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 comme un écran vide - mikey

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Nana Mori
✻ SAVE THE LAST CHANCE
Nana Mori
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inscrit le : 18/09/2018
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age : 28 ans, bosse roulée, pipe cassée.
statut civil : endormi. y'a des lignes de codes à plus en voir le bout - coup de pichenette sur l'écran.
job/métier : auteur de romans graphiques érotiques. y fait de tout nana. du minimaliste, du sous-entendu, mais jamais vulgaire, jamais porno.

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MessageSujet: comme un écran vide - mikey   comme un écran vide - mikey EmptyJeu 20 Sep - 17:55


comme un écran vide -
le cul posé sur le muret, la clope au bec qui s'embrase, la fumée qui lui sort par le pif, il a l'inspiration profonde, la tête ailleurs et le rouge sur le dos et les pompes. il a l'attente en berne qui grimpe, bonbonne pas loin de l'explosion, y'a le coeur en fusion et les pensées qui se balancent.

(tu sais, j'sais pas à quel moment, j'ai juste,
essayé de visualiser ton visage, j'ai chopé des bouts,
ici, puis là, un exercice de collage.
la main de ce type dans le métro, accrochée à la barre,
le menton fier et dressé de l'autre qui regardait la branche d'un arbre,
la course folle d'un poisseux qu'avait loupé son bus,
le dos d'un silencieux qu'en pipait pas une au téléphone, qu'écoutait
j'sais pas à quel moment, j'ai juste,
essayé.
y'avait le son d'ta voix en fond comme coup de vent,
y'avait un dessin qui se profilait, façon action paiting,
j'ai jamais trop su,
j'ai essayé.
)

il a le portable qui fait joujou entre ses doigts, nana, il a la langue pincée du bout des dents, les docs qui tapotent doucement la terre alors qu'il écrase son mégot sur les pierres. il s'en retape une autre - c'est la troisième en dix minutes. il se doute qu'il va crever d'un choc pétrolier - il s'en branle.

(j'ai essayé parce que fallait bien combler,
puis je sais pas pourquoi j'ai dit rouge,
j'ai dit pull rouge, j'ai dit pompes rouges,
rouge ça se voit, rouge ça claque,
rouge ça fait vif, ça passe pas à côté,
j'aurais pu filer, enfiler un tee-shirt noir,
pantalon noir, tout de noir,
en tentative foirée d'un spectre qu'est plus sûr de vouloir hanter les vivants.
j'crois qu'à défaut de rouge sur les lèvres,
j'ai tenté le rouge ailleurs.
)

sans doute qu'il pourrait se tirer, sans doute qu'il pourrait abandonner. faut dire qu'après huit ans à écrire, à échanger, y'a de quoi flipper à plus savoir quoi faire. il tire encore nana, il laisse tomber sa tête en arrière, s'attarde sur les nuages gris - va pleuvoir, ça lui va aussi. l'heure elle avait été précise, mais l'heure elle passe aussi, un peu de retard.

(et tu sais mikey,
ça fait un peu drôle de se dire, que t'es pas qu'un croquis,
que t'es pas qu'un mauvais trip sous insomnie,
ça fait un peu drôle de se dire, que t'es tangible,
que t'es du vrai monde, des vrais gens.
)

il regarde encore, il sait pas trop quoi faire de son corps - il bouge sans trop bouger, il dévoile à peine l'anxiété. maman lui disait toujours que faut pas trop en faire, que pour pas s'abîmer le dos faut rester droit, mettre la colonne en peloton d'exécution, que faut pas trop en faire aussi, que faut savoir jouer les statues pour pas se faire remarquer. il focus sur le mouvement de son bras à chaque fois qu'il se cale la cigarette - il s'attarde sur du détail, sur du rien. peut-être qu'il viendra pas, peut-être que c'était qu'un robot, peut-être qu'il s'est taillé en voyant sa gueule au loin. ça aura été que de la brume.

