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 i would die 4 u (nana)

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Mikey Renton
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Mikey Renton
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MessageSujet: i would die 4 u (nana)   i would die 4 u (nana) EmptyMer 3 Oct - 22:13

y a pas l’souffle court, y a l’souffle coupé, tout court. qui s’étrangle entre deux inspirations dans le creux de sa nuque. qui s'dégonfle pas mais qui crève. qui confesse sans parler, sans user d’un seul mot. c’est pas commun. les tifs qu’on étire, la peau qu’on casse sous les caresses. il perçoit pas toutes les formes mikey, y a trop d’choses sous ses doigts. il y a des fleurs, y a des cornes, y a des incisives pour le bouffer - sauf que c’est lui qui mort. qui embrase le gris de sa chambre à coucher. le gris et le vide d’une chambre d’hôtel à 20 balles la nuit. mikey il voit plus que nana. nana qu’est tellement mieux foutu que lui [ça frôle l'indécence]. nana qu’a des tambours dans la poitrine. nana qui met en lambeaux la nuit du bout des lèvres. nana qui fait de l’art avec sa peau. nana. nana. nana. [get me out of this place] il a pas les mains lâches mikey - trop d’temps qu’il paie l’angoisse et la rengaine. la luxure qui coule sur sa peau comme de l’acide. l’ailleurs qui ne dépose que de factices baisers sur ses lèvres. c’est pas ça qu’il voulait; c’était nana - maintenant il en était sûr. c’était pas libérateur, c’était salutaire. gémissements embrassés contre sa peau, il s’échappe de l’autre côté du lit. il est mort mikey. y a sa tête qui plonge quasiment contre l’oreiller. le regard qui fixe le plafond en cherchant une pauvre petite molécule d'oxygène. sa main qui vient chercher la sienne, qui se glisse entre ses doigts. le sourire qui ne saurait être feinté. il fixe. il lui faut pas longtemps, mikey, pour soutenir ses lèvres avec empressement. djesus holy mother fucking christ. il mélange tout, il s’en fout. il a les mots sciés. qui sont en forme de trou noir. y a sa poitrine qui s’referme, qui se coupe, qui supplie de pas refaire un truc pareil. question de survie. d’auto-préservation.

il bazarde la capote. faut croire que c’est un clap de fin. y a l’envie d’se prendre une douche froide. puis y a l’envie de rester avec lui. il embrasse le coin de son épaule mikey, s’redresse un peu depuis l’autre continent. j’savais pas comment t’imaginer, tu vois. mais ça - faut admettre que c’est balèze. il rit, décalque les traits avec plus de douceur. il y en a tellement que c’est partout. là où il touche de la peau il y a un tatouage. dis-moi que t’as pleuré à cause de la douleur au moins.
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Nana Mori
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Nana Mori
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MessageSujet: Re: i would die 4 u (nana)   i would die 4 u (nana) EmptyJeu 4 Oct - 4:44


i would die 4 u -
y'a le touche moi en supplique qui s'incruste dans le fond des yeux, qui se fait à genoux, se fait debout - qui se termine dans le creux de ses reins, dans sa peau qui vient se coller à ses côtes, qui se bloque, cesse de bouger l'espace de quelques instants. y'a ses doigts qui se resserrent entre les draps, ses poings qui se referment un peu plus, voudraient déchirer le tissu - il plane complet nana, ça traverse ses nerfs comme une onde électrique, y'a tout en éveil, putain de trip sous acide qui lui fait voir des couleurs qu'existent pas. même en fermant les paupières, même en essayant de se taire - y'a rien qui marche, rien qui fait, il s'abandonne, se courbe, se tord. cavalcade de soupirs - y pourrait se laisser crever juste là, dans la paume des mains de mikey, s'évaporer, se désagréger. il fait que s'effilocher, les muscles qui se tendent, la bouche qui s'ouvre dans un dernier effort - pupilles qui deviennent blanches, puis s'écroule en un château de cartes balayé par un coup de vent. il s'étiole - la face qui frôle le coussin, le coeur qui en démord pas, continue de lui en faire baver.

il a plus les pensées en clair, ni le fil de la logique linéaire qui marche complet - y'a sa respiration en berne qui lui rappelle combien ça peut manquer de bien s'emplir les poumons. tête qui tourne, torse contre matelas - y'a un silence qui plane en épée de damoclès, puis subitement vient s'enfoncer dans son crâne. il sait plus ce qu'il fout, il sait quand même ce qu'il entend - y se marre un peu, un peu plus franchement à chaque seconde puis reprend sens du vrai. y'a la caresse de mikey qui anesthésie sa chair, ses veines, ses os - y'a aucune lumière de l'extérieur, seulement la factice qui recrache quelques rayons blancs et jaunes, il papillonne des cils. dans le doute il jette un coup d'oeil par-dessus de son épaule - même s'il voit que dalle, il prend appui légèrement sur ses coudes.

- tu savais pas ou t'avais carrément une autre idée ? le timbre un peu bas, qui fait flotter quelques mots dans l'air. il hausse mollement les épaules nana, parce qu'il essaie tant bien que mal de se remettre un souvenir évident en tête - de lui allongé dans cette même position, à écouter l'aiguille venir frotter, incruster à jamais un masque traditionnel sur sa colonne. le temps de la réflexion il préfère choper la main de l'autre, déposer un baiser sur tout ce qui compose sa ligne de vie, ligne d'amour, ligne de tête. une fois, deux fois, souffle chaud qui se répercute, coupable.

- je m'souviens pas.
inspiration profonde - là l'air passe enfin. ses paupières préfèrent s'écrouler quelques secondes - il tente même de s'agglutiner des images qu'il a plus. ça a juste duré très longtemps. beaucoup d'séances. l'était jeune à cette époque nana, l'était jeune, l'était con aussi - il en reste pas moins con aujourd'hui. il se laisse retenter par la lumière à nouveau, s'attarde sur les traits de mikey. il a toujours pas lâché sa main - il a pas envie, il voudrait s'y fondre ou s'y cacher, ou les deux à la fois.

