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 une vie sans exception - mikey

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Nana Mori
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Nana Mori
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job/métier : auteur de romans graphiques érotiques. y fait de tout nana. du minimaliste, du sous-entendu, mais jamais vulgaire, jamais porno.

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MessageSujet: une vie sans exception - mikey   une vie sans exception - mikey EmptyMer 26 Sep - 6:35


une vie sans exception -
l'a trop forcé nana.
l'a trop abusé. parce que faut croire que ça fait partie de ses racines, parce que faut croire que fêter le pas grand-chose ça devient un phénomène interplanétaire et que finir sans gueule de bois, ça vaut pas le détour. l'a trop forcé, nana, avec son éditeur, chacun posé de la côté de la table, à parler biz-biz au départ puis à enchaîner les verres, les clopes, sans trop faire gaffe. sont rentrés bras-dessus bras-dessous, se sont séparés à un carrefour. lui il est rentré, la gueule dans le cirage, s'est écroulé sur son pieu. l'était quatre heures du matin à tout casser. et le voilà début d'après-midi, posé dans le métro, des lunettes rondes noires, sur le pif, la chemise blanche enfilée à l'envers - deux boutons ont claqué, arrachés durant la nuit sans doute en se retenant à un meuble - y'a bien au moins un gilet bleu pour l'empêcher d'avoir froid. parce que ses cheveux sont mouillés, parce qu'il a eu au moins la décence de prendre une douche avant de squatter, faire bonne figure. l'est pas que malade nana, l'est au bout de sa vie. tout est trop fort, la lumière, le bruit. quand il entend le crissement contre les rails, ça le fait grimacer, quand il entend les bébés brailler ça lui donne envie de tout flinguer. les coudes calés sur ses genoux, il attend l'arrêt, passe d'un transport à un autre - son sac qui arrive à tenir comme par miracle sur son épaule relâchée. au moins l'a décuvé - regrette juste le contrecoup. puis y'a manhattan qui se pointe comme une fleur, manhattan pour ceux qu'ont de l'argent à gaspiller, manhattan qu'a des buildings plus grands que les autres, qu'accueille les plus importants de la société. il a pas le temps de s'y attarder nana, parce qu'il doit aller du point a au point b, et que le point b il est plus important que le tourisme latent.

y regarde encore l'adresse, fait attention aux rues - il se perd bien deux fois avant de trouver la bonne. puis il s'arrête. c'est une baraque sous ses yeux, quartier résidentiel ou du moins qui semble typique des séries américaines. papillonne alors des cils, il s'y attend pas - parce qu'il en a pas vu des masses, pas des aussi grandes, parce que nana c'est le huis-clos où des tas de trésors s'entassent. le coeur palpite encore un peu, plus vite aussi - ça fait bien une semaine qu'il s'est taillé au détour d'une dernière accolade, d'un dernier frisson. inspiration profonde, il enfonce ses mains dans ses poches - il fait ado qu'a toutes les misères du monde à se reprocher. il sonne, regarde autour - juge un peu les jardins sans trop y apporter quelconque avis, il y connaît rien en jardinerie. la dernière plante verte qu'il a eu, elle s'est retrouvée desséchée tellement il était concentré sur ses dessins. il attend. puis ça s'ouvre, puis ça le fait sourire immédiatement - même s'il est caché derrière son accessoire, derrière sa dégaine des samedis soirs trop vécus.
- j'suis pas mort, mais presque. il tendra pas la main cette fois parce que ça vaut pas le coup, parce que c'est plus utile de faire les présentations. parce que nana sait qui c'est pour de vrai - même s'il a un peu honte de se présenter comme ça. il passe outre - tout est bon pour se ramener, y compris se prendre pour le malade imaginaire. il raconte des bobards qu'à moitié - il a pas précisé que c'était à cause de l'alcool et que boire de l'eau, c'est surfait. faut croire que nana l'a pas assez regardé la dernière fois - quitte à se faire un portrait de mikey, autant bien le faire, autant rien rater.

- j'crois que ta baraque fait dix fois la taille de mon appart. j'ai l'vertige.

il arrive à se maintenir sur ses jambes, c'un début.
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Mikey Renton
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MessageSujet: Re: une vie sans exception - mikey   une vie sans exception - mikey EmptyJeu 27 Sep - 6:56


