier et encore aujourd'hui, ça t'emmerde, alors emmerder une gamine, ça te détend. T'as besoin d'une cigarette et putain, ce bar commence à te faire chier, ou c'est la gamine, ou encore les deux. Tu la fixes légèrement vexé pour ta cigarette, mais tu ne le mentionnes pas, comme si tu lui rendrais l'argent qu'elle a piquer. Tu te contentes de répondre par un signe de tête. Non, tu n'étais pas prêt de lui rendre. En fait, tu ne le garderais pas pour toi non plus. T'as fini par sortir ton briquet pour les faire flamber. fifty, fifty. Puis tu éclates de rire en la regardant amusé. " C'est vrai, je suis pas normal, je l'ai jamais été. " Tu as toujours eut le tour de choisir des situations pour t'amuser le soir. Tu t'attardes à ta bière pendant qu'elle encaisse petit à petit les billets flambés. Et puis tu lui fais un signe de la main tu la pointes. " T'as raison, je suis un connard. Merci. " Tu sens soudainement une main sur ton épaule et tu te tournes. Tiens, monsieur gros bras. Tu jettes un coup d'oeil à la brunette puis te tournes vers le mec. " Mon argent. " Tu laisses tomber un rire avant de lui pointer le verre dans lequel tu les avais fait brûler. Tu le vois fulminer. " Du calme mon gros, tu trouves pas que t'as déjà assez but. Paie donc la demoiselle pour le désagrément. " Il ne t'écoute pas et s'étire pour te frapper, mais tu t'écartes, il fini sa course appuyé contre le bar. Tu t'appuies sur lui fouillant ses poches. Tu le sais qu'il traîne plus dans ses poches. Et tu finis par trouver une liasse bien garni. " Ah bin voilà! Maintenant, fou le camp. " Tu le pousses au sol et t'installe à nouveau sur le banc. Tu te tournes vers la gamine et tu te mets à compter l'argent. " Tiens, c'mieux ça? " Tu lui donnes la moitié avant de foutre le reste dans la poche intérieur de ta veste.

@Murphy Parker

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ton père. tare de ta vie. tu ne connais pas les détails de l'histoire, ta mère n'a jamais rien voulu te dire. tu ne sais pas qui il est, comment il s'appelle, ni à quoi il ressemble. il n'y a que deux choses que tu sais sur lui. la première, ce n'était pas le genre de mec très fréquentable, et c'est pour cette raison qu'il a fini en taule. deuxièmement, il est au courant que t'existes. et putain ce que tu lui en veux ! t'aurais aimé qu'il se démène pour te retrouver. t'aurais aimer avoir un père, un vrai. t'aurais voulu qu'il te prouve que quelqu'un dans ce fichu univers tient au moins un peu à toi. il t'aurait appris ce que c'est, l'affection paternelle. il t'aurait montré qu'un père ne frappe pas, ne brise pas les os et n'envoie pas son gosse à l'hôpital. mais il n'a jamais pointé le bout de son nez. il doit s'en foutre, d'avoir une fille quelque part. si vous le croisez, dîtes-lui qu’on a des choses à se dire, lui et moi. en vrai, tu ne sais même pas ce que tu lui dirais. tu l'engueulerais probablement. mais par où commencer les reproches ? de toute façon la rencontre ne risque pas d'arriver. quelles seraient les chances pour qu'il se pointe après tant d'années ? quasi nulles. ne plus y penser, se focaliser sur ton boulot. sur ce client particulièrement agaçant, qui ne cesse de te narguer. qui brûle tes billets. t'es en colère. t'es furieuse même. t'as envie de lui sauter au cou. mais il faut que tu gardes ton calme. c'est un client, t'es au boulot, pas question d'être renvoyée à cause d'une agression. tu secoues la tête de droite à gauche pour montrer ton agacement. t'attrapes un torchon derrière le bar et t'essuie le comptoir. tu t'occupes. tu l'ignores. tu relèves seulement la tête quand tu vois le gars à qui tu as volé le fric qui vient tapoter sur son épaule. tu sais d'avance que ça va mal finir. merde. tout se passe trop vite, un coup râté, monsieur-gros-bras qui se retrouve sur le comptoir, puis au sol. l'inconnu qui lui prend de nouveaux billets dans sa poche. si tu ne détestais pas autant la violence, tu serais impressionnée, c'est sûr. il te tend de l'argent. t'hésites quelques secondes. trop longtemps, parce qu'il y a le proprio du bar qui arrive, qui crie, qui fou l'autre idiot dehors. il te regarde, comme pour te demander silencieusement si t'es capable de t'occuper de l'autre. tu hausses les épaules, t'es capable de gérer, de toute façon ton service est bientôt terminé. vous devriez partir, ça vaudrait mieux pour vous. le patron n'aime pas trop les emmerdeurs de votre genre. t'aperçois le serveur qui va prendre le relais pour le restant de la soirée arriver. enfin. la soirée aura été longue et tumultueuse. de toute façon je dois y aller.