- j'avais dix-neuf ans. ça s'est fait quelques mois après avoir pris mes sacs pour partir de la maison - mes parents m'auraient jamais laissés faire, encore moins si j'habitais encore chez eux, encore moins si j'étais en de très bons termes. encore moins - moins tout court en fait.
un temps.
ça il s'en souvient encore - du regard réprobateur du père, de celui triste de la mère. il arrive encore même à se refaire leurs visages d'un coup de crayon, alors qu'il aurait eu plus à gagner d'avoir plus que des gribouillages forcés par la mine à la place.
- c'est pas très bien vu chez moi. c'était réservé aux yakuzas, même aux geishas à une certaine époque. encore aujourd'hui pour un des deux d'ailleurs.
silence.
y se marre.
- j'sais pas comment on peut le voir. désir d'émancipation, coup d'folie, j'cherche même plus à comprendre. mais j'l'aime bien.
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Mikey Renton
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MessageSujet: Re: i would die 4 u (nana)   i would die 4 u (nana) EmptyJeu 4 Oct - 10:03

il l’écoute, suspendu à tout ce qui s’échappe ou émane de lui d’une façon ou d’une autre. il est avide, mikey. besoin de retracer la figure, le chemin de croix. il s’demande comment on en arrive là. c’est pas juste le tatouage. c’est atterrir aussi loin, tout plaquer. c’est son boulot exposé par marvin quelque temps plus tôt. pas commun. pourtant, des mangakas, il y en a une flopée au japon. c’est bien, ça marche bien. aucune raison de prendre l’avion pour une durée aussi longue que celle-ci. c’est loin new-york. c’est loin ici. mais il a pas le crayon formel nana, ou peut-être qu’il le tient pas comme il faut. peut-être que le principe, c’est de s’attendre à tout ou à rien.
- si tu parles des préjugés que les gens ont sur les asiatiques. [une petite bite], il rit. non vraiment est-ce qu’il y a pensé ? un petit peu. j’me ferais un malin plaisir de les démonter. il a pas de fantasme dégueulasse mikey - pas l’temps d’se tailler en thaïlande pour quelques minets-mineurs payés un ridicule dollars. faut croire que ça fonctionne bien. le tourisme sexuel et la mondialisation. hâte de voir la prochaine génération de putes se faire délocaliser en chine. il fait le dessin, avec curiosité. relie les points entre eux comme un enfant devant une carte au trésor. il s’demande pourquoi ça ? paraît qu’il y a des significations à tout maintenant. qu’il faut -toujours- se justifier de quelque chose. ses doigts se rejoignent contre sa nuque, puis sur ses épaules. compresses qui vient défaire les nœuds pour le peu qu’il en trouve. il se cale sur un côté, sur un coude. il se sent un tout petit peu mieux mikey, il a le cœur qui ralentit. les poumons qui fonctionnent comme les conduites à vapeur du titanic.
il sait pas si c’était la réponse qu’il attendait, il y a l’euphorie qui retombe soudainement comme une grosse flaque rouge dans ses draps. c’était sûrement pas une bonne question et dans l’fond, il est fraîchement désolé pour nana mikey. il s’demande si il est parti, paf, en claquant la porte. il s’demande si c’est ses parents qu’ont foutu ses affaires sur l’trottoir. il entend la porte qui se fracasse distinctement, ressent le poids des sacs sur ses épaules et sur ses bras. il bouge plus trop mikey, sa main s’active plus contre son dos. - t’aurais dû te teindre les cheveux, t’aurais parachevé le tableau. il lui sourit, pas envie de le tirer plus bas, nana. de lui mettre la corde autour du cou. il s’penche, embrasse sa joue. moi aussi je l’aime bien. c’est un bon kink. je vais m’faire le même le mois prochain. regard subversif, il hausse les sourcils mikey- parce que c’est pas prêt d’arriver. ça fait longtemps qu’il aurait un dragon, un titre, un aigle ou une connerie du même style sinon.
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Nana Mori
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MessageSujet: Re: i would die 4 u (nana)   i would die 4 u (nana) EmptyJeu 4 Oct - 16:11


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c'était à des années lumières de ces gestes. c'était toujours à se dire, que, peut-être un jour y'aura de quoi serrer dans ses bras, de quoi relâcher le coussin la nuit pour préférer la chaleur, la vraie. c'était envoyer parfois le manque, avouer à mi-chemin d'une déclaration improvisée que y'avait le bout de coeur en pleine course vers l'autre - c'était se taire aussi, beaucoup, juste écrire jusqu'à pas d'heures, faire des efforts dans la langue, faire des efforts en tout. paraître bien. paraître imparfait aussi. paraître et disparaître - c'était à des années lumière de ça. de tout qui s'affaisse, de l'écran vide qui enfin se remplit de couleurs. c'est pas du hdmi, ça se rapproche des vieilles cassettes qui grésillent et recrachent les vacances à la mer de la famille - de la demande en mariage si ça remonte un peu plus loin. y se laisse avoir, se laisse porter - y'a les doigts qui continuent d'épouser les formes de son corps, à croire que c'était juste dédié, pour ce moment-là, à croire qu'y'a un moment donné c'est devenu évidence façon puzzle qui peut pas être terminé n'importe comment, à moins de la jouer à la contemporaine, à moins d'en avoir profondément plus rien à foutre. il a le sourire qui s'étire, nana, parce que mikey quand il l'ouvre sa bouche, ça sonne plus joli - c'est plus rauque aussi. il pourrait lui en raconter des tas de choses, lui refaire l'histoire du monde chapitre par chapitre, lui lire un dictionnaire, ç'aurait l'air passionnant, ç'aurait l'air dingue, ç'aurait l'air d'être l'invention du siècle. inspiration profonde, y revient des années en arrière. bond dans le temps à pieds joints.
- tu rigoles mais, quand on a commencé à s'parler, mes cheveux étaient beaucoup plus longs, et verts. un vert bien vert, vert mori. y se remet à rire parce qu'il peut pas prendre du recul autrement, parce qu'il avait bien dû la jouer expression de lui-même à un moment, à force d'avoir été condensé dans une boîte. y'aurait eu un infarctus dans la famille, en le voyant débouler avec ses airs de drapeau lgbt - il aurait fait que revenir pour mieux repartir, enfant profiteur, enfant roi. de toute façon nana, l'a été qu'un chiard accident, celui qui se fout sous la roue du carrosse pour flinguer le retour au château - celui qui dégueulasse la robe princesse, qui braille le jour du mariage parce qu'il a la dalle. m'juge pas trop, j'avais vingt ans. il essaie de se défendre - il devrait pas. il a le rictus un peu bidon - y'a comme une griffure de bonheur à la lisière de ses poignets. il plisse un peu les yeux subitement - essaie de remettre en contexte mikey renton, le voir dans sa jeunesse, dresser un tableau hyper réaliste pour bluffer tout le public, parler d'art avec un vrai, pas celui qui crache des vieux portraits applaudit par la critique.

- toi t'aurais pas fait ça. ni l'tatouage.