une vie sans exception -
il fait le malin d’un message à l’autre. il devrait pas être aussi content d’savoir l’autre en train d’crever mais il a quand même ce sourire imbécile sur la face en donnant son adresse. trop heureux pour mentir. dimanche c’était bien, dimanche il y avait pas à soulever le voile. à enfiler un trop beau costume. dimanche il traîne mikey, il peint, il nettoie l’aquarium de son pauvre poisson rouge et il s’enfile des matchs de baseball toute la journée. écrit un tas d’notes indéchiffrables, dessine des schémas qui causent à personne sauf à lui.
il bosse tout l’temps; il sait pas s’arrêter quand il commence, noyé dans son apnée. il suffoque plus, l’air est un peu plus respirable quand il se cantonne entre ces quatre murs. y a moins de déceptions, ça lui éclate pas en pleine gueule comme partout ailleurs.
coup d’œil rapide devant son reflet. il enfile une chemise,
en jette cinq autres par-dessus son lit. à défaut d’pouvoir prendre une décision rapide, il fout un peu d’bordel, s’dissipe. ça défile pas des masses chez lui depuis six mois, même pour lui piquer des médocs.
autrement dit c’était une bonne nouvelle; pas de celle qui enivre mais de celle qui t’fait lever un peu plus tôt l’matin. sans caresse ni réveil. qui fait vrombir son corps comme un sac d’os.
il aurait dû l’embrasser la première fois. il aurait dû l’serrer un poil plus fort. il sait pas, il a pas l’intention de devenir son nouveau meilleur ami mikey. il sait pas, ça fait des jours qu’il y pense et qu’il a l’impression d’être un abruti. ça fait des jours qu’il cogite dans son bocal.
quand il ouvre enfin la porte - il pense plus. il a l’impression d’pas l’avoir vu depuis huit autres années. nana, il ment pas quand il dit qu’il va pas super. l’est encore trempé, mi sec mi chien mouillé. y est monté tout à l’envers, avec sa chemise qui est bien mais qui fait tâche d’encre sur l’œuvre de mozart. et mikey, il s’fait pas prier pour s’caler une nouvelle fois tout contre lui. il s’en fout qu’il soit malade, c’est pas important. il s’en fout d’être un cliché si c’est le seul contact rapproché qu’il puisse avoir. il lui a manqué, nana. même si, la dernière fois, c’était il y a quelques jours à peine. il le serre un peu plus, froisse les vêtements.
pis il s’pousse un peu, fait d’la place, fait de l’air. rompt l’contact qu’une seconde avant d’passer une main sur sa nuque, dans ses cheveux. j’vais tâcher d’te garder en vie si c’est que ça. il retire sa main et ferme la porte d’un coup sec. regarde à droite puis un peu à gauche, puis beaucoup nana. c’est temporaire, j’me cherche un appart. ou autre chose, autre part. il y a trop de noir à broyer quand il passe devant cette chambre, trop d’peinture à foutre. il devrait poser un verrou ; jeter la clef.
- écoute, t’as qu’à t’assoir, t’installer, j’te ramène un truc. il lui indique le canapé rapidement, la télécommande. c’est bizarre d’pas taper le vin ou le whisky mais l’antalgique 100. de ramener un simple verre d’eau. et il le mate de plus loin mikey, histoire qu’il lui claque pas entre les doigts. jamais il aurait pensé voir nana en vrac dans son salon.
il s’assoit à côté, un poil soucieux mais pas trop. il s’pince la lèvre sans capter. ça va pas mieux depuis tout à l’heure ? il lui tend l’verre, un peu ailleurs. j’sais pas si c’est un style mais ta chemise est à l’envers nana. il regarde les coutures un peu curieux, un peu moqueur. touche du bout des doigts le tissu. et il t’manque deux boutons. il s’y attarde pas trop mikey, sur la peau qu’il aperçoit entre les plis. faut pas.  
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Nana Mori
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MessageSujet: Re: une vie sans exception - mikey   une vie sans exception - mikey EmptyJeu 27 Sep - 15:48


une vie sans exception -
y fait clébard écrasé sous un huit tonnes, nana. il fait pas le fier avec ses cheveux encore un peu mouillés, ses fringues mal foutus - sa chemise mal calée dans son jean, ses lunettes sur son nez un peu sales. mais il se fait choper rapidement, il a pas le temps de comprendre, ça reste un accolade, ça reste un moyen de faire passer la chaleur - de filer le tournis aussi, pas qu'à cause de la bicoque qui fait arche de noé sans les bestiaux pour beugler à l'intérieur. faut dire que nana il aurait sans doute vu de travers en entendant crier, en voyant toute une meute se ramener, en sentant que le déluge va arriver - il rend à son tour, serre un peu plus mollement, un peu plus sujet à l'endormissement immédiat. une fois à l'intérieur il enlève ses godasses - parce que c'est crade de les garder, de dégueulasser un peu plus le sol déjà pas toujours lavé. il galère un peu, il se demande s'il va pas se tauler, clamser en bon poisseux en se claquant l'arrière du crâne sur le carrelage bien ciré - mais rien, rien, il reste debout, même si y'a un vent violent qui le fait tanguer, y se prend pour un mauvais naufragé nana, qui à la place de s'être posé dans un bateau, a préféré le radeau pour se bouffer les pierres. il racle le fond de sa gorge, écoute sans vraiment comprendre les informations - mikey veut se prendre un appart', mikey l'invite à se poser, il se fait pas plus prier. il tombe dans le fond du canapé, découvre le bonheur d'avoir plus de meubles - puis il regarde en remontant ses lunettes, le frisson qui tacle dans sa colonne vertébrale, qui le fait un peu soupirer. les murs sont blancs - ou pas si blancs que ça, mais assez clairs pour qu'il ait pas le courage sur l'instant de bien ouvrir les yeux. il les ferme, il peste contre sa connerie - mais il reste quand même content, d'avoir trouvé un prétexte de merde qui marche à tous les coups, d'avoir ce petit truc en plus, ce petit détail qui fait que ça a pas été forcé, il veut pas être cramé, il ose pas vraiment dire que ça le fait chier de pas voir la face de l'autre chaque matin au réveil, qu'il supporte plus d'enlacer le vide à défaut d'y trouver un corps qui palpite, crépite. il se demande comment il marche le feu dans le corps de mikey - s'il explose en laissant quelques particules, ou s'il s'éteint peu à peu. soupir, il pose finalement son accessoire sur la table basse, cale ses coudes sur ses genoux.

le verre d'eau il est vite enfilé, autant que le cacheton qui se fait un trajet direct dans son estomac - il fronce les sourcils, se masse vaguement les tempes alors que l'information se fraie un chemin. y'a sa chemise à l'envers, y'a un truc qui est fait de travers - il se sent crétin, plus que d'habitude pour une fois. il papillonne des cils. se marre en coin de lippes, pas peu fier de sa connerie.
- k'so. c'est vrai que ce serait con de repartir, de se faire juger par les passants pour avoir enfilé de la mauvaise façon le début de la tenue des grands politiciens du monde. la chemise c'est logique, la chemise c'est l'exception, la chemise c'est pour les belles occasions, c'est pour ce qui compte, ce qui fait marquage à la pierre blanche sur le calendrier. là y'a rien à fêter, pas de bouteille de champagne à faire péter - alors il gonfle ses joues, les relâche, il retire comme il peut le fringue, dévoile le dos marqué par des dessins de l'ailleurs, un masque démoniaque signé théâtre nô. il essaie d'en changer la forme, il essaie de la remettre droite cette chemise, de sortir une manche, une autre - il capte qu'y'a bien une petite tache ou deux, ici, là, de l'encre chopée au passage. il l'enfile en quelques secondes - en réalité ça dure bien une minute, ses gestes sont lents, dépités, pas gérés.
- p'tain j'ai dû les perdre - j'sais pas comment. il a même plus d'argument, ça peut vite se faire cramer qu'il a été déjouer le monde de la nuit pour voir le jouer se lever, il fait craquer un peu son dos - c'est vite remise, la chemise. il sourit un peu, regarde mikey - ça se pince au fond de la cage thoracique, façon pincement de bec d'oiseau sur un morceau de fruit, qu'il bouffe, c'est pour une bonne cause. y fait un peu gaffe à la déco' - c'est vrai que c'est vachement plus clean que chez lui, pas à la manière d'ikea, seulement plus précis, plus clair, concis. il ramène ses jambes sous son corps - incapable de se comporter en adulte qui se fait à la gravité.
- merci.
y zieute encore, il a du mal à pas faire trouble, il ferme finalement les yeux, se marre un peu.
- nan mais c'est bien, j'juge pas. y'a d'l'espace pour faire des tas d'trucs. il ouvre un oeil, tente de faire contact qui électrise - y'a le trouble qui rattrape quand même. il laisse tomber son front sur l'épaule de mikey, sans prévenir, sans même demander. l'a plus rien à perdre, là tout de suite.