(huit ans, c'est pas si long,
mais ça l'est un peu,
ça fait collision, entre une bagnole et un piéton.
)
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Mikey Renton
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Mikey Renton
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MessageSujet: Re: comme un écran vide - mikey   comme un écran vide - mikey EmptyJeu 20 Sep - 20:43


comme un écran vide -
il a les dents qui claquent, il sait pas comment ni pourquoi ? est-ce qu’il a froid ? il sait pas. il sait pas si c’est une bonne idée - voir, qu’on lui dise à quoi ressemble un mouton. il était pourtant pas angoissé il y a une heure, non, il crevait d’impatience. nana c’était pas le petit plan cul sans importance. nana il était ces mots qui tiraient un peu partout, qui étaient plein de tout et de rien. connexion ridicule du bout du monde, les yeux piquent à trois heures du matin. les yeux piquent maintenant. les yeux piquent tout le temps. le jour, la nuit. nana, c’est un masque à oxygène. il a plus les mêmes couleurs ternes qu’on fout sur les cercueils mikey. c’est un peu plus vivant quand il est là sans être là.

soupir qui déforme la bouche,
il a imaginé la scène plusieurs fois, depuis huit ans,
à chaque fois qu’il est confronté à cette culture qui n’est pas la sienne. à chaque fois qu’il traverse chinatown et qu’il ose pas, bafouiller quelques mots de japonais. on l’a regardé d’travers une fois. peut-être que nana allait l’regarder de travers aussi. peut-être que nana c’était comme ces roumaines qui te font croire au mariage tout en pompant ton pognon sur internet. sauf que huit ans ça faisait un peu long tout de même. peut-être, peut-être - que c’est trop tôt -
peut-être que c’est déjà pas si mal; d’être avec lui. indirectement - facilement - de NY à tokyo. c’est peut-être pas le chemin le plus court, c’est peut-être le seul chemin qu’ils ont. le seul endroit où ils peuvent être ensemble. dans une bulle saturée de codes qui freeze quand la connexion devient trop merdique. dans une bulle où les mots sont juste - des mots. parfois il imaginait son sourire, l’état de son bureau, parfois il était à tokyo, pour une nuit. plutôt là-bas qu’ici.

il tourne en rond - longe les rues - au ralenti.

[ j’sais pas pourquoi le sujet est venu sur l’tapis, comment j’ai dit oui.
mais j’sais pourquoi j’ai dit oui. j’voulais voir ce sourire
j’voulais l’illumination, j’voulais finir en vrac, retourner ma chambre d’hôtel intérieure
j’voulais te connaître ; mais j’te connais déjà nana.
pas dans ma vie, pas à côté ; même si ça fait maintenant un bail que t’es là.
sans visage, sans fatigue et sans joie.
qu’est-ce que tu vois quand tu décroches de ton téléphone ?
how’s your halo ? ]

il tourne en rond - il voit du rouge - il ralentit.
il ralentit, il avance plus.
et l’autre accélère comme un poison - alors qu’il l’observe [d’aussi loin que possible] fumer sa clope. l’autre fait l’marathon d’sa vie dans sa cage. il saurait pas dire pourquoi mikey, mais ça fait mal. il saurait pas dire pourquoi, mais l’idée de tourner les talons lui traverse l’esprit: il flippe. pas facile de mettre une tronche sur une relation longue de huit ans, de finir le puzzle après tout c’temps. il serre un peu plus fort son café entre ses pattes. et il s’arrête au niveau du muret sur lequel il s’est posté comme un garde-côtes. nana, il est plus grand qu’il ne se l’était imaginé. nana il est-
devant lui, fait de chair et d’os, comme n’importe qui.

- konnichiwa
il a l’impression de se réveiller d’un profond sommeil mikey, d’un coma. comme si tout venait soudainement s’éclater dans le reflet de ses yeux.
 


Dernière édition par Mikey Renton le Ven 21 Sep - 15:53, édité 2 fois
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Nana Mori
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MessageSujet: Re: comme un écran vide - mikey   comme un écran vide - mikey EmptyVen 21 Sep - 3:18


comme un écran vide -
à l'origine ç'avait pas l'air d'une tempête, à l'origine ç'aurait même pas dû autant durer, à l'origine c'était même pas fait pour qu'ils puissent autant causer. il se souvient pas, nana, quand ça a commencé à accrocher - puis comment ça a réussi aussi. d'un côté c'était de l'anglais, de l'autre sa langue - ça pouvait pas se mélanger sans perdre patience, sans perdre dégaine. à force de mélange de mots ça a fait chemin, ça a fait le tour sans poser de questions - c'est devenu une évidence, un quotidien, y'avait pas de possibilité d'un matin sans y revenir. ça avait le goût fictif de reviens-y, y'a ses yeux qui se ferment une ou deux secondes, y'a son bâton de cancer déjà flingué à moitié.