@Charming Murphy

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Soirée qui tourne à l'Amusement pour toi, mais pourtant, tu la regardes, tu ne fais que penser à ce bout de papier qui traîne encore dans ta veste, en fait, ce bout de papier qui te suit peu importe ce que tu portes. Ce bout de papier qui te rend malade à chaque fois que tu le regardes. Elle doit avoir vingt-deux ans aujourd'hui. Ça te rend malade de ne pas arriver à te souvenir concrètement de cette Anna, te qui elle était, d'ou elle est. Tu restes dans l'ombre en sachant que tu as une fille quelque part sur cette terre et que si tu la croises tu ne saurais dire que c'est elle. C'est même peut-être cette gamine en face de toi avec qui tu t'amuses. T'y croirais pas, tu ne voudrais simplement pas y croire. Tu te fais des idées depuis des années, tu te dis qu'elle est bien mieux sans toi, t'as vu ce que tu as fait vivre à ton fils ? Il est mort sous tes yeux, toi impuissant, il est mort par ta faute et tu n'as pas su faire quoi que ce soit. T'es peut-être mieux sans enfant, elle restera en vie ta fille, c'est ce qui te convient. Ton regard reste plaqué sur cette Murphy, tu ne la quittes pas des yeux, mais tu n'as pas ce regard de vide, t'es amusé et t'as même cette étincelle dans l'oeil. Puis en un clin d'oeil, ton regard détourné vers cet homme, puis vers elle. Ton regard tient une différence entre tes yeux. Puis vient le patron qui s'anime, tu sens la rage dans sa voix et tu ne fais que le regarder, silencieux et un peu trop calme. Il ne t'a pas donné une once d'attention, tu devais sûrement l'énervé plus que tu pouvais l'énervée, elle. Tu tournes ton regard vers la brunette toujours les billets tendu vers elle. " Les emmerdeurs comme moi hein? " Tu laisses tomber un rire et tu te lèves. Tu t'approches d'elle et te penches à son oreille. " Tu viendras les chercher tes billets. " Tu les enfonces dans une de tes poches intérieur et tu lui fais un clin d'oeil. Tu récupères une cigarette et l'allume, toujours en la regardant. Tu t'écartes et t'enligne vers la sortie. Tu fumes, avant même de passer la porte, puis te voilà à l'extérieur, une vague d'air frais te fait un bien fou. Tu fermes les yeux un moment en soufflant.