- ça va pas spécialement mieux mais, j'l'ai un peu cherché.

à moitié de vérité, il a pas peur du retour de flammes - si y'en a bien un. il est pas sûr de se sentir totalement bien, totalement dans ses pompes - y'a au moins de quoi le rattraper si jamais il vient à se casser la gueule du glorieux canapé.
- ma tête va exploser. ou mon ventre. ou les deux. je sais pas trop. c'est quoi ta théorie ? y'a que des conneries qui lui viennent parce que le fil logique il a été coupé à la machette sans prévenir - ça a toujours été un peu comme ça de toute manière, y'a plus de filtre, ni besoin de foutre un voile lumineux pour faire beau, faire joli. juste parler pour rien dire - pour forcer la voix de mikey à résonner, à taper, comme s'il avait peur de la zapper un beau jour. écran blanc. écran vide.
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Mikey Renton
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MessageSujet: Re: une vie sans exception - mikey   une vie sans exception - mikey EmptyJeu 27 Sep - 19:21


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il y a un temps d’latence. nana, il a cinq ans quand il enfile ses fringues. et mikey, il a soudainement perdu le fil de sa pensée, à considérer qu’il a jamais pensé en compagnie du japonais. mais là, on atteint l’pic de l’everest. les limites de l’observatoire. il aurait pu l’aider ; mais il a jamais été bon que pour défaire les ceintures et faire claquer les boutons. et il aurait pas pensé qu’il puisse être forgé dans le marbre, nana. c’est complètement une statue, une posture divine qui fait mauvais présage. qu’est encore un peu avachi, un peu naze de la veille. qu’a été planté là sans raison. qu’est descendu de nulle part. on sait pas par quel vaisseau lumineux. et mikey, il le laisse faire, dépourvu, pris de court. il a le regard qui descend, brûlant, se loger dans les creux,
les dessins qu’il capte pas entièrement. il s’demande d’où il sort nana, on a pas idée d’se faire tatouer l’intégralité du dos. il voit pas tout, il lui faudrait toute une nuit mikey, mais il l’a pas. et l’autre remet sa chemise à l’endroit comme si de rien n’était alors qu’il cherche soudainement à soutenir son regard. j’savais pas que tu portais des lunettes toi aussi. et il y a sûrement tout un tas de trucs qu’il sait pas. il parle pas tout d’suite du tatouage ou du fait qu’il soit largement mieux foutu que lui mikey - il s’sent en décalage complet. il s’demande pourquoi il est là nana, réellement. pourquoi il débarque chez lui après s’être mis minable, parce que c’est un fait maintenant: il a jamais été malade.
ou peut-être que si, mais c’est plus trop d’actualité.
c’est comme quand il dit -des tas d’trucs- nana, il a beau y regarder de plus près mikey, il voit pas l’attrait. la magie. le besoin de tout expérimenter, d’occuper l’espace. c’est une maison vide. même quand il est là, c’est vide. c’est toujours vide, y compris quand il ramène quelqu’un pour la nuit. il se sent pas moins seul. y a personne qui irait coller son front sur son épaule comme il le fait. alors il est cool, peut-être, mais finalement il se crispe, il sait pas après quoi il court nana. si c’est un jeu ou pas.
il écarte son front de son épaule, pose sa main au-dessus. t’as pas d’fièvre. diagnostique clinique. pourtant il laisse sa main là, ailleurs.


- pourquoi t’es là nana ? il le fixe - il veut pas les histoires de médocs ou de pharmacies, d’ailleurs des pharmacies de garde, le dimanche, il y en a des tas à new york. mikey, il peut pas s’permettre de s’accrocher à un mirage, de faire semblant. il l’aime vraiment bien nana.
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Nana Mori
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MessageSujet: Re: une vie sans exception - mikey   une vie sans exception - mikey EmptyJeu 27 Sep - 20:19


une vie sans exception -
y'a la main sur le front, la tête un peu redressée, en même pas une seconde il percute enfin nana que le ballon est percé. c'est pas de l'hélium qui en sort, juste de la brume un peu épaisse - il a joué au plus con, il se fait choper sur le fait, à trop ouvrir sa gueule parfois il en perd le sens des réalités et de ce qui se fait, se fait pas. le père disait souvent qu'il fallait savoir arrêter avant que les dégâts se propagent, sinon y'a l'effet feu de forêt, incapable d'y mettre une masse assez conséquente de flotte pour tout éteindre. y'a le regard qui se soutient, se maintient, s'accroche en ancre bien enfoncée dans des abysses inconnues - il veut pas défaillir, même si ça tire dans sa tête des coups de canons, même si y'a un fil de fer qui passe dans le fond de son tympan droite pour sortir dans celui de gauche. il racle un peu le fond de sa gorge, fronce les sourcils, pas sûr qu'il comprenne ce qui se joue dans le regard de mikey - y'a quelques étincelles, il commence à en voir la couleur, nana, la matière dans laquelle il a été forgé, un peu de bleu, de violet, tout juste de rouge. il reste pas loin, il s'entend respirer.