(y'en a qui crèvent de combustion spontanée,
moi j'déborde de flotte à plus pouvoir respirer,
moi j'ai l'impression de m'noyer,
alors qu'ma tête est hors de l'eau,
c'un prélude au désastre.
)

il se mord encore un peu la langue du bout des dents, il se dit, nana, que si ça continue il va se lever, il va prendre la route, il va tout arrêter. c'est plus facile que de continuer - c'est plus facile que d'assumer, que de faire face, se sentir con, plus con que les autres, plus con que le monde entier.
puis y'a un frisson qui remonte,
qui naît de son ventre, s'abat jusqu'à son crâne.
y'a le timbre reconnaissable - il se doute, nana, que même à l'aveugle il saurait le reconnaître, à sa façon d'inspirer, d'expirer, comment l'air passe puis file. il souffle encore un nuage de fumée. ses yeux se lèvent, cherchent - l'est là, juste devant. juste debout. juste entier. juste vrai. juste formé autour d'un squelette. il réagit pas sur le coup.

(tu t'rappelles toi,
comment on fait pour gonfler les poumons ?
)

mikey est. mikey est tout simplement. mikey est grand. mikey a les cheveux bruns. mikey a une barbe, c'est même plus possible de dire qu'elle date d'il y a quelques jours. mikey a des lunettes rondes sur le nez. sur le coup, il se dit juste qu'il a pas l'habitude de voir une petite tête de plus que lui. c'est parfaitement con, parfaitement brouillon - la vérité c'est que ça a court-circuité, qu'il vient de se prendre un uppercut qu'empêche de bien penser. machinalement il vient écraser sa cigarette terminée - il décide d'être poli plus que nonchalant. il se redresse, face à lui - son sac posé sur le muret, un vieux bagage en cuir qui menace toujours de s'écrouler, il a jamais eu à coeur de le jeter.

(parce que, autant être franc,
moi j'me souviens plus,
moi j'sais plus comment ça marche.
)

inspiration profonde, de quoi revenir sur la terre ferme, il s'est pour autant rarement senti aussi lourd - aussi présent, façon arbre enraciné depuis des millénaires sur sa pauvre colline.
- salut. soupçon d'un sourire qui vient naître sur le coin de ses lèvres, pas assez grand pour trahir le bonheur-éclair qui vient lui filer des spasmes dans les nerfs. y'a trois possibilités devant lui : y'a rien à faire, y'a tendre la main, y'a attirer dans les bras. résultat, il reste là, juste là, juste ici.

- j'ai pas l'habitude de voir plus grand qu'moi, pour commencer. l'accent ressort, un peu plus fort - d'habitude il sait le gérer, sauf quand il est incapable de remettre de l'ordre dans ses idées. rire sec qui file, il sait pas pourquoi il comble le vide. parce que ça l'angoisse, parce que le silence, il le préfère entre ses quatre murs, quand il gratte le papier à en faire des trous béants.
- et j'sais pas quoi faire. en balançant ça, il décide de tendre la main vers celle qu'a pas de café - il décide d'essayer de briser la glace, maladroit. y se sent étranger, à plus savoir quoi faire de son corps tout entier.
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MessageSujet: Re: comme un écran vide - mikey   comme un écran vide - mikey EmptySam 22 Sep - 7:50