@Murphy Parker

CHARMING && MURPHY
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les bagarres, c'est assez fréquent dans les bars le soir. surtout dans les bars mal fréquentés du bronx. des gars ivres qui veulent se prouver tu-ne-sais-quoi. putain ce que t'as horreur de ça ! la violence, c'est bien la chose que tu tolères le moins. ça te rappelle trop de mauvais souvenirs, comme quand ton beau-père frappait ta mère. comme quand il levait la main sur toi. ça te donne envie de vomir, tiens. d'habitude, ton patron fout tout le monde dehors. que les ivrognes aillent cuver dehors. le truc, c'est qu'aujourd'hui, il n'y en a qu'un sur les deux qui est bourré. bêtise humaine d'un côté, et simple envie de faire le malin de l'autre. parce que c'est la seule chose qu'il fait depuis tout à l'heure, ton interlocuteur. il fait l'intéressant. il t'agace. il a brûlé tes billets, dans quel but ? ton patron qui te jette un coup d’œil, pour s'assurer que t'es capable de gérer. bah ouais, t'es plus une gamine, tu sais faire. tu le regardes, droit dans les yeux. hors de question de te laisser importuner par un mec comme lui. par un emmerdeur. comme vous, exactement. tu lui tournes ensuite le dos pour essuyer des verres. tu commences à ranger, ton service est bientôt terminé. enfin ! la soirée aura été longue. tu l'entends te dire que tu viendras les chercher, les billets qu'il vient de voler. tu hausses les épaules sans même te retourner. t'en as même plus envie, de ce fric. t'en gagneras demain, d'une façon ou d'une autre. plus envie de jouer. t'es lasse, fatiguée. t'entends un bruit de briquet. soupir, encore. et quand tu te retournes tu le vois sortir de l'établissement. et à peine cinq minutes plus tard, c'est à toi de pousser les portes. l'air frais te surprend comme une gifle en pleine figure. c'est fou ce qu'il fait froid maintenant. tu le vois, à quelques mètres. il est encore là, à fumer sa clope. tu fais mine de ne pas l'avoir vu, tu passes à côté de lui en évitant son regard. pourtant ta main s'engouffre dans la poche de sa veste. tes doigts touchent un morceau de papier. un billet ? tu voles, puis tu t'arrêtes. un simple bout de papier, chiffonné, plié. un sourire se dessine au coin de tes lèvres. tiens, j'parie que c'est le numéro de téléphone d'une nana. à la fois cliché et tellement prévisible. tu te moques ouvertement de lui. mais t'es quasi sûre que c'est le genre de mec à chopper des nanas dès qu'il en a l'occasion. tu ne te gênes pas pour déplier le bout de papier abîmé. quelques mots écrits vulgairement à l'encre noire. t'as l'impression de te prendre un coup de poing dans l'estomac quand tu reconnais l'écriture si reconnaissable de ta mère, puis quand tu lis son prénom. anna. tu lis et relis encore et encore le message. t'as merdé. t'as une fille. ça doit-être un simple hasard. tu n'as pas seize ans. et des anna, il y en a beaucoup. pourtant tu repenses à votre conversation. il a fait de la prison, comme ton père. il a une fille inconnue avec une femme qui a le même prénom que ta mère. tu relèves le visage vers lui. vous l'avez depuis combien de temps, ce morceau de papier ?

@Charming Murphy

CHARMING && MURPHY
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T'es qu'une merde, t'es qu'une enflure, t'es qu'un emmerdeur. C'est ce qu'on dit de toi Charming et ça te convient. T'as jamais vraiment été ce mec. C'est vrai, tu profites de tout ce qui s'offre à toi, mais tu as toujours su être honnête avec toi-même. Si ça ne fonctionnait pas dans ton code d'éthique personnel, tu n'y touchais pas. Tu as tué, c'est vrai, mais jamais sans réflexion, jamais sans y avoir été poussé. Te salir les mains, ça n'a jamais été ton genre. Il te faut plus qu'une raison valable pour éliminer quelqu'un, en fait, c'était comme ça à l'époque. Bagarreur, ça oui, ça tu l'as toujours été, une poussé d'adrénaline à chaque, tu perdais rarement. C'était arrivé, mais jamais pour bien longtemps. Tu retrouvais toujours le dessus. Peu importe le bar, peu importe l'endroit, tu t'y étais battu au moins une. fois. Ce bar ne ferait pas la différence, surtout pas cette gamine qui te fixe pour le pognon que tu viens de brûler. T'as prit ton orgueil, ton paquet de cigarette et ces billets pour sortir par la porte principale. Tu lui avais dit de venir récupérer ses billets, si elle y tenait vraiment. Tu ne t'attendais à rien, tu ne t'attendais ni à ce qu'elle reste terrer, ni à ce qu'elle te rejoigne. Tu le savais qu'elle viendrait, tu le savais, son regard l'avait dénoncée. Tu la sens, se glissé près de toi. Un sourcil arqué, un sourire amusé au coin des lèvres, tu l'as suivis du regard dans son avancé. Tu ne bouges pas, tu ne dis rien, tu la regardes, simplement. Puis, tu réalises ce qu'elle a dans les mains. Ton sourire disparaît. Tu tâtes tes poches, tu sais ce qu'elle a dans ses mains. Tu fais un pas et balance ta cigarette au loin. « Rends-moi ça. » Elle joue sur une corde affreusement sensible. Ton visage à tourné au noir, ton regard tout aussi sombre et ta mâchoire trop tendue pour qu'elle ne fasse aucun mal. Tu finis par t'approcher, tu la plaques indirectement contre le mur, sans violence, tout simplement forcé. Tu lui arraches ce bout de papier avec rudesse et l'agites au bout du nez. « le fric, d'accord, mais ça, pas touche ma grande. » Tu te recules, le regard aussi noir que la nuit. Tu t'écartes et prend une inspiration bruyante. « C'est pas ton problème de combien de temps ce papier traîne dans ma poche. » Tu le repris, presque trop soigneusement pour le remettre à sa place.