- pourquoi pas ? et pourquoi ce serait plus étrange qu'un autre, et pourquoi pas aujourd'hui serait pire que demain, et pourquoi pas dans ces circonstances plutôt que d'autres - il est même pas sûr de faire le lien, de comprendre exactement où il veut en venir. ses épaules se haussent mollement - il y voit pas le mal, ni l'étrangeté, seulement que dans dans le fond le surjeu était pas nécessaire. inspiration profonde, il a peur de la tendance, du changement, du renversement - de la bouteille de flotte qui par miracle, éclate sur le parquet, provoque la chute en plus de mettre un gros merdier. pas d'fièvre. plus gueule de bois. il est pas sûr que raconter les détails devienne nécessaire, il est pas sûr que rajouter l'éditeur dans l'équation, qui devient une presque mensuelle murge, ce soit le point final. l'a peur de s'enfoncer subitement. il se sent vaguement dépassé - il aime pas quand le timbre se durcit, quand ça pose trop de questions étranges qui contiennent du pourquoi, du comment, du et si, du c'est à cause de toi. surtout du pourquoi. parce que pourquoi ça se déverse avant les raisons de la colère. parce que pourquoi ça se déverse en des litres aussi sur des joues de verre.

- j'avais juste envie d'te voir.
un temps.
- c'est pas plus compliqué qu'ça.
silence.
- dans cet état ou pas, le résultat aurait été pareil. j'aurais juste pas eu la même tête. il recommence à faire bouger ses épaules, cherche là où les nerfs se sont coincés. ça sert plus à rien, il a dû se cogner. sa tempe tombe contre le dossier du canapé, il continue de regarder, les bras relâchés - c'est toujours une longue observation, chez mikey, que de voir comment ça s'imbrique, ça se joue dans les mécaniques. les micro-gestes qui trahissent ou renforcent subitement un propos, jouent du violon ou une belle sérénade. n'empêche qu'il se dit, que dans sa bouche, nana c'est plus évident, ça fait vrai prénom, ça fait pas chiffre entre six et huit.

- si ça gêne, je peux repartir et recommencer. j'sonne, la chemise bien mise, rien qui dépasse, cheveux bien secs. je vais rien pouvoir faire pour ma tête mais, c'est déjà un début. je crois ? c'est lent, décomposé, et la voix elle est de plus en plus basse, pas forcément éteinte, juste que le son a bien été tourné cette fois. c'est que c'est tellement espacé ici, que y'a tout qui résonne, qui se répercute, y'a toujours des oreilles dans les murs qui écoutent - c'est pas un secret pour autant, jamais avec mikey, pas besoin de ça, de toute manière ça été fait y'a huit ans de ça, sans le croix de bois, croix de fer, sans la peur de l'enfer.
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MessageSujet: Re: une vie sans exception - mikey   une vie sans exception - mikey EmptyVen 28 Sep - 14:27


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il aurait dû se laisser gentiment faire; acquiescer; sourire, empiler les banalités d’un autre endroit. d’un autre serveur. peut-être qu’il avait tout imaginé, peut-être qu’il était de ces imbéciles qui sont toujours au fond d’la caverne. qui flippent pour que dalle. pour une ombre, pour un bruit. qui captent pas la chance qu’ils ont, qui brassent de l’air en inventant des formules hyper savantes. qu’ont jamais vu un soleil, il y avait seulement la lumière depuis tout ce temps. c’est tout. le pincement au cœur qui dit quand on est vivant, doué de sentiments foireux. ça fait mal tout ça, de voir le soleil des autres tout en restant une pauvre conversation du bout d’la nuit. des paupières qui claquent comme des bulles de champagne. faut qu’il apprenne mikey, à pas serrer trop fort les gens. à fermer sa gueule de temps en temps. même si pourquoi pas ? est loin, très loin, d’être une réponse satisfaisante. il devrait répondre ça, aux journalistes qui lui cassent les couilles: pourquoi pas ? ça règle tous les problèmes. il a le regard toujours posé sur lui, qui comprend pas plus, qui comprend pas mieux. ça l’énerve d’être aussi con, d’obtenir que des jolis mots qui font causette. qui tentent tant bien que mal de désamorcer le feu de ses yeux. il veut pas tout foutre en l’air mikey, mais il peut pas rapporter la faute sur google, sur la traduction, sur un bug informatique ou sa mauvaise connexion internet. l’est là. juste là. juste en face de tout. de lui. qui sait plus combien font un et un.
il entrouvre la bouche sans trop savoir quoi répondre.

- moi aussi. l’évidence, sa voix est plus douce, y a moins d’octaves. évidemment qu’il avait envie d’le voir, nana, mais pour être qui ? pour être quoi ? il saurait pas dire pourquoi mais, ce flou artistique il en veut pas mikey. il peut pas. il est trop rationnel pour être encore là sans être là. pour être un coucher de soleil ou un tomber de rideau. pour être la fin de quelque chose. le rêve que l’on crève sans un remord.
il va pas mieux dormir cette nuit, sans folie, sans poésie. bref soupir.
- c’est pas l’problème. est-ce qu’il y en avait même au moins un ? il s’redresse sur son canapé, regarde du coin de l’œil la porte d’entrée. il s’racle la gorge mikey, il veut pas abuser.
silence.
- tu peux recommencer ? s'te plait ? il y a la gêne de lui demander, de tout refaire. de rembobiner la cassette pour l’abruti qu’il est. d’effacer pour faire mieux. d’être un peu moins antipathique. ils vont pas s’cramponner l’un à l’autre sous le coup d’une invasion extraterrestre. mikey, il a arrêté d’le fixer à s’en rompre la mâchoire. au contraire, c’est pas une bonne main tendue qu’il lui fait. il la lui force, il le dégage de son canapé après l’y avoir invité. c’est pas logique. il est branché à l’envers, monté à l’arrache, piqué au cœur.
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MessageSujet: Re: une vie sans exception - mikey   une vie sans exception - mikey EmptyVen 28 Sep - 15:51