il se mordille la langue, ose plus trop bouger.
il se fige - sans se sentir modèle pour autant, plus statue de glaise, plus galatée que pygmalion.
- mikey adolescent ça pourrait être quoi.
un temps.
- sportif, la bourse, l'université, les pompoms ? ce genre de choses ? ou je -  hm -
il a un trou.
- cari-c- attends. caricature trop ? il a peut-être fauté, il sait pas, ce sera pas la première fois. y se dit un instant qu'ils auraient sans doute pas pu se blairer dans le fossé qui se serait creusé - il sait pas comment il était, l'est seulement en train de voir l'oeuvre s'achever. il pousse un soupir - le poing fermé qui vient soutenir sa joue. y'a de ces amours éphémères qui jamais restent - puis y'en a un qui s'incruste à même l'os, qui taille au couteau une silhouette qu'il retrace, taille sans cesse, partira jamais.
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MessageSujet: Re: i would die 4 u (nana)   i would die 4 u (nana) EmptyJeu 4 Oct - 19:19

il sait pas si c’était mieux ici qu’au japon. il en sait rien mikey, mais il aurait tout donné pour remonter un peu le temps. décélérer l’horloge. enlever les piles de son réveil qu’il balançait entre quatre murs à l’université. j’me moque pas, je t’envie. peut-être pas sur toute la ligne, peut-être pas sur la forme, la galère de voir les visages défiler tout en faisant des nouilles toute la journée. les touristes qui font même pas l’effort de caler un mot d’japonais, qui s’empressent d’acheter tout un tas de conneries pour avoir l’air malin à leur retour. qui commandent des sushis au restaurant. qui causent trop bruyamment dans les transports en commun. il sait pas, il a jamais été. peut-être qu’il ira jamais non plus. ou dans longtemps, sans nana. il envie pas, la rupture - il envie même pas les dieux qui tâtonnent sur sa peau. le sac qui fait baluchon, tout ce qu’on laisse en état, qu’on choisit d’abandonner. le choix qui s’impose pas, qui écœure. le silence insupportable d’une rame de métro, des pages dévorées aux costumes qui voudraient imposer ce qui est bon et juste. le silence d’un écouteur qui lâche, qui grésille, qui change le paysage. c’est moins beau. il aurait pas eu l’courage mikey. de pas suivre A+B+C. de quitter le système. c’était pas fringuant. il a fait comme ses parents voulaient mikey, avec des concessions pour exister, pour subsister derrière l’apparat d’un bal de promo. il y avait pas autant de fric qu’aujourd’hui mais il était pas moins pourri mikey. il était dégueulasse mikey. il s’est détesté, il s’déteste toujours. j’aurais pas fait ça non. il y a de l’aigreur dans sa voix, du regret d’avoir été le spectateur passif de sa propre vie. de laisser les choses comme elles sont sans chercher à les modifier. il voit le ciel plus beau qu’il ne l’est. pessimiste qui s’est un jour surpris à aimer la vie. à s’étonner de la forme des nuages et des flaques d’eau. de mots sur quelques pixels. d’un visage étranger. d’une chemise foutue à l’envers. d’un briquet débile qui fait plus d’feu. qu’est encore posé sur le meuble juste à côté d’lui.

il y a la question qui fait la boucle, les approximations stupides qui font trop vraies. soupir lâche alors qu’il acquiesce dans un souffle. il était pas heureux, pas bien dans ses pompes. il faisait la chasse aux pédés, mikey. il y avait rien de beau, il y avait rien de bien. pas de bons souvenirs de cet époque. j’sortais avec une pom-pom girl. cliché immédiat qu’il aurait préféré refouler. débile. debby. elle m’a même fait croire qu’elle était enceinte une fois. il rit, quel con. il aurait été bien, tiens, à faire sa vie avec elle. à lui faire deux gosses de plus pour faire standard. à devenir taiseux et déprimé. y avait rien à faire, on pouvait s’amuser avec deux trois pneus toute une après-midi. rouler sans permis, coincés à huit dans une seule caisse. on était pire que mal fringués, mais dès fois c’était bien. dès fois on jetait du pq par dessus les arbres du campus, on passait l’temps. on volait des bières et des bombecs à la supérette. on jouait au base-ball à trois heures. silence. il s’redresse un peu sur son oreiller. ça aurait pu être mieux, ça s’est fait comme ça- comme une caricature.
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Nana Mori
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MessageSujet: Re: i would die 4 u (nana)   i would die 4 u (nana) EmptyVen 5 Oct - 5:02


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y'a la pellicule usée qui se met à tourner, y'a plus le son mais encore les images, en couleurs plus très vives mais en couleurs quand même. sans trop de mal il se lance dans une reconstruction. il recherche les costumes, les acteurs y'a besoin que pour un personnage, il refait les décors aussi, même si l'architecture se mêle à celle du japon. il retrace les vols, la voiture, le trois heures du matin qui se dessine avec un coup de batte qui tonne dans le vide. il en a pas vu beaucoup des trois heures du matin, nana, il en a vu à travers sa fenêtre, à tourner la tête lorsque l'horloge passe trop et que son corps réclame sommeil. il en a vu lorsque, dans son pieu d'adolescent, il trouvait pas le courage de se laisser aller et préférait penser - c'était des trois heures du matin sans goûts spécifiques, sans grandeur quelconque. il sourit encore, nana, la tendresse sur le bout des doigts qui vient glisser sur la mâchoire de mikey, remonte un peu pour effleurer sa joue, puis descend, se fraie un chemin sur le cou, s'arrête sur le torse sur lequel il se met à dessiner quelques rondes un peu hasardeusement. la debbie elle est limpide, la debbie elle est personnage plus qu'être humain, la debbie a dû en pleurer des litres le jour où il s'est tiré avec son bomber rouge ou bleu sur le dos.
- ça a du bon. rictus qui s'étire plus parce qu'il peut pas faire mieux, parce que plus encore ce serait de l'hilarité ou un coup trop violent dans le pif - il continue de gribouiller à même la peau des traits invisibles, qui tatoués seraient blancs et s'évaporeraient au bout de quelques semaines seulement. j'ai jamais osé faire tout ça, j'pense que l'envie est réciproque. braver les interdits, se lever un matin, faire un doigt d'honneur aux parents, pas flipper des représailles qui peuvent tourner au drame planétaire - il aurait été foutu dehors nana, à quinze ans à peine, à dormir dans les rues et un beau matin être retrouvé mort, tabassé par les siens.

- j'ai bien fait du baseball pendant un an au lycée mais, jamais à trois heures du mat'. remarque j'suis une catastrophe alors c'est pas plus mal. il se marre, baisse un peu la tête - l'avait toujours le cul vissé sur le banc ou sur la barrière, à croiser les bras, à pester un peu en se disant qu'il pourrait perdre son temps autrement. il le pousse à s'allonger sur le dos puis y vient se coller un peu, nana, y vient nicher sa bouche sur l'épaule, la clavicule - y parsème des baisers, paupières closes, inspire profondément, laisse le frisson s'extirper de chaque centimètre de sa chair. puis les filles, c'était toujours bien mignon d'rester avec le plus grand du bahut mais...
y se remet à rire - parce que c'est loin, parce qu'il s'en cogne, parce que ça fait plus mal à ce stade et que se mettre des coups c'est qu'une partie ridicule. parce qu'il a plus honte de rien - parce qu'il était en décalage dès son arrivée, nana. ça se murmure, ça se confie dans une petite boîte - ça se refermera, puis ne s'ouvrira jamais plus.
- l'argument c'était : hinata, t'es bien joli, mais tu feras jamais un bon mari. et paf, plus personne. à défaut d'être une flèche, j'étais au moins long sur pattes. tournesol qu'aurait poussé dans la boue, qui s'est pas pointé dans un champ comme les autres, qu'a osé se ramener là où il était pas souhaité - il continue sa cavalcade, se concentre sur le corps de mikey, à y laisser traces éphémères qui coulent à même les courbes. descend sur le ventre - ira pas plus loin. hinata ça sonnait comme une mélodie - hinata c'était déjà plus masculin, hinata c'était une moquerie aussi, c'était mettre en valeurs les fleurs pour en arracher les quelques pétales, c'était prendre plaisir à la mettre dans un verre d'eau pour qu'elle s'y fane.
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MessageSujet: Re: i would die 4 u (nana)   i would die 4 u (nana) EmptyVen 5 Oct - 12:08