comme un écran vide -
il a ce sourire terrible, et le regard-sirènes, l’ambulance qui écrase le piéton, qui a plus assez d’brancards pour porter qui que ce soit. et qui laisse tout le monde là, démerdez-vous tout seul. l’infortune qui ronge ses tripes comme on offre un baiser à une enclume. il a l’impression qu’il y a un peu moins d’air dans ses poumons -  que tout est un peu moins important que maintenant.
maintenant il ouvrait les yeux,
perdu ; l’impression d’savoir que dalle, ou un ramassis d’mensonges, un ramassis d’conneries. un bug, il s’est trompé d’page mikey. il s’est dit tant pis. il a ravalé ses défenses, tout de suite.
et il s’est branché à google translation.
et il s’est branché à un dictionnaire anglo-japonais.
et il s’est branché, à ce qu’il voyait au cinéma, à ce qu’il lisait, à ce qu’il écoutait.
il s’est branché sur nana, à l’heure japonaise. c’était pas la sienne, il a morflé à retenir les sons et les images.
tout retombait soudainement maintenant, il avait plus besoin de ça.
pas sûr de faire aussi bien que derrière un écran. pas sûr de valoir l’coup plus que ça.
envie de r’monter l’temps pour s’en fumer une. envie de r’monter l’temps pour dire non. de pas faire l’effort ; de pas être pétrifié ni con.
c’était pas un secret qu’il soit plus jeune que lui nana, mais il se sent quand même con. c’était pas un secret qu’il soit à ce point flamboyant, il porte du rouge.
est-ce que c’est sa couleur préférée, le rouge ?
aka, [赤 rouge]
aka no tanin; c’est une expression pour désigner le parfait inconnu.
il voit trop loin mikey - il y a sa tête qui bouillonne, le gaz qui s’échappe pour faire mourir ses poumons.
c’est juste une couleur ;
nana, il est grand -pas aussi grand que lui mais il atteint les étoiles sans problème- nana, il a l’air de tenir sur deux allumettes ; il capte pas trop comment il bouge, comment il déambule. nana, il a encore un fond d’accent quand il parle anglais. et mikey, il ose pas l’regarder longuement, faire le portrait des détails mais son regard se pose par instinct sur sa bouche puis sa mâchoire.
il sait pas si c’est possible d’associer nana à- nana devant lui. nana qui se bouge, nana qui sourit. il se sent encore un peu moins sûr de lui mikey - et son visage bouge pas d’un iota, il y a que ses lèvres qui s’étire d’un seul coin. il a encore du mal,
d’se dire qu’ils peuvent être là, sur le même créneau horaire, dans la même ville, au même endroit.
d’se dire que c’est pas seulement des pixels qui l’font se sentir un peu moins seul.
- moi non plus j’ai pas l’habitude. il sourit un peu plus mikey, avec sa blague pas drôle du tout. pourtant il est pas moins grand sans sa colline nana. il est même plus grand que la plupart des mecs qu’il fréquente ici et là à travers new-york. nana, il a l’air d’être monté sur ressorts.
et sa spontanéité le prend de court, et il a l’air tout aussi con que lui à regarder curieux la main qu’il lui tend en guise de- bonjour ? petite ellipse, il ment un peu, pataud - d’être sur sa mauvaise main.
il a pas de mauvaise main mikey - il pose son café sur le muret. et il à l’air affreusement calme ;
c’est pas l’cas du tout.
il a l’impression d’être sur le pitch de nouveau, l’espace d’un instant, de gagner la coupe du monde.
il cale sa main contre sa nuque, contre son dos. hug pas vraiment conventionnel. c’est pas un étranger nana. il vient pas de le rencontrer aujourd’hui nana. il va pas lui serrer la main. et au-dessus de son épaule, il inspire bien fort mikey. il le presse pas, il le serre un peu, et les yeux piquent encore une fois.
pas de fatigue.
- j’suis vraiment content que tu sois là. il recule d’un seul pas,
il peut plus rembobiner maintenant, il peut que rayer le disque, ou l’écouter jusqu’à la fin des temps. il y a plus de flou, de silence qui ne soit pas gênant. il hausse les épaules, j’sais pas quoi faire non plus pour être tout à fait honnête. c’est très très très bizarre. récupération de café, il pourrait pas faire sans mikey. t’as l’air en forme. il ose pas faire un compliment, il sait soudainement plus comment faire - mais ouais, il est beau.
pas comme ces mannequins qui prennent en otage les panneaux publicitaires
de toutes les rames de métro
des surfaces,
des sous-sols.
c’est pas ça. peut-être bien que c’est la couleur rouge.



 
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MessageSujet: Re: comme un écran vide - mikey   comme un écran vide - mikey EmptySam 22 Sep - 10:48


comme un écran vide -
il a même plus à l'esprit, nana, le pourquoi du comment, la raison qu'a poussé à ce qu'un moment donné, ils se retrouvent là, pas ailleurs. juste là. new-york. sur des heures qui se croisent pas, qui se chevauchent cette fois. c'était peut-être un début de nuit, peut-être un début de jour, c'était l'ennui, à défaut de pouvoir travailler d'arracher pied comme maintenant. c'était rien, c'était peu, c'était une tentative d'approche avec l'étranger, avec l'inconnu, avec le gaijin des terres détestées. terres qu'ont tout fait péter, terres de bombes nucléaires, terres traîtresses vers lesquels il s'est tourné - faisant dos à sa patrie au soleil rouge sacrificiel. peut-être que c'était qu'un bonjour, qu'un au revoir, peut-être que c'était qu'un court échange qui laissait pas présager une quelconque suite - c'était l'intérêt soudain, l'amusement d'essayer de répéter les mots anglais qui passaient, d'essayer de les discerner. c'était trop compliqué - maintenant ça paraît presque naturel, seulement en surface, parce que nana il a pas un traducteur constant. il s'installe, s'installe peu à peu. alors que de l'autre côté, du bout du monde, y'a mikey qu'a su assimiler en peu de temps ce qui se fait en plus d'années encore.