une vie sans exception -
l'est pas sûr de bien avoir compris nana. entre le problème et le faut recommencer, entre le barrage de son calcul et la remarque qui fait pas plaisir dans le coin de la feuille - un smiley triste tiré en rouge. il papillonne des cils, fronce les sourcils. tête qui se hoche, il a l'inspiration profonde, pas capable de dire non, ni franchement en position - il sait pertinemment que c'était pas malin, ni bien joué. à défaut d'être un bon joueur de poker, il aurait pu au moins accepter sans trop de mal la défaite. il inspire profondément - essaie de soutenir le regard, jusqu'à ce qu'il se coupe. il sourit un peu, nana, parce que de toute manière il a rien de mieux à foutre, parce que ça devient une seconde nature, parce que ça devient évident et que de tirer la gueule ça a jamais mené à rien - c'est pas dans sa nature, il doit être un peu con aussi pour rejouer la scène. c'est qu'il peut lui demander mikey, une fois, deux fois, trois fois, il la rejouera jusqu'à ce que ce soit parfait, jusqu'à ce qu'il y croit. parce qu'il sait pas s'improviser comédien, il a jamais pigé comment tu te places ici ou là, ce qui fait que voir au sol des croix pour se caler sous la lumière ça marche. il ose, il essaie. il en changerait même de costume si possible - endosser celui d'un trois pièces, qui se prend pour un nouveau commercial au sourire bien blanchit, qu'a passé tellement d'heures chez le dentiste qu'il en saigne presque des gencives.
- très bien. il laisse le rictus grandir, il passe ses mains sur ses genoux pour s'aider à se redresser. il laisse sur le canapé son gilet bleu, sur la table basse ses lunettes de soleil qui le protègent d'une potentielle attaque. inspiration profonde, le crâne qui tape encore comme un tamtam, quand il arrive à la porte, il essaie de percuter le problème, de trouver où ça coince, où ça couac, où se fait la blessure. il comprend pas, nana. alors il passe un peu outre, il referme derrière lui, il fout sa chemise dans son pantalon, se secoue les cheveux pour faire qu'ils sèchent plus vite, remonte ses manches pour se donner un air mi-sérieux mi-décontracté. l'a pas signé pour un rôle en premier plan - il aurait préféré être dans les coulisses, à se foutre de la gueule du pseudo-prodige qu'incarne si bien un personnage dramatique. il attend. attend qu'il soit plus présentable, attend, adossé au mur, le pied qui tapote, la mâchoire qui se claque alors qu'il baille un peu. il attend parce qu'il sait faire que ça, il attend parce qu'il a toujours été doué pour ça - et qu'au bout de pas mal d'années, même si y'a la hâte qui possède, il peut au moins se contrôler. si ça peut faire plaisir à mikey, si ça peut désamorcer la bombe qu'il a même pas vu venir au milieu du salon - c'est pas vraiment un attentat, c'est juste mauvais temps, mauvais jour, mauvaise vie peut-être. ça dure quelques minutes - puis il se remet à sonner, quand la porte s'ouvre, il a les mains dans les poches, il fait tout propret, toujours aussi claqué mais un minimum potable.

- salut. l'étirement de lèvres est paisible - parce que y'a pas de quoi s'énerver, de se fatiguer, de se dépiter. l'est pas capable de lui en vouloir - c'est pas faisable, ni imaginable. les premiers pas c'est toujours les plus compliqués, s'acoquiner à ce qui fait humain plutôt qu'à ce qui fait codes enchaînés. ta baraque fait au moins dix fois la taille de mon appart'. c'est ce qu'il aurait dit, de toute façon, la barre de fer enfoncée dans sa tête ou non.

- désolé si j'dérange.
un temps.
il fait plus sérieux, plus évident.
- non, même. j'espère que j'dérange pas.
inspiration profonde.
- j'peux passer un autre jour, sinon.

les jours à attendre, c'est toujours trop long, c'est toujours la même rengaine, c'est toujours la même pelle qui creuse la crevasse gigantesque. y pourrait partir, nana, juste faire le dépité qui veut pas jouer - il s'y prend, il joue pas pour autant les faux-semblants. il dérange peut-être. ou pas assez - il veut pas de problème, ni en causer. il veut pas faire de mal - juste faire présence, juste se faire une place entre la plante verte et l'enceinte.
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Mikey Renton
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MessageSujet: Re: une vie sans exception - mikey   une vie sans exception - mikey EmptyVen 28 Sep - 19:47


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les dents se serrent par rangée de quatre, il s’demande ce qu’il peut bien foutre pour lui demander un truc aussi tordu. il a l’air con, mikey, devant la porte à attendre. à s’demander s’il a pas pris le premier bus pour aller jusqu’au métro. il a l’air con, à lui demander de tout rejouer comme si c’était la première fois. comment ça pourrait être mieux une deuxième fois ? est-ce qu’il va s’finir dans une bouteille encore une fois ? prétendre refaire le monde sans faire d’effort ? est-ce que c’est l’genre de truc qu’on loupe ? qu’on foire ? est-ce qu’on peut- ne pas bien aimer ? faire ça d’travers, tout manquer. manquer nana. il a pas l’impression de faire les choses biens mikey quand il pense à lui. quand il s'attrape pour s’mettre en transe dans son pieu. seul. peut-être qu’il est juste en demande, qu’il se sent trop vide, qu’il y a plus aucune étoile à faire briller, de bidon d’essence pour foutre le feu. y a plus rien, pour faire un feu de joie. y a rien pour faire comme dans les films. la pellicule est naze, cramée. mauvais reflet qui fait dégueulasse dans l'ascenseur. qui veut offenser personne, tout l’monde. qu’a les mauvais penchants de l’art contemporain.
il veut, il veut, il veut- nana.
nana qu’il a foutu dehors sans réfléchir. nana qu’annonce la chute du continent. nana qu’est l’déluge, qu’est identifié depuis si longtemps. qui faudrait faire passer par la fenêtre. il s’pince la lèvre, flippe qu’il soit déjà parti mikey. faudrait qu’il tire la poignet pour voir, il rase un peu l’mur, ouvre finement la porte en entendant la sonnette. retombe sur nana, quelle surprise!
les dents se serrent encore le long de sa mâchoire alors qu’il répète les mêmes mots. l’image est plus claire, plus nette. nana, c’est pas un système pilote en monochrome. une broderie, un nom dans une liste.
faut qu’il soit là mikey, pour capter que le problème vient de lui. faudrait qu’il s’pose dans son jardin, seul. mais c’est trop tard, il a enclenché le mode repeat. et l’autre il s'exécute trop bien, il fait parfait automate. il y met la forme, la chemise dans l’pantalon.