jeter des balles dans la gueule du néant, il courait pas beaucoup mikey, sur les bases. pas envie de s’y jeter, de devenir tordu, d’se fouler la cheville. de se salir. ça faisait bien chez les autres mais pas chez lui. quand il était sur le banc, il insultait ceux qui jouaient sur le terrain. il implorait le ciel d’atomiser un joueur, n’importe lequel. ses doigts dégageaient de petits morceaux de bois. user des pédales sur les casier. pas d’larges victoires, tout avait un goût de défaite sous la douche. la mâchoire se crispe quand il voit trop distinctement les muscles. quand on lui saute dessus après un match. mikey c’est un glaçon qu’aurait fait couler tous les bateaux. le détroit qui avale les voiles de tous les pécheurs. un peu mieux que tout l’monde, qu’enfile encore son veston le dimanche. les conneries qu’on excuse avec l’âge - boys will be boys. il aurait détesté nana. il l’aurait envié jusqu’à dans ses tripes, jusqu’à éprouver plus de haine que d’admiration. amour calvaire qui fracasse les phalanges. qui fabrique de minuscules petits os dans les doigts. qui fait le plâtre autour du bras. ça écrit des mots doux pendant les cours. il l’aurait détesté avant de l’aimer. il aurait pas supporter l’attentat mikey, les bombes dans sa poitrine. il lui sourit à nana, il préférait être là, maintenant. attends, t’as vraiment fait du baseball ? ça s’élargit sur son visage comme un chemin pavé d’or. il essaie d’jouer avec lui, d’imaginer la scène. d’le prendre dans ses bras après un coup d’sifflet. de l’embrasser discrètement dans les vestiaires serviette sur la hanche. t’étais pas si horrible, tu mens. personne n’est bon avec un an dans les pattes, même pas mikey. y a rien qui ne s’acquière sans forcer un peu l’destin. y a l’inspiration cyclique à chaque fois qu’il dépose un baiser nana. un muscle différent qui se raidit à chaque fois. le bonheur niché au coin des lèvres. le frisson yo-yo qui mentirait en disant qu’il a froid. l’oreille qui tente vaguement de comprendre, de s’enchanter. la main qui se glisse dans ses cheveux corbeaux. qui voudrait s’y fondre. qui voudrait mourir ici même trois fois par jour. il se pince la lèvre. intérieurement il se pince tout court. y a sa main qui glisse le long de sa joue jusqu’au menton.
hinata.. c’était beau. remarque, ça l’est toujours. y est un peu surpris mikey, et un peu attendri aussi. et j’suis certain que tu feras un super mari à défaut de devenir une flèche. il s’moque un peu mikey, tout en étant foutrement sérieux. tes parents. ton père. ta mère. voient pas ton potentiel c’est tout. ils ont décidé d’décider pour toi, ça craint. maintenant c’était loin, c’était il y a quelques années-lumière déjà. c’était un point de détail un peu plus important. un back flip qui s’éclate les naseaux en voulant bien faire. il arracherait aucune fleur mikey, le tournesol il est fait pour suivre le soleil et non la lune. le tournesol, il est trop grand, il y a l’œil profondément noir qui fait peur aux bourdons. qu’est aussi rayonnant que déprimé. ça veut dire quoi ? il penche un peu la tête, la nuque dans le vide avant de piquer du nez; d’se rapprocher du néant qu’il a toujours détesté. moi c’est, il s’arrête parce que non, c’est franchement stupide comme histoire à raconter. c’est même un poil mégalo quand on y pense. y a même de quoi se détourner de dieu. fonder sa propre église. un truc biblique bien chiant.
y a sa bouche qui décoche un baiser sur ses lèvres. la bouche vengeresse et l’épiderme qui vibre comme le battement d’ailes d’un papillon qui s’prendrait une bourrasque. tu penses que - tu vas retourner vivre à tokyo ? il nique l’ambiance mikey, mais il a la question qui saccage l’image, il pourrait pas, faire comme si c'était pas grave.
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MessageSujet: Re: i would die 4 u (nana)   i would die 4 u (nana) EmptyVen 5 Oct - 13:24


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hinata c'était l'insulte, hinata c'était le reproche, hinata c'était l'amour parfois. hinata c'était inconstant, c'était accompagné d'un regard sur le terrain pour souligner à quel point il était mauvais. hinata c'était inconstant, c'était ramené avec une voix souvent grave ou parfois trop forcée, qui témoignait de mauvais jeux de charmes. hinata c'était foireux, c'était douteux, c'était devenu marque infâme à même la peau, semblable au fer rouge qui se fout sur le cul d'un taureau - hinata c'était à effacer du tableau, sans pour autant l'oublier, parce que la craie elle avait forcée la matière, elle s'était terminée dans le mur de crépit. nana c'était plus simple, plus clair, plus facile à prononcer dans toutes les langues - y'avait eu aucun souci y'a huit ans, y'avait eu aucun souci y'a quelques semaines seulement, y'avait rien de différent dans la façon dont fallait tourner la langue, ni l'obligation de forcer un h. parce que nana c'est chiffre. parce que nana c'était tout, c'était rien aussi - il prend peu à peu forme humaine, de bout de terre devient vraisemblablement homme ou tout ce qui s'en rapproche. il a encore besoin de temps - juste un peu, juste assez, s'affirmer. alors pour tout mettre en oeuvre il continue le manège, découvre comment se forment les autres - chez mikey y'a constamment de l'espace, y'a de quoi y perdre la raison, sans y laisser les lèvres s'y inscrire totalement. parce que peut-être qu'il en voudra plus un beau jour, parce que peut-être qu'il voudra laisser le souvenir nana dans le fond du jardin avec un coup de pelle - peut-être que ç'aura été qu'un délire fantaisiste. peut-être. alors il décide d'apprécier l'instant, décide de prendre son temps - découvre la peau, semblable à une pierre polie. il sourit, répond pas sur l'instant - laisse le flux d'informations voltiger pour arriver jusqu'à lui, rattrape au vol sans se casser la gueule.
- quoi comme truc biblique ? il s'attarde, inspire à nouveau - pourrait sans doute ne devenir qu'une flaque d'eau. il se redresse un peu mieux finalement, prend place sans demander - se cale à califourchon sur la taille de mikey - l'effort plaintif qui encore vient tirer ses muscles. ça paraît simple, mais c'est comme faire un trop grand pas, y'a la jambe qu'arrive plus à suivre. il est crevé - oeillade discrète vers le réveil aux nombres rouges. plus d'une heure. ses doigts se perdent à nouveau sur le torse, remontent, dessinent les os cachés, jusqu'à la mâchoire encore touchée. il refait, refait, prend l'habitude, veut pas perdre le coup de crayon qu'est trop facile à laisser de côté - la joue, la tempe, le menton finalement, la lèvre inférieure. y'a des tas d'manières d'écrire hinata. ma mère voulait l'association du tournesol. j'sais pas si c'était dans un but purement poétique, mais ça l'était clairement pas dans un but de promouvoir hm - la force, la grandeur d'âme, et le reste. y se marre un peu jaune, vert, bleu, violet - y'a les couleurs de l'amertume douce qui viennent trahir ses joues encore un peu rouges, d'un rose pâlot qui recrache quelques vaguelettes de chaleur.
- c'était non négociable.
haussement d'épaules. de toute façon son père en avait rien à cirer, de toute façon son père voulait rien lui donner, de toute façon son père il partageait avec lui que quelques gênes, quelques traits que personne se gênait de lui rappeler. t'as la forme des yeux, t'as les pommettes, t'as le même nez, t'as tout de lui, rien d'elle aussi. t'es pas un savant mélange des deux, seulement le reste au fond de la bouteille dont tout le monde se fout - sauf les assoiffés. c'est pas dans mes projets de repartir. omoplates qui craquent légèrement dans un mouvement - se remettre dans sa propre carcasse pour savoir la diriger, plus laisser les émois le posséder. c'est un mensonge, alors il promet rien - parce que y'a pas mieux que les atmosphères, que de se faire larguer à mille lieues du vrai. j'étais sincèrement une horreur. à pas savoir tenir la batte, à se prendre la balle en pleine face, et j'te passe le reste.
même pas besoin de faire un dessin.
- même quinze ans dans l'club auraient pas pu m'aider. il se redresse finalement, nana, cherche ses fringues du regard - trouve son pantalon plus loin, se penche pour le ramasser, chercher son paquet de clopes écrasé. il en reste une, il garde quand même le carton qui fera office de cendrier. briquet toujours faufilé dedans. il se la cale, se l'allume, passe une main dans ses cheveux, revient sur le pieu, s'y assoit en tailleurs - pas l'envie de totalement couper le contact, ni de fuir. l'a envie de rester - pourquoi pas s'y éteindre en mégot.