(j'étais à la ramasse,
bon à foutre à la casse,
à faire du compréhensible,
dans ce que moi je pigeais pas.
)

maintenant, maintenant il est presque fier nana, de plus trop buter, de plus trop demander de parler très lentement, d'articuler finement. lui-même l'en est venu à ce point où il mâche quelques expressions, où il s'est fait un dictionnaire des insultes - elles sont moins belles ici. ça paraît moins barbare quand mikey fait sa vanne, ça paraît moins cruel quand mikey les prononce. y'a dans son timbre de vagues sourires qui s'apparentent à des croissants de lune. il s'attend à ce que ça se serre dans sa main. à la place c'est son corps qu'est compressé, qui percute l'autre, qui se fait choper - ça a rien de brutal, ça se déstructure, se défait, se démonte en une horloge dont il regarderait les moindres rouages. il aurait pas eu le courage, nana, d'essayer une approche aussi véritable - y'a la peau, y'a la matière, y'a les vêtements, puis y'a la chair. il s'y joint, sans se faire prier, le coeur au bord de la bouche qui se rougit sous l'afflux de sang. c'est pire que de la panique, c'est de l'euphorie mise dans un bocal de verre. y'a ses mains qui glissent un peu, qui s'enferment sur sa taille, il inspire profondément - il pourrait en fermer les yeux, nana. juste pioncer debout, prendre mikey en appui, que ce soit un mur, un arbre ou juste une statue de marbre. s'éteindre ici. puis ça se recule, ça reprend le fil linéaire du monde. il fait tout juste un pas, nana, l'a pas envie de se tirer - il a plus envie de se tirer.

ouais, c'est bizarre,
ouais, c'est étrange,
ouais, c'est tout ça à la fois.

il se marre un peu nana, il évacue la pression comme il peut, il essaie de faire des couleurs là où y'a que du gris - il inspire profondément, sourit un peu plus, ça se défait, ça délie ses muscles, sa langue aussi. être en plein jour des deux côtés, c'est... bizarre. c'était soit l'un, soit l'autre, c'était pas régulier, parce que quand l'astre se levait, il se couchait aussi - c'était un dessin d'enfant qui représentait les deux faces du monde, sans possibilité de s'y joindre. d'une heure tout passait à quatorze heures, rien n'avait la même dégaine - nana était déjà dans le futur, mikey coincé dans le passé.

- j'suis désolé, j'dois puer la clope, j'ai un peu trop - enchaî-né ? ouais, enchaîné. ça a incrusté ses fringues, ça a incrusté les pores de son visage, de ses bras, de ses jambes. c'est pas que ça fait partie de lui - c'est juste qu'il est boulimique de tabac, à en gerber parfois. il a encore sa main nichée sur sa taille, juste posée, il l'enlève, croise finalement ses bras sur son torse - tentative foireuse de se réapproprier chacune des parties de sa carcasse de pantin. il a pas totalement imprimé son visage, y devrait le voir sous tous ses angles, sous toutes ses émotions - sous tout ce qu'il peut lui donner.
- j'suis content aussi. même si j'en ai pas l'air, là tout d'suite. c'un pauvre masque de froideur qui commence à fondre, il a des habitudes nana, gagnées du père qu'était pas capable d'exprimer autre chose que de la colère.

(j'me sens comme une gamine.)

- t'as l'air bien, toi aussi. plus que moi. beaucoup plus.
il ricane vaguement, baisse un peu la tête, mord sa langue.
- new-york est plutôt sympa avec les nouveaux arrivants, donc j'espère être encore en forme d'ici... très longtemps.