- j’suis amoureux d’toi. il le coupe dans son élan. ça sort comme ça, mâché-recraché. il sait pas quoi rajouter d’plus. ça fait gamin, il aurait bien aimé trouver autre chose mikey, mais il allait quand même pas lui dire je t’aime. il cale ses mains dans ses poches, l’invite pas plus que ça à rentrer à l’intérieur. faudrait pas qu’il force le trait. depuis.- il sait pas, pas au début. il sait pas, il a pas compté les jours avec et les jours sans, les secondes de connexion par jour. il a commencé à penser à lui, c’est tout. à travers des chansons, ces conneries. nana, il a toujours eu ce piédestal, l’immunité. entre les échecs successifs -il était là-. j’sais même pas. il rit, mais sa voix dégringole. il rit, mais il pourrait pleurer mikey. il devrait juste lui rouler un patin, forcer l’truc. mais non, faut qu’il cause comme une gonzesse. mais non, faut qu’il parle. faut toujours qu’il parle. même au pieu, il s’arrête jamais.

- bref, t’as qu’à faire comme tu veux. sourire qui s’étend en une grimace. il hausse déjà les épaules comme si c’était pas important.
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MessageSujet: Re: une vie sans exception - mikey   une vie sans exception - mikey EmptySam 29 Sep - 16:38


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y'a un laps de temps assez court, où nana y se dit que même s'il le voulait, il pourrait pas faire marche arrière, il pourrait pas revenir dans la bouche de métro et s'enfoncer dans l'odeur des clodos qui y clamsent chaque nuit à minuit. il pourrait pas parce qu'il a laissé ses pompes à l'intérieur, parce qu'il a oublié le reste de sa tenue à pseudo-lisse, puis surtout qu'il aurait l'air pas bien malin à se trimballer , semblable à ces tarés qui clament la fin du monde sur un bout de carton moisi. y'a un laps de temps assez court. entre le moment où il se dit qu'il va improviser sa réponse, que ça va tabler sur du bon gros classique, qu'y'aura de quoi continuer l'acte et en faire une pièce pas trop mauvaise - potable, sans être pour autant admirable. y'a un laps de temps assez court, entre celui où la bouche s'ouvre - un peu pale, un peu rose aussi, deux pétales qui s'entrechoquent dans un miroir de flaque.
où il percute.
où il comprend.
où ça fait juste, sens.
ça fait sens parce que ça devient concret. ça devient concret parce que ça se dit, parce que ça s'entend avec les tympans, parce que ça se lit pas sur un écran, que ça se siffle en un murmure de serpent - il réagit même pas nana, parce que dire je t'aime c'est comme balancer une bombe en pleine messe. c'est pas qu'il a pas l'habitude - c'est seulement qu'il est pas bon pour causer, qu'il est le paradoxe de la pie qui la boucle trop souvent aussi. y'a dans son coeur comme un tamta qui s'enclenche à s'en déchirer l'aorte - ça pulse, pulse, pulse, ça donne un air de vivant à sa gueule de cadavre. dans les faits, ça devrait être plus beau. dans les faits devrait y'avoir un peu de réalisme magique, une colombe qui passe ou une musique totalement épique - dans les faits il devrait être nickel chrome, repassé le matin même dans la station de lavage du coin, faire ken aux yeux étirés jusqu'à la naissance des cheveux. pareil de l'autre côté. ça devrait être chronométré, surjoué, évident. ç'aurait pas pu être mieux - ses sourcils se haussent à peine, mikey il essaie de se dédouaner, mikey il essaie de se tirer. alors que mikey y'a que ce qui compte sur la seconde, alors que mikey c'est des années à chercher l'attention, des années à se dire que peut-être que ça vaut pas le coup, peut-être que c'est rien, à dire franchement aussi tu manques à cette pute de vie. il inspire à peine - y se demande aussi quand le cacheton va faire effet.

- t'as pas l'droit de dire ça. les mains toujours enfoncées dans les poches, deviennent un peu des poings pour alourdir le poids, à en jurer qu'il finirait par en faire des trous. haussement mollasson d'épaules, rictus toujours présent - il est pas sûr d'être descendu, parce que y'a qu'une moitié de surprise. parce que y'a même pas de doute à avoir, parce qu'il a juste balancé un bon coup de pompe dans la fourmilière mikey - mais y'a pas de morts, c'était que de la terre. techniquement, t'as pas l'droit de dire ça, et de dire après fais c'que tu veux. il reste sur le palier, sans trop bouger. nana ça le travaille dans les entrailles, ça le travaille au corps, ça le travaille au coeur aussi - ça crépite, ça vivote, ça claque aussi. trop habitué aux amours éphémères qui durent jamais - parce que pas forcément l'ennui, juste les adieux trop vite prononcés, parce que nana il s'est taillé à la dernière minute, le pinceau au bec et les lunettes sur le pif.

y se fraie un chemin, y rentre malgré tout, parce que dehors c'est la cour aux fous qui laissent rien se passer, qui sortent les jumelles pour bien regarder, pour siffler aux commères les ragots les plus mérités - c'est qu'il en a vue des séries merdiques américaines, qui commencent toujours par une porte mal fermée, par des conversations sur le perron et se finissent six pieds sous terre. la porte claque, la porte ferme. la porte la boucle. la porte retient. la porte l'empêche de tomber aussi - c'est qu'il a encore mal partout, nana. mais il s'en fout, il s'en cogne à plus savoir quoi faire - parce qu'il sait plus quoi faire. parce qu'il a l'hilarité naïve en sourdine, parce que y'a ses dédales amoureux qui viennent de s'aplatir, oublient la forme des escaliers. il adosse son dos, incapable de lâcher mikey du regard - faudrait pas louper une seconde, ce serait comme une année de plus.
- ça doit faire six ans pour moi. j'sais pas où exactement, j'sais pas pourquoi, j'sais pas. c'est juste arrivé, comme ça.
c'est vrai que ça a l'air banal,
c'est vrai que ça a l'air tout con à dire,
c'est vrai que,
il peut faire ce qu'il veut nana.

