Nana Mori ✻ SAVE THE LAST CHANCE
messages : 265 inscrit le : 18/09/2018 age : 28 ans, bosse roulée, pipe cassée. statut civil : endormi. y'a des lignes de codes à plus en voir le bout - coup de pichenette sur l'écran. job/métier : auteur de romans graphiques érotiques. y fait de tout nana. du minimaliste, du sous-entendu, mais jamais vulgaire, jamais porno. relationship relationship:
| Sujet: Re: i would die 4 u (nana) Ven 12 Oct - 15:17 | |
| i would die 4 u - c'est un coup à tout recommencer, à remettre le corps à son origine, à juste le laisser coquille, à le laisser se démerder. apprendre à se lever, apprendre à ouvrir la bouche, faire sortir quelques échos qui rebondissent, bien placer la langue pour claquer quelques lettres, communiquer, se mouvoir, attraper des objets - à plus savoir, à plus savoir comment faire, à plus se souvenir. y'a l'effet bombe nucléaire, y'a l'effet qui dévaste - donne la quiétude après l'horreur. c'est qu'il en a fait de la merde nana, c'est qu'il a pas été digne de toute médaille qui devrait briller sur son torse - l'a même pas gagné de compétition sportive, l'a rien gagné, y'a pas de trophée à faire reluire sur l'étagère la plus haute, qui prend déjà la poussière. faudrait pas qu'il lève les yeux trop haut, mikey, il y verrait qu'une place sans rien, il y verrait qu'une imposture, il aurait de quoi se reculer, percuter que c'est que du mensonge enrubanné, qu'il a pas grand-chose à offrir. juste un peu d'encre, de mines de crayons, pas de richesses qui s'étendent sur des hectares, juste un peu de doigts qui se glissent d'ici jusqu'à là-bas, juste un peu de conversation qui se mêle au soleil levant. faudrait pas qu'il lève les yeux trop haut, mikey, y'aurait de quoi se prendre les escaliers, se retrouver la gueule éclatée une fois tombé en bas - un peu douloureux. ça le travaille directement au coeur, ça fait pousser des fleurs fanées tout autour - ça tient chaud malgré tout. il écoute, nana, il reste niché, il se love, il voudrait s'y glisser tout entier - y'a le froid qui se mêle, qui éparpille des frissons un peu partout, c'est irrégulier, ça fait battement de plumes dont la moitié se tire dans l'orage. le baiser fait goutte d'eau en plein milieu de l'océan - ridicule mais qui s'élance sur plusieurs mètres, qui laisse le souvenir de quelques ronds imprimés sur les vagues.
- j'ai plus envie d'tokyo. j'ai personne qui m'attend, j'ai personne qui a besoin d'moi là-bas. c'est de plus en plus bas, la coupure elle a été nette, la coupure elle s'est faite en un claquement - ça s'est fait en un ciseau sur le fil de vie. y'a bien shizuka, mais shizuka c'est comme un polaroid abandonné sur une route en pleine canicule - ça fond, ça fait des bulles, ça s'estompe, ça laisse qu'une flaque de plastique. inspiration profonde, paupières closes - c'est qu'ils ont toujours pas bougés, c'est qu'ils sont encore à poil, c'est que ça sent encore un peu la vogue à la menthe.
- j'suis bien ici. là. pas ailleurs. là où c'est trop vrai.
semblant de rire qui se fond, l'autre main qui reste sur la mâchoire, continue la caresse de son pouce - toute l'âme au repos qui s'abandonne, se taille un peu dans chacun de ses gestes, fil électrique qui rejoint un autre, l'ampoule qui s'allume sans claquer. le vrai ça fait peur, le vrai ça se ressent sous l'épiderme, le vrai c'est pas que bon, le vrai c'est pas que mauvais - le vrai ça lance des couteaux en laissant la pauvre gonzesse au milieu de la cible. c'est qu'il pourrait s'endormir là, nana, avec le froid dans le dos qui vient geler sa colonne - avec la sensation qui glisse sur ses formes, la bêtise des premiers et seuls amours. il s'éteint dans les lignes incrustées sur les paumes de mikey, il s'éteint, se tait - le silence lui aura jamais paru aussi beau. et qu'il défasse, qu'il enlève les coutures, qu'il triture dans le coton, qu'il y trouve quelques restes d'araignées claquées, qu'il y trouve les traces d'un battement. et qu'il défasse, qu'il enlève les coutures, qu'il cherche à connaître, reconnaître dans l'obscurité la moindre inspiration qui défaille. et qu'il défasse, qu'il enlève les coutures, y trouve la moindre craquelure, qu'il enlève les coutures, pour toucher le vrai du vrai, là où tout est trop vrai.
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