(parce que autant le dire, mikey,
y'a de quoi rester encore un peu,
juste un instant - dont j'commence à percuter la valeur.
)
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MessageSujet: Re: comme un écran vide - mikey   comme un écran vide - mikey EmptyDim 23 Sep - 15:44


comme un écran vide -
c’était même pas aussi beau que dans les films ; c’était pas le même ciel qu’ils voyaient, le même soleil ou le même voile couleur nuit. accaparé ici, tiraillé entre le vide et les phalanges qui craquent pour se suspendre juste au-dessus. pour vivre un peu fort que les autres. pas plus longtemps, plus fort. pas l’temps d’craquer ; pas l’temps de tomber amoureux ; pas l’temps de se partager, de faire l’effort, de faire nuisance. de ruiner le paysage, de rayer les fleurs sur le tableau. même son divorce n’avait pas été un problème. c’était une formalité, des papiers, un truc qu’il attendait. c’était clinique, fait exprès. c’était convenu comme ça depuis l’début dans son esprit mikey - jamais aimé qui que ce soit. froid au point de gelé une étoile parfois. et puis il ouvrait son téléphone, et il découvrait un fil différent. la douceur d’un récit qu’il aurait pas pu imaginer. d’la merde dès fois, des questions souvent: ‘à qui tu parles ?’
- personne. et il gardait ce bonheur imperceptible pour lui, très égoïstement, dès fois il faisait des captures d’écran. bêtement. en se disant que le temps est plus éphémère qu’on ne le pense. que c’est qu’un court instant dans toute une vie. qu’une histoire comme celle-ci n’est pas faite pour s’étaler; ils étaient pas grand-chose, l’un pour l’autre sinon une trouvaille, curieuse, mécanique qu’on voudrait pouvoir comprendre. symphonie qu’on aimerait pouvoir reproduire. atténuer un peu le vide- là- c’était pas compliqué. c’était jamais compliqué avec nana.
initier le contact c’était pas compliqué, sentir ses mains se presser autour de lui c’était encore autre chose. il y avait de quoi se nicher là pour des jours et des jours.
le seul rêve américain qui tienne ; les paillettes dans la poitrine.
oui c’était bizarre.
comme c’était bizarre de penser à lui ; en léger différé.

[ je n’ai jamais vu personne qui te ressemble.
je n’ai jamais connu quelqu’un d’aussi loin.
pourtant, j’vois loin. ]

ça a tissé sa toile, ça s’est accroché à quelques vieux rochers - sans prévenir ; souvent il s’est dit que c’était stupide mikey, qu’il allait falloir grandir un peu ou qu’il était tristement seul et désespéré. souvent il s’est dit que ça valait pas l’coup, que c’était trop pour si peu d’choses, que nana était cet ami imaginaire qui te fait croire que tout va pour le mieux. qui aveugle la moitié d’la surface du globe quand ça va mal. alors il causait pas, une journée mikey - c’était le grand le maximum dans son cas avant qu’il ne soit pris de remords, avant qu’il ne se cherche mille excuses à deux heures du mat.
aucune cohérence dans les gestes, son gobelet lui échappe des mains alors qu’il recule par anticipation, le couvercle encore dans les mains. il a pas compris mikey - comment le truc lui a échappé. comment tout lui échappe tout d’suite. il a cette main qui s’échappe dans l’vide, il a plus les réflexes habituels mikey - le mécanisme de faire un peu mieux que tout l’monde.
il a pas l’habitude de se sentir aussi bête.
il regarde un peu ailleurs avant de sourire. désolé. il sait pas trop si ça s’passe bien ou pas,
c’est comme si c’était figé autre part, à contre-courant. c’était pas la bonne musique, c’était pas la bonne lumière, c’était pas les bons nuages chargés de flotte penchés au-dessus d’eux.
- va savoir, j’fumerai peut-être un peu moins. il hausse vaguement les épaules. c’était pas tout à fait vrai, parce qu’il s’est jamais contenté d’une clope par jour pour maintenir une hygiène de vie pas trop dégueulasse. le baseball avant toute chose.
il s’abaisse un peu pour ramasser sa connerie, tout en fixant nana. c’est vrai qu’il est pas hyper expressif nana. à regarder de plus près, il sait pas s’il doit l’croire sur parole. peut-être qu’il est aussi gauche qu’ennuyant mikey. en vrai. il est pas plus sociable que ça, il est pas particulièrement drôle non plus. il est ni trop mal ni trop bien, pas forcément intéressant.
et sûrement qu’on l’remarquerait pas s’il faisait deux têtes de moins.
- si t’as besoin de... bah n’importe quoi - j’suis pas loin. besoin de rappeler l’évidence, de compter les kilomètres, le nombres de rues, de bâtiments. d’lancer un chronomètre pour s’rassurer. de graver ‘i was here’ sur son chemin. d’avoir l’regard neuf pour tout redécouvrir. il hoche la tête par mécanisme ; il veut pas s’imposer mikey, il s’engage pas trop, pas là où il voudrait. c’est une chouette ville, et il y a de chouettes personnes aussi. il s’redresse d’un seul coup ; faudrait pas qu’il ait l’air d’parler de lui à la troisième personne. c’est pas comme si il aspirait à quoi que ce soit.