- j'ai pas envie de partir du tout, en fait.
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MessageSujet: Re: i would die 4 u (nana)   i would die 4 u (nana) EmptySam 6 Oct - 12:36

pas croyable, surréalisme d’une toile blanche. c’était bien, pas parce que c’est une activité à la fois sportive et récréative, non. parce que c’était nana. il a encore le rouge tatoué aux joues mikey. les doigts qui cherchent où se projeter avec plus de patience. qui font satellites perdus dans l’espace. difficile de prévoir la confidence jamais très élogieuse. le noir dessin d’hinata. puisque c’est son prénom. il aurait quand même pu cracher le morceau d’puis le temps. en huit ans. huit fois douze ça fait quand 96 mois. 96 mois pour tenter un 69 c'était triste. il va pas le désaimer; faire taire la clameur en jetant des galets. l’aube va rien effacer du tout. demain matin il aura la sauvegarde imprimée en technicolor vissée derrière l’orbite. montée à l’envers pour faire sens. rien à voir avec michael et son amour du vertige, qui ne se déploie qu’à trois cent mètres d’altitude sur le banal et le commun. on a pas idée de mettre un gosse sur un piédestal aussi haut en s’étonnant de la gamelle monumentale. il lève les yeux au ciel, michael ça veut dire, qui est « semblable à dieu ». t’as l’droit d’te moquer maintenant. il accorde, il sourit. il y avait assurément meilleur prénom que celui-ci, si c’était que ça, il fallait allumer un cierge. et le vieux à la barbe blanche qui le traîne comme un boulet à travers l’église. qui répète à qui veut l’entendre qu’il est choisi du christ, du père et du saint-esprit. il a appris l’ave maria, décidé d’un petit bout de papier et enfilé l’aube et la croix. c’était à se tordre de rire, merde. il a les mains qui dessinent le long de ses cuisses, un peu ailleurs. un peu attristé sans doute, par le reflet qui lui fait défaut. il s’demande s’il est heureux nana. s’il est heureux avec lui. s’il est heureux tout court. il a pas l’impression. il a les mots qui sont démons quand ses doigts crépitent sur sa peau. est-ce que c’était superficiel, depuis le tout début ? est-ce qu’il allait s’évanouir, nana ? l’avatar irremplaçable qui force le sourire. qui simule sans dissimuler le malaise. alors tant pis pour eux. ouais, tant pis. tant pis si dieu est borgne, chétif et jaloux. tant pis si ça s’effondre sous ses pieds comme la crevasse des enfers. tant pis si c’est pas extensible comme une paire d’élastiques. si quand on plie, parfois ça casse. il enlace la chute de ses reins mikey, il l’enlace entre ses bras. il le coince. un peu plus petit que nana. [faudrait pas qu’il s’habitue] il le regarde. je m’en fous moi, que ça soit pas poétique ou que tu préfères nana. à l’usage usuel qui fait défaite dans sa bouche. il embrasse des petits bouts de peau. figure en chair et en os qui aurait vite fait d’abattre un régiment affamé. y a ses lèvres qui glissent, qui râpent de son nombril à son bras. qui laissent des missives de capitulation à chaque fois. super, ça m’évite de t’kidnapper. il sourit un peu plus mikey, en entendant les exploits de nana. il s’dit qu’il devrait l’emmener, l’air de rien, là où il bosse. que ça pourrait être une drôle d’idée. embrasse sa mâchoire sans pousser le vice. bon ok, t’étais vraiment nul alors.

il pense bêtement qu’il cherche ses fringues, mais pas du tout; il cherche son paquet d’clopes. il fait pas d’réflexions, le suit du regard amusé dans ce tapis d’empressement qui secoue son parquet. y a tout qui traîne par terre et mikey au milieu de tout ça, il s’bouge. il ouvre la fenêtre. fait carrément plus froid dehors qu’à l’intérieur. il s’prend un choc thermique en pleine gueule mikey. il récupère pas ses fringues, ils peuvent bien rester là jusqu’à demain matin. il s’assoit juste en face, la moue boudeuse, lui arrache du bout des doigts sa cigarette sans pour autant tirer une latte. très bien, donc tu restes. problème réglé. il l’écrase mikey, très vite, contre le carton. faudrait pas qu’il fasse comme la dernière fois nana, qu’il se cale à la fenêtre avec des envies d’ailleurs.
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MessageSujet: Re: i would die 4 u (nana)   i would die 4 u (nana) EmptyDim 7 Oct - 9:24