alors il attend pas, il attend plus - y'a pas de feu vert imaginaire qui lui indique la marche à suivre. il fout ses doigts sur la mâchoire de l'autre, qui glissent en aiguilles dans sa nuque, se niche là où ils peuvent, trouvent de la place, leur place. il écoute, il sent que ça respire - il écoute, il écoute toujours, parce que ce langage il le connaît mieux que le sien. il écoute, il tait, il percute aussi. il percute parce que faut bien que ça se pose, faut bien que ça tombe quelque part, une bouche contre une autre et pas de quoi faire un drame. il sait pas le goût qu'elles ont les lèvres de mikey. elles sont. elles sont ce qu'elles sont - ça le traverse, ça le transperce, ça lui fait remonter un peu les épaules, ça claque un frisson dans son dos en un coup de fouet qu'arrache la première couche de peau. il a les paupières closes - ça tourne, ça tourne pire qu'avant, c'est le vertige, c'est l'appel du vide et l'attente du choc avec le bitume.
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MessageSujet: Re: une vie sans exception - mikey   une vie sans exception - mikey EmptyDim 30 Sep - 18:38


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il aurait fumé tout un bâton de feu, fini calciné pour, juste, fermer cette porte à double tour. respirer à grands coups d’oxygène. se caler dans son fauteuil, là où il se trouvait quelques minutes plus tôt. il y a même encore ses affaires à l’intérieur. son briquet sur sa table de chevet. là où y a plus d’gaz. là où il garde les volets fermés. là où il allume qu’une petite lumière d’appoint pour jouer au plus con face caméra. petits compartiments qu’il cale à son bon plaisir. c’est plus facile. de payer, de mentir, de porter un autre prénom que le sien. techniquement c’est pas pareil. techniquement, il a été trop honnête. incapable de trouver une autre histoire qui vaille le coup. c’est trop long, huit ans. c’est trop grand, ça prend toute la place sur son téléphone. plus foutu d’être en silencieux. qu’il charge un peu partout, à chaque prise de chaque couloir. y a son pouce qui roule sur la mollette au moins six fois par nuit. l’initiative qu’est pas foutue d’être prise le lendemain (c’est trop tôt), cinq jours après (c’est trop tard).
il a pas l’droit. soit. il hausse les épaules. tant pis, trop tard, il a déjà du sable plein les bottes. la plage a déjà des allures de tsunami, d’orage électrique. de pluie acide qui fait gentiment fondre tous ses organes un par un. il va bien, y a pire. bien pire que d’se faire jeter. il va pas en crever, il aura rien qu’un nouveau trou au corps. nouveau tableau signé tarantino duquel on ne distingue que du rouge.
- ok, j’ai pas l’droit. admettons, que ça puisse changer quelque chose. que la caisse patine par sur le verglas quand il cause. qu’il ait quelque chose en plus que les autres. un salto arrière. un blender en état de marche.
nana s’taille pas, il s’agite, il s’fait une place à l’intérieur de chez lui. et mikey, il reste les bras ballants. désolé d’occuper sa gueule de bois autrement - c’était sûrement pas l’bon moment pour balancer un truc pareil. définitivement pas. alors s’entendre dire que c’est pas seulement son imagination ou le début d’une maladie mentale- c’était. c’était trop. six ans, c’était trop. c’était infiniment trop long. c’était bête, c’était con. il hoche vaguement la tête, il est tombé du haut d’un building mikey. descendu 31 étages en 30 secondes. c’était pas prévu; il aurait rien corrompu en tapant sur son téléphone, ça aurait été stupide. mais maintenant, fallait cesser de diviser la cellule souche. il a un peu la bouche ouverte, les sourcils froncés. il bug mikey.
jusqu’à ce qu’il s’approche d’un peu plus près, nana c’est pas moins qu’un étranger qu’il connait. faut attendre qu’il ait ses doigts sur sa mâchoire, pour que ça craque, pour que l’épiderme se crame comme un feu de forêt. l’allumette que les gosses allume, faut bien voir à quoi ça ressemble, une flamme. il cale ses mains contre son dos, sa chemise dégueulasse d’une autre nuit, qu’est plus tout à fait blanche. ça tombe juste, plus ou moins. ça tombe comme deux bouches qui se veulent, qui s’esseulent, qui s'essoufflent dans son rire, à mikey. c’est pas mécanique, rapide. d’ailleurs il revient encore, goûteur qui se laisse gentiment empoisonner pour la bonne cause. il a jamais eu d’asthme mikey, pourtant il respire plus vite. y a ses mains qui savent plus où se foutre, qu’ont l’air d’être partout et nulle part. qu’aimeraient rester là, et là, et là. faut bien un p’tit moment pour qu’il se calme, pour qu’il fasse semblant d’savoir où il est et avec qui.
- j’aurais.. définitivement dû prendre l’avion plus tôt. il se pince encore la lèvre, faudrait pas qu’il oublie. pour tokyo. jamais mis les pieds, il a quand même les bases. voir plus, bien plus. il regarde nana, il sait plus d’quoi causer mikey. sûrement pas du temps perdu. jamais du temps perdu. il a ce sourire poster sur la tronche qui s’atténue pas.
il recule un peu, dégage ses mains de la nuque de l’autre. tu déranges pas. il continue à hausser les épaules, il s’moque pas mikey - y est un peu trop sur son nuage. faudrait pas qu’il s’casse maintenant nana, qu’il repasse un jour de pluie. j’suis un peu con mais ça passe vite, c’est comme la gueule de bois. on s’y fait pas mais on continue à boire quand même.
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MessageSujet: Re: une vie sans exception - mikey   une vie sans exception - mikey EmptyLun 1 Oct - 9:46