 
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Nana Mori
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MessageSujet: Re: comme un écran vide - mikey   comme un écran vide - mikey EmptyDim 23 Sep - 16:36


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et puis ça mène à quoi cette mise en scène, et puis ça sert à quoi de continuer sur ce terrain-là, et puis pourquoi c'était l'idée du siècle de se pointer. et puis pourquoi ça vaut le coup. il a tout qui se défait, les moindres noeuds qui se déboîtent, entrent en collision, se désagrègent - il se sent mieux, un peu plus entier, un peu plus véritable dans son rapport au monde, il se sent bien présent. un peu trop sans doute. parce que nana c'est tout en trop, rien qui se montre, tout qui se ressent - c'est qu'il avait tendance à fuir quand ça claquait, quand ça grondait à la tempête et que ça faisait tomber des mots laids. ça le poussait à se renfermer, ça le poussait à se taire, à la boucler, à tout intérioriser sans être capable de poser des mots sur la tristesse, la colère ou le manque. ça restait creux, ça restait vide. c'était presque pas visible - puis y'a des nuits et des jours où nana il l'ouvrait, où il disait juste trois mots qui suffisaient, qui voulaient pas souligner ce qu'était à mettre en exergue. il laissait des pistes. il essayait - à se rassurer, en se disant qu'il était pas plus timbré que le voisin qui venait d'épouser la gonzesse dans sa nintendo. c'est tellement plus qu'une esquisse que le café tombe, il dégouline, il tache un peu les godasses - il y accorde pas la moindre attention, arrive ce qui arrive, pas franchement doctrine ou philosophie, juste des constats pour pas se rendre totalement malade. il a pas bougé d'un pouce - c'est statique, c'est naïf, niais à s'en déboîter la mâchoire. sur l'instant il en a rien à foutre, sur l'instant ça le préoccupe pas - parce que c'est pas pareil, et que s'il se marre bien devant un shojo où les baisers se font par erreur, en jugeant les mauvais détours scénaristiques. il se sent comme elles, à pas savoir ce qu'il attend, avec tout qui se bouscule, qui se la joue punching-ball massacré par un boxeur nerveux. bras toujours croisés, il penche un poil sa tête sur le côté, façon chiot qu'aurait pas bien bité l'ordre qu'on vient de lui donner, il sourit un peu plus cette fois - c'est qu'il est pas totalement sans âme ou sans coeur, c'est qu'il est pas totalement déplorable, nana.

- j'y compte bien. parce que c'est pas neuf qu'il vienne l'emmerder, venir brailler, se plaindre ou juste causer sans idée monumentale à l'arrière. parce que dans le fond y'a que le support qui change, parce que les habitudes ont la vie dure - et qu'en déverrouillant son portable, il aura toujours mikey en haut de la liste. j'savais pas qu'tu fumais ? il fait encore un pas, il se réhausse sur son muret, il sait pas pourquoi il s'assoit ou même ce qui le pousse à se remettre à son endroit initiale. rapide coup d'oeil vers sa clope bien écrasée - en plus de ça, il y gaspille des fortunes. il retourne sur mikey, parce que mikey y'a trop à voir, trop à dire, trop à faire, trop à remarquer, le moindre détail qui saurait se jeter à sa figure comme une vague qu'épouse ses paupières.

- j'commence à la connaître un peu. mais c'est vrai que j'sors pas beaucoup d'chez moi.
haussement d'épaules mollasson, il a vu chez elle qu'une mince pellicule, il se doute que y'a encore à découvrir. il a jamais juste eu l'occasion de prendre le temps, ni eu l'envie - c'était déjà assez bien d'être ici, puis de se poser avec un café et regarder les buildings différents ici. j'te dirais bien tu m'fais visiter mais, j'passerais pour le touriste asiatique avec son appareil. tire une grimace, ça a la peau dure comme se faire traiter de chinois toute la sainte journée. bout de la langue pincée, il a des jambes qui se terminent pas, mikey, c'est même plus les astres qu'elles cherchent, c'est juste de monter, toujours, jusqu'à ce que le ciel lui mette un stop.