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morte bien trop tôt, destin tragique d'une cigarette tout juste entamée, déjà écrasée contre son propre paquet - elle rejoint les siens dans un dernier soupir tabagique. le dernier crachat de fumée s'envole - avec lui ses poumons en précipice qui remercient son intervention. lui il fait que sourire, secoue la tête en poussant un profond soupir alors que ses bras s'étirent dans l'air - à croire qu'il vient de se réveiller d'un trop long sommeil, qui sans baiser salvateur s'est seulement vu venir d'un coup, en catastrophe aussi émouvante qu'effrayante les premiers instants. il en garde des traces - des plus petites, des plus grandes.
- tu m'en dois une.
un temps.
- deux même pour m'avoir bousillé la dernière, maikeru. il taxe dans la personnalisation, dans le mauvais accent pour souligner son prénom tout entier - deux menteurs qu'ont même plus conscience de raconter des cracks à bon entendeur, tellement c'est devenu une seconde nature que de dégager ce qu'est sur la carte d'identité. tournesol, dieu, à deux mondes tirés qui révèlent pas les mêmes principes. à vouloir féminiser, puis masculiniser, il aurait pas été spécialement digne, nana, de porter le même qu'un samouraï à l'épée vengeresse. il se mordille la langue - parce que ça l'emmerde malgré tout de pas pouvoir se fixer sa dose. et j'me moque pas. juste, je constate que - les américains vous avez un gros problème avec le seigneur.
y se marre, y chope au passage la main de mikey dont il retrace les phalanges, la paume, le dos. l'était que des phrases à la base, l'était qu'une voix à l'autre bout du fil aussi - il garde son rictus. donc je reste. rester c'est long, rester c'est pas long aussi, rester ça englobe trop, ça englobe le grand, le petit, le mois, l'année, le jour aussi - même les pauvres heures. rester c'est vague. rester ça pourrait se ponctuer de toute une vie, d'une promesse qui se rabâche et s'est mâchée tellement de fois qu'elle se farcit un goût insipide - comme se mettre sous la dent de l'eau croupie. il en voit pas l'utilité, nana, d'en rajouter une couche, de promettre les monts et merveilles, de faire la grande mascarade pour épater la galerie - y'a que dans les yeux que ça se joue, un instant de battement où il signe en bas du petit papier.

à bien y regarder, ils font kiddos à qui il manque une couverture au-dessus pour enfin faire un spectacle d'ombres. à bien y regarder, ils font kiddos qui supportent pas d'avoir qu'un toit pour les protéger du tonnerre et du monde extérieur - haussement de sourcils. colonne vertébrale qui se remet un peu plus droite.
- dis-moi lequel te semble le mieux.
silence.
- kokoro no soko kara aishiteru yo maikeru ou kokoro no soko kara aishiteru yo maiki ?
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MessageSujet: Re: i would die 4 u (nana)   i would die 4 u (nana) EmptyDim 7 Oct - 21:22

l’ourlet qui s’immisce en un battement d’ailes sur son visage, moqueur. semblant de culpabilité, on pourrait lui foutre une auréole mikey, le faire tournoyer dans les airs pour se donner du courage. dans une tenue ridicule. s’émerveiller de tout, du brouillard ou de la boue. quand il y a nana, il a aucune mauvaise pensée mikey. tout s’estompe dans un ciel d’orage. l’odeur est plus agréable. le bruit de la pluie. les flaques dans lesquelles il aimerait sauter à pieds joints. le vent qui siffle, qui dénude la forêt. il hausse les épaules, - bof, c’est toi qui devrait m’devoir quelque chose non ? j’te sauve la vie, tout ça. tout ça. mais be my guest, il y a des clopes dans l’tiroir de la commode. il continue à rire mikey, il sait plus à quoi, ni pourquoi. il a envie d’être avec lui, pas seulement physiquement. pas juste être là pour agiter ses bras dans un terminal d’aéroport. pas juste être là jusqu’à l’aube à faire le mort. il mange pas l’matin. il cuisine pas de pancakes aux myrtilles comme dans les films. il dort, c’est tout. parfois il ronfle. j’ai pas d’problème avec le seigneur. je suis le seigneur. il valide qu’à moitié, il s’étouffe qu’à moitié. il s’dit surtout qu’il devrait arrêter d’être aussi con à défaut d’être imbu de lui-même. mais ça l’fait quand même sourire mikey. ça l’fait sourire michael. michael c’est encore ce kid de dix-huit piges qui vole la voiture de son père pour faire l’malin devant ses potes. c’est l’goût d’la liberté, de l’amour des couleurs criardes à la piste de danse. slow débile, il préfère quand ça bouge michael. quand ça s’illumine entre les flashs. les lettres pour rompre copier/coller qui finissent expédiées sans timbre dans l’fond du casier à l’heure du repas. il dessinait pas aussi bien que nana; même sur la peau. même sur son lit. ou sous sa couette à la lampe torche.
il reste,
non-évènement qui laisse présager qu’il va pas beaucoup dormir cette nuit. non-évènement qui lui tire un sourire mesuré pour pas en faire des caisses. il écoute nana, nana qui chope sa main comme une diseuse de bonne aventure. nana qui va peut-être lui sortir un paquet d’cartes pour lui en faire tirer trois.
mais non, rien à voir.
mais non, il reste pantois, le bras tendu. [ne pas en faire des caisses][c’est rien] j’sais pas. j’dirais que j’aime pas trop michael mais que maikeru ça m’va. silence. quand c’est lui qui l’dit, tout lui va. il pourrait même l’appeler sombre abruti que ça lui ferait ni chaud ni froid. il a pas appris le japonais en deux ans pour pas comprendre un bout d’phrase - pourtant il doute un peu mikey. nana, il parle comme si il répétait machinalement le journal de vingt heures, ça fait bizarre. c’est comme, une notice de quelque chose. il s’demande ce qu’il y a à construire, il galère déjà beaucoup trop à monter un meuble ikea sans l’aide de marvin. il pince la paume de sa main, un peu. il pince les nuages dans le ciel, un peu. plus fort. il essaie d’rester rationnel mikey. faut pas, qu’il espère trop loin. qu’il visualise les cartons envahir l’espace. les fringues qui traînent. juanita lui faire la morale comme elle aime si bien le faire. parfois, il a l’impression d’être son employé.
j’ai vraiment flippé quand t’es parti, la deuxième fois. le miroir qui s’prend une caillasse. il a paniqué mikey, un peu, beaucoup. il remonte jusqu’à l’intérieur du coude. faudrait lui faire un garrot à nana, voir si c’est pas un automate dernier cri.
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MessageSujet: Re: i would die 4 u (nana)   i would die 4 u (nana) EmptyLun 8 Oct - 13:54