@Murphy Parker

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ce bout de papier, tu lui prends de la poche trop facilement. tu t'attendais à ce que ce soit plus compliqué que ça. qu'il t'emmerde encore un peu, jusqu'à ce que t'abandonnes complètement et que tu rentres chez toi bredouille. bon, c'est vrai que tu t'attendais à mettre la main sur les billets promis, pas sur un morceau de papier légèrement abîmé et plié en quatre. t'aurais pu le lui rendre sans le lire, mais t'as été curieuse. et faut avouer que t'as voulu le faire chier, lui rendre la monnaie de sa pièce pour tout ce qu'il a causé ce soir. alors tu l'as déplié, tu l'as lu, et putain, t'as pris un coup. le souffle coupé. l'estomac qui se serre. une signature. anna. tu reconnaîtrais l'écriture entre mille autres. les n si particuliers, si plats, presque illisibles. la boucle à la fin du prénom, juste après le a, comme signe distinctif. cette manie de trop coller les mots qui a rendu illisibles nombre de mots destinés à tes professeurs quand tu étais petite et qu'elle se préoccupait encore un peu de ton éducation. t'es sûre que c'est ta mère qui l'a écrit, cette note. l'incompréhension d'abord, puis le puzzle s'assemble dans ton cerveau. t'as à peine le temps de réagir que tu te retrouves collée au mur dur et froid. des yeux noirs de rage qui te foudroient. le mot qui est brusquement arraché de tes mains tremblotantes. putain, qu'est ce que tu t'en fous de l'argent maintenant. tout ce que t'as en tête, ce sont ces quelques lignes. il s'écarte, mais tu reste adossé aux briques grises. immobile, t'es incapable de bouger. t'as le cœur qui bat trop vite et les membres qui refusent de faire le moindre geste. il ne répond pas à ta question. ça devrait t'agacer, mais tu ne ressens plus rien. ou peut-être trop de choses à la fois, t'en sais rien. ma mère s'appelle anna. tu souffles. t'as presque du mal à parler tant ta gorge est serrée. t'as envie de pleurer. de vomir aussi. et je suis quasi sûre que c'est elle qui a écrit ce message. t'observes sa réaction. tu te tais pour le laisser encaisser. alors si, c'est mon problème de savoir depuis combien de temps vous avez ce bout de papier plié au fond de votre poche. ça fait six ans, hein ?

@Charming Murphy

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C'est une gifle en pleine gueule, un coup dans les tripes. Tu figes, tu ne bouges plus. Tu sens ta gorge ne faire qu'un noeud. Ton regard se perd sur la gamine et sur ce bout de papier qu'elle a entre les doigts. Tu tombes dans un autre univers, dans un autre monde. Ton coeur se sert à nouveau et ta gorge bloque l'air à l'entrée. Ton regard dérive vers ce bout de papier que tu passes ton temps à relire et lire. Tu passes ton temps à chercher cette Anna dans ton passé, tu vois son visage, tu vois ses courbes, mais non de dieu, tu ne te souviens plus de grand chose de cette soirée. C'est tout de même il y a plus de vingt-deux ans. Dire qu'un soir, bien pénard, tu te retrouves face à une gamine qui étrangement porte ton nom de famille comme prénom. Tu aurais du le voir tout de suite, faire le lien, mais t'es trop stupide pour t'en être rendu compte. Dès qu'elle balance le nom de sa mère, le même nom que sur le bout de papier, ça devient une évidence. Anna avait chercher à te faire du tord en t'avouant l'existence de ta fille, tu es même venue à te demander si elle l'avait pour te faire souffrir un peu plus, comme si la mort affiché de ton fils ne te suffisait pas. Il fallait qu'elle te donne un fil d'espoir impossible à atteindre. Tu restes stoïque un moment à la fixer. Ta main fini par se lever vers elle en douceur. Tu ne la touches pas, tu restes à cette distance raisonnable et tu récupères ce papier qui t'as torturé depuis six ans. T'es stoïque, trop neutre, mais tu réponds à sa question. « six ans oui. six ans que ce bout de papier me torture. » Tu laisses ta main glisser sur ton visage en soupirant. Tu fais quelques pour t'éloigner et tu lèves les yeux au ciel. Tu pourrais bien foutre le camp, mais merde, elle est là, pourquoi partir ? Peut-être parce qu'elle te déteste? Ce serait suffisant, mais non, t'as manqué vingt-deux ans de sa vie, c'est bien assez. « Le nom de ta mère? Anna, ça je le sais, crois-moi, je l'ai pas oublié en six ans. »

@Murphy Parker