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y'a le goût d'un éternel retour qui vient s'incruster à l'orée de sa bouche - il y revient, une fois, deux fois, trois fois. putain ça fait du bien. c'est comme gonfler les poumons d'air, puis tout relâcher, c'est nécessaire, obligé. ça s'y joue, ça s'y fait, ça se compresse, à peau contre peau - y'a la respiration qui revient finalement, qui se claque en un reste de sourire une fois le contact rompu. y'a un genre de bonheur crétin qui joue du yo-yo contre ses côtes - inspiration profonde - l'a encore des vertiges, parce que faut pas oublier que y'a rien qui se répare, rien qui s'oublie dans un baiser. c'est pour les gosses que ça se raconte, au bord du pieu. lui c'est pas qu'il y croit pas - c'est seulement un fait avéré, mikey l'a pas guérit de sa gueule de bois. il écoute, il se marre, il laisse les doigts nichés dans sa nuque, caresse vaguement la naissance de ses cheveux puis laisse tomber ses bras le long de son corps.
- cool, parce que faire le retour, ça m'aurait vraiment tué. il reprend une dernière pression - pour la forme, pour l'idée, pour le concept, avant de faire claquer la bulle du bout des doigts. il se rapproche du canapé, il se laisse tomber en avant, face contre la surface molle - il pousse un profond soupir, regarde le sol, les ongles qui frôlent le parquet. les cils papillonnent. j'avoue que, vue la tête de la maison, tu m'laisses penser que t'aurais pu largement t'payer un billet aller-retour. pour un prof de sport, t'as d'la ressource.
coup d'oeil à mi-discret, il a le coeur qui bat encore un peu vite nana - sans doute qu'il a pas encore assimilé la bascule, le point d'implosion qui fait du soleil une boule de feu constante en pleine approche, prête à foutre en l'air des millénaires d'histoire humaine. il se dit que lui il aurait jamais pu, se foutre au guichet, tout plaquer pour se ramener à new-york, toquer à la porte et demander l'aumône. il aurait pu décevoir, il aurait pu être foutu à la porte nana, parce qu'il était pas comme souhaité, parce qu'il était pas le bon produit survendu dans les publicités - et il aurait traîné, à la recherche de boulots miteux, à regretter son appartement ridicule dans le centre de tokyo.
ça se serait brisé sans doute à l'intérieur,
ç'aurait pas eu la même saveur - ça peut piquer un trop long mensonge.

y'a les paupières qui se font lourdes - qui veulent éviter le surplus de lumière, les cheveux devant sa tronche qui s'affaissent un peu. sa voix basse elle se met à tonner, il se ramollit à vue d'oeil - se met à pourrir peut-être un peu, nana.
- c'est quoi ton vrai job, mikey ?
un peu de lucidité - parce que faudrait pas lui faire croire que les sirènes ont la même gueule qu'ariel, parce que le monstre dans le placard c'est qu'un coup de vent dans les fringues. y'a même pas de rancoeur quand il cause - c'est qu'une pauvre question, qui triture à la cuillère un bout de terre pour y trouver un beau jour une capsule temporelle. il sourit un peu - il descend pas, il arrive pas à descendre, il a plus l'impression d'avoir presque trente balais, tout juste quinze. il a plus l'impression d'avoir un job, des responsabilités, il se la joue adolescent qu'a enfin ce qu'il voulait - un peu d'attention, un peu de ces amours qui se composent à coups de coeur sur un plateau d'argent, fourchette comprise. il le laisse sans compromis - faudrait pas qu'il crève la dalle mikey, et y'a de quoi faire, y'a de quoi garder, ou jeter.
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MessageSujet: Re: une vie sans exception - mikey   une vie sans exception - mikey EmptyMer 3 Oct - 19:36


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y a le visage qui garde rien, qui s’oublie, qu’est sûrement un poil niais. il se sent plus léger mikey, happé par le wagon du bonheur, il s’laisse gentiment rouler dessus. il sent plus les crampes, y s'contorsionne plus mais il bouge. ouaip, il est bien vivant là. c’est pas extraordinaire pourtant, il a pas ramené une médaille olympique non plus. c’est que des lèvres qui se plaquent dans un ballet sauvage. qui laissent, pour l’un, ses dernières forces dans la bataille. il l’a espéré si fort, qu’il a pas osé y croire. c’est descendu là, comme un voile pour faire mentir les sceptiques. difficile de décrocher ensuite, de remettre les choses en état, de laisser nana à nana. il y a les doigts qui se défont des côtes sans y foutre le feu. la main qui descend pas plus bas - pour l’instant. parce que nana, nana y est toujours prêt à s’écrouler sur son épaule comme tout à l’heure. tout est retombé, à plat. il mate l’fond. sa déco torturée. pas la patience de recracher un magasine d’art déco pour rafraîchir les murs. y a rien à faire, il l’aime plus cette baraque. ce palace géant pour lui tout seul. y a au moins trois pièces qu’il visite plus. où il fait fantôme. tâche au milieu du paradis, imposture flagrante, qu’à pas l’bon maquillage pour jouer au clown triste. tout est beau; parfaitement bien rangé chez mikey. faut qu’il s’y retrouve, vite. qu’il ait pas l’temps d’se perdre dans un souvenir. c’est pas cosy, c’est dur et froid. bleu plutôt que rouge. y a bien que sa télévision qui fasse 3d.
hochement de tête, évidemment qu’il a de la ressource, son compte en banque déborde de billets verts. son banquier l’appelle jamais sinon pour lui proposer des fonds de placement. même en faisant rien, il touche une blinde. le mensonge, il tenait plus, il tenait mal. il y avait peut-être pas de quoi suspendre indéfiniment la farce, l’oubli. il se pince, derrière son dos. il se pince mikey, la paume de la main. avance jusqu’au canapé où il se cale, juste à côté de nana. formes initiales. c’est pas que c’est extraordinaire comme boulot, c’est un boulot comme un autre. c’est juste qu’il est surpayé - qu’il a été surpayé toute sa vie. il hausse les épaules. j’entraîne les yankees de new york. l’équipe de baseball. renton qu’est pas assez autoritaire, pas assez cool, pas assez exigent, pas assez proche de ses joueurs. qui fait vendeur ups sous sa casquette. qui reste jamais assez longtemps dans l’espace presse ou sur le pitch. qui rend fou les journalistes. qui s’taille en faisant la gueule. la tête s’enfonce dans l’canapé, soupir déguisé d’impatience. les doigts se lassent du cuir du canapé, il veut pas être trop collant mikey, mais ça l’titille. y a plus d’courant chez nana, off. sûrement qu’il va claquer là. dans ce décors vide et mort. et que, mikey, il aura qu’à grimper quatre à quatre la carte au ciel sans étoiles. se plonger dans ses draps neufs qui sentent encore le plastique.
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