i would die 4 u -
kokoro c'est pas tangible, kokoro ça peut pas se serrer, ça peut même pas battre. kokoro ça dépasse l'entendement, ça dépasse le vrai, ça s'inscrit dans les philosophies, dans les élans poétiques, dans le superbe et le singulier - de ce qui fait pas partie des vivants, mais pourtant est en eux. kokoro c'est comme un cri, un silence aussi - kokoro ça tape contre chaque paroi de la peau, pas uniquement contre le torse. kokoro ça se donne, ça s'accroche autour d'une corde en fil de pêche, ça se laisse pendre au-dessus d'un lac paisible. ça attend de se faire choper - un beau jour ça tombe, un beau jour kokoro ça s'éclate contre les gouttes, ça s'éteint doucement, ça se laisse étreindre, passer à travers aussi. une boîte de pandore, dont il saurait pas dire si elle contient mille merveilles - mais y'en a bien une, une tout au fond qui brille d'yeux rieurs sans couleurs. kokoro c'est une promesse mise dans un bocal de verre, ça se laisse jauger comme un papillon mort, piqué, ça fascine, ça laisse sur le pas de la porte dans un silence gênant - kokoro ça se porte sur le dos, ça épuise parfois, ça tire vers le bas, puis vers le haut. kokoro ça se murmure, ça se dit qu'une fois dans une vie - ça se la joue oiseau de paradis. inspiration profonde, michael ça sonne en étranger, michael ça sonne trop régulier, ça sonne classique, ça sonne aussi comme une nouvelle découverte derrière le mur de béton. sourire tendre qui s'imprime, y'a le frisson qui vient remonter dans sa nuque, s'abat dans son crâne à cause du froid - il jette un oeil par-dessus son épaule. il entend, il écoute nana, les quelques gouttes qui se mettent à s'écraser sur new-york l'insatiable - il garde la main dans la sienne, doigts qui se perdent, qui s'attardent sur les os qui passent en-dessous. il se penche malgré tout après quelques secondes, ouvre le tiroir d'un geste millimétré, chope le paquet désiré.  y se marre en coin, nana, deuxième tentative : il se cale la nouvelle au bec, l'allume, tire sa première taffe qui contrairement à l'autre, sent la menthe.
- des vogue... t'as des goûts d'luxe. il rebondit pas de suite sur la peur, sur l'effroi, sur ce qui taraude dans le coin de l'oeil, fait vrombir les oreilles à en faire croire que des abeilles se ramènent. il tire encore une fois, la fumée sort de sa bouche, un peu de son nez aussi - ça caille. il a pas envie de bouger pour autant. laisse tout redescendre, sauf le coeur qu'il veut pas avoir dans ses pompes. la dernière fois mikey l'avait l'air plus contrarié qu'inquiet, la dernière fois mikey l'avait l'air dépité, le moral descendu comme un tremblement de terre.
- de quoi t'as peur ? le timbre se baisse, le timbre se confie, sorte de douceur attentive qui s'en émane, les doigts qui remontent sur le poignet - qui continuent de tenir, continuent de toucher, sans se lasser, sans se défaire de la matière, la vraie, qui vivote. il vient faire tomber la cendre dans l'autre cimetière au mégot unique - kokoro ça sent l'herbe après l'averse, ça ressemble à la lueur après la tempête.
- tu m'connais.

(et tu devrais savoir mikey,
que j'ai pas le goût du mirage ni des adieux,
et tu sais mikey,
que j'aurais jamais eu le courage de t'enfoncer un couteau en plein coeur -
)
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MessageSujet: Re: i would die 4 u (nana)   i would die 4 u (nana) EmptyJeu 11 Oct - 6:21

une manière de. tenir sa cigarette du bout de doigts. d’inhaler. de boucher ses poumons. typiquement comme ceux qu’il rêvait d’imiter à la fin des cours mikey. ceux qu’on pointe du doigt mais qui font attraction. point de chute. drapeau blanc sous un maquillage noir. ceux qui se tordent de douleur dans l’indifférence. qui finissent par fumer au nom du grand fléau de l’humanité: l’angoisse. d’être nocif. toxique. d’être l’indésirable indésiré. l’ombre qui fait la lumière d’un ciel d’été. qui fait des tractions pour se donner consistance. le sourire, menteur, qui s’illumine à la vue d’une perche à selfie. les vogues, c’était n’être qu’à moitié là. les vogues c’était être à moitié cool et à moitié sûr de rien. c’était l’ambition de finir au moins deuxième. l’argent qui fait la balle il sourit avec amabilité. - et encore, les vogues c’est rien. c’est pour me donner bonne conscience. pétard mouillé, il manquerait plus qu’il se mette à la cigarette électronique mikey. qu’il soit le pétrole qui fait chavirer le cœur de tous les marins en pleine guerre froide. il pourrait exposer, les trophées, les collections, le souvenir limité. il aimerait se souvenir mikey, du premier message. qu’est-ce que c’était ? il en est plus certain. l’odeur de son compte en banque, ça attire un paquet d’monde. on ment sur les dates, les lieux, on fout aux flammes, on déterre les mégots cachés sous le château de sable. il est trop grand, trop grand pour tout. il est pas dans l’cadre mikey. il a le pantalon qui fait trop p’tit, et les pieds qui sortent du lit. ça fait des à-coups dans sa caboche. tantôt sans plomb 95, tantôt diesel. il remonte le long de son bras.
non vraiment, de quoi il a peur ?
(il a plus peur du noir depuis ses 5 ans)
(il a plus peur de se retrouver à aller à l’école cul nu quand il fait un cauchemar)
(il a plus peur que le père noël fasse tomber par inadvertance son cadeau)
(plus besoin de faire des leurres pour le grand monstre du placard)

il avait soufflé pas moins de quarante bougies la dernière fois, et c’est long à souffler quarante bougies. ça prend du temps. faut reprendre du souffle et de l’espoir au bout d’un moment. et déballer des cadeaux pourris qu’on fait semblant d’apprécier pour faire plaisir. ça fait pas plaisir. ça fait gaspillage de carton, de plastique. c’est prodigieusement merdique, et pas écolo, bah merde alors.
merde.
de quoi t’as peur ?
essoufflement au cœur, contusion grotesque dans la poitrine.
j’sais pas. le feu d’artifice décolle pas du sol. faut bien attendre une minute, que la mèche s’allume.
j’ai pas peur de toi. t’es parfait. j’ai peur que tu t’attaches à mes défauts,
que tu te dises, ça vaut franchement pas l’coup.
qu’on redevienne des étrangers, que je devienne insignifiant.
je regarderai tes bds en solo, ton nom sur mon téléphone sans oser t’envoyer un message.
parce que le truc est passé, éteint.
[d’me briser le coeur][de pleurer avec tes yeux][de faire personnage roman ultra dramatique]
ça serait insupportable. ça fait vie de bandit qui va, qui vient.
tu penses qu’on s’connait ?
fou à lier. faut qu’il arrête de tout considérer comme un confessionnal mikey.
c’était pas un coup d’foudre, c’était un coup d’panique à détourner les avions.
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MessageSujet: Re: i would die 4 u (nana)   i would die 4 u (nana) EmptyJeu 11 Oct - 13:25


i would die 4 u -
brume qu'explose, tâtonner dans le vide sans savoir sur quoi tomber - y'a un instant où il garde trop longtemps la fumée, elle menace de finir dans le fond de son bide, de s'y loger, de faire de lui qu'une locomotive rouillée. il la recrache finalement par le nez, tourne la tête pour pas trop intoxiquer - y'a son sourire qui s'étire en un monstre de tendresse, qui timidement ouvre la porte du placard, défie la lumière parce qu'il hait rester dans le noir. il laisse le silence planer, nana, comme un jeu mauvais dans lequel il excellerait - ça il sait faire, la boucler, la boucler très fort à en même fermer les yeux parfois, semblable à un môme qui s'agenouille devant sa bonne étoile. il sait faire parce qu'il cumule, parce qu'il retient, parce que tout à l'intérieur y'a des notes sur des post-its qui se collent tantôt sur son coeur, tantôt sur son coude, tantôt sur ses jambes. y'en a des tas. des neufs, des plus anciens, des dont l'encre s'est effacée au fil des années. là ça se pose, ça épouse la chair, ça éponge un peu les restes de coups qui sont trop enfoncés - claquement de veines trop petites pour y résister. y'a chez mikey la tendance à trop extrapoler, à faire naître des montagnes enneigées dans des déserts arides, à soudain créer des hypothèses là où se poser la question se fait même pas - il a la pensée de travers,
il aime aussi à l'envers.
- j'suis pas parfait, et j'ai pas la prétention de dire que j'suis même quelqu'un de bien. parce qu'il a fait mal aussi, parce qu'il a fait des erreurs aussi, parce que nana il a pas que du beau à donner, il est aussi partisan du laid - il courbe l'échine ou la remonte trop brutalement, c'est le coup du lapin habituel qui l'a pas encore jeté dans le fond d'un pieu à l'hosto. inspiration profonde, dernière taffe avant qu'il écrase la cigarette dans le paquet, l'y cale à l'intérieur, la laisse glisser le long du carton, referme.

- mais j'ai attendu huit ans. j'ai attendu huit ans, et chaque jour on s'est parlés, je t'ai parlé. c'était pas une vraie voix, mais c'est pas si grave. c'est quoi, une voix ? c'est qu'un son qui rebondit. j'ai attendu huit ans, et au bout de huit ans, j'aime à croire que j'te connais. que tu m'connais. peut-être que j'me plante ? il parle doucement nana, parce qu'il veut pas qu'il en loupe une seule particule, il veut pas que ça se perde dans la chambre, ni dehors où ça pleut encore. et durant tout ce temps mikey, j'voulais que tu sois là. j'voulais être là. juste dans la même pièce, juste au même endroit, pas de décalage, pas de matin et de nuit superposées. il choisit ses mots, il fait attention à pas buter, à venir y mélanger du japonais - ça tape trop fort contre sa cage thoracique, ça veut la faire claquer, se faire la malle et arrêter le carnage. ça rend euphorique. ça rend idiot - plus encore qu'il l'est déjà.

- bien sûr que ça vaut l'coup. bien sûr que tu vaux l'coup. bien sûr que tout ça vaut l'coup. ce serait un beau mensonge, ce serait une illusion qui dépasse de loin les plus grands, ce serait bidon, du chiqué, de la qualité en surface plutôt lisse, mais qui dévoile des restes d'insectes morts à l'intérieur. il sourit encore, nana, parce que ça le chope jusqu'à son estomac - il le creuse, sa main remonte, s'attarde sur l'épaule avant de s'échouer sur sa mâchoire - il jure que mikey est taillé dans la roche. il vient se pencher, y niche son front contre son cou - écoute les quelques pulsations audibles. peut-être qu'il les invente.

- j'avais besoin d'toi.
j'ai besoin d'toi.
et j'ai pas envie de m'dire qu'un jour tu partiras peut-être. alors je m'dis rien, et j'reste.
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Mikey Renton
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MessageSujet: Re: i would die 4 u (nana)   i would die 4 u (nana) EmptyVen 12 Oct - 13:06

il voit pas, les lumières de la ville qui panachent le ciel de mille couleurs. dehors il pleut, fait froid, fait nuit noire. il a pris l’muret mikey - en pleine face. il a oublié de pousser ses freins sûrement. il a pas fait attention. peut-être que c’est le nouveau chapitre de la même histoire. peut-être que c’est l’tome deux ou le mauvais remake en live-action. il s’est pris l’muret mikey, et depuis, il tourne plus rond pour les autres. il fait ralenti, il fait surcharge. il fait surchauffe. il change l’eau en vin - il pourrait y croire. il pourrait croire n’être qu’une pièce d’un vaste paysage. un point minuscule. si petit qu’on ne le relie pas au monde. il a pas la foi, de se défendre, de gravir la plus haute montagne pour y planter un drapeau.
le regard de nana, il pourrait le jurer, c’est un puit à vœux. il pourrait s’jeter mikey, essoufflé, écarlate comme un coupe-papier. ça fait murmure de voiture qui finit au fond du lac.
mais ça fait huit ans. huit ans c’est beaucoup il paraît. huit ans c’est trop pour que ce soit nouveau.
huit ans c’est la baignoire qui devient froide. le gèle dans le lit. le lait qui devient rance près du frigo. les photos à la poubelle. la puanteur des anniversaires faciles. l’amiante qu’on laisse là, on s’en fout.
ça fait huit ans, oui.
- t’es quelqu’un de bien nana. il souffle, pince entre ses lèvres chaque mot. c’est peut-être pas vrai, c’est sûrement pas vrai. il a pas pressé son oreille contre sa poitrine mikey, mais il a entendu quelque chose de personnel. un murmure qui connaissait son prénom. malade. il a pas besoin de changement, il a besoin que ça reste exactement comme ça derrière le plexiglas. comme une publicité relique qui lui ferait acheter la même marque de cigarettes encore et encore.
il s’prend des tirs cadencés dans la poitrine. et c’est dommage,
c’est dommage d’être aussi stupide.
- c'est l'risque. paraît que t'es jamais vraiment toi-même quand t'écris. il s’arrête. c’est ce que tu m’as dit la première fois qu’on s’est vus. il a pas manqué de retenir la phrase - il manque rien mikey - il y a tout qui se tatoue dans son crâne. rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme et s’empire en rafale.

est-ce qu’il avait attendu huit ans ? oui et non. il a fait sa vie avec nana dans le creux de sa main. nana qu’il aura par définition:
jamais \ʒa.mɛ\ - et c’est invariable.
la peur du manque au milieu de la foule.
invariable.
le signe qu’on ne voit pas. impossible à deviner.
l’amour invariable.
manquerait plus qu’il ait une panne de cœur mikey - le game over, en rouge sur l'écran.

il le regarde. pas comme on regarde un étranger. pas comme on regarde une bribe perdue. il redresse un peu les épaules mais ça se désassemble sous ses côtes.

- j’ai envie de te connaître là, avec moi. j’pourrais plus supporter tokyo. j’peux pas. j’veux plus être loin de toi. alors j’dis pas que ça vaut pas l’coup. au contraire, je sais plus quoi faire quand t’es pas là. là c’est trop vrai. là j’sais plus comment faire. tout. il y a tout qui se perd tu vois ? j’reconnais pas ma vie. il veut changer, rapiécer, bouger les écrous de places. que ça s’écroule pas comme un 9/11. il veut un truc bien mikey. pas parfait. juste un truc bien. juste un truc qui se conjugue au pluriel. qui rase les mauvaises ondes de la surface. - c’est pas moins bien. il rectifie la trajectoire, glisse ses doigts contre sa nuque. embrasse sa tempe le cœur au bord du vide. j’vais pas partir, j’vois pas comment je pourrais partir.
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