- eto... ça sort tout seul, il le ravale. j'me sens plus seul. ça s'adoucit un peu sur sa face, y'a un sourire-tendresse qui se déploie en ailes de papillon. c'était déjà l'cas avant. là c'est juste plus... fort. il est plus à ça près de franchise, nana. fort c'est même pas assez clair. fort c'est rien. fort c'est que quatre lettres mises bout-à-bout pour essayer de faire sens.

il bifurque.

- j'ai pas réfléchi à un hm... plan b, j'sais pas si tu voulais aller quelque part ? ou rester ou ?
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MessageSujet: Re: comme un écran vide - mikey   comme un écran vide - mikey EmptyLun 24 Sep - 7:34


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à y regarder de plus près, c’est un poison subtil, charmant. il comprend pas trop, pourquoi il a pas fait l’effort plus tôt. de juillet à août. faire le tour du monde, dormir le jour, ronfler la nuit. pour une fois, ne pas se contenter du terminal, du bus et de l’hôtel. pour une fois, découvrir quelque chose. il aurait aimé, mikey, être cette surprise sur le pas d’sa porte, l’air endormi, les paupières lourdes, les muscles endoloris. il aurait été juste là. il aurait été bien juste là.
(c’est toujours trop loin)
et c’était vrai. c’était toujours trop loin dans l’temps et dans l’espace. c’était quasi pas la même planète sur laquelle ils habitaient. c’est presque impossible, malgré tout l’fric qu’il aurait pu claquer pour un aller sans retour. il y avait la peur de l’abandon un peu minable, l’au revoir trop douloureux, le risque de plus jamais capter quoi que ce soit. de rester aussi amer et triste sur une page internet. d’archiver, bye bye. de contempler la suite de l’extérieur, de se réjouir d’un rien, de s’inquiéter tout seul. de louper l’évidence -parce que c’est une évidence- il y a la peur risible d’avoir à tout enterrer, encore. de faire tout disparaître dans d’énormes sacs-poubelle.
le rêve qu’on cache pas bien, qu’on s’tease quand le soleil se taille. le rêve qu’on étouffe quand on dit bêtement que ça va l’faire- que c’est rien.
c’est pas un game over; c’est un besoin. besoin d’se toucher à travers l’écran. besoin d’lancer le micro à deux heures du mat. besoin d’bouffer caler contre son ordinateur. au plus près,
sans qu’il y soit. le plus près n’existait pas.
maintenant, c’était beau, neuf. retour à la case départ avec au moins quinze coups d’avance. c’était tricher de la plus belle manière.
- j’ai dit que j’fumais ? noon. il sourit en le voyant regagner son muret; faut que j’arrête de parler, j’vais faire trop d’gaffes sinon. il sait pas trop où s’foutre mikey - il a l’air con à rester debout - il a l’air d’une antenne satellite qui capte que dalle. qui sert plus que de perchoir aux oiseaux. petit silence avant qu’il ne vienne l’imiter depuis sa tour de contrôle. t’as pas une cigarette, du coup ? lips qui s’étirent alors qu’il le détaille d’un peu plus près. besoin d’le toucher encore, d’se pincer, de frotter ses yeux encore plus fort.

- ça doit pas être plus dingue que tokyo remarque. ni mieux ni moins bien quoique plus sale et bordélique. mais il y avait de beaux coins comme partout ailleurs. c’était juste plus grand. plus assommant. de quoi se sentir minuscule. être l’insecte sous la botte, ça plaît pas à tout l’monde. plus on croise du monde ; moins on fait attention aux autres. des hommes, des femmes, on ne voit que les silhouettes qui se pressent d’un building à un autre. mikey il sait pas si c’est appréciable ou pas. il a seulement de meilleurs installations sportives que ses voisins. j’prendrai les photos au pire. il rit un peu mikey; le cliché est pas flatteur du tout. mais il serait du même acabit en dehors des états-unis. parce que tout l’monde fait ça. tout l’monde veut capturer l’instant. faut pouvoir mettre ça sur instagram le plus vite possible.
mais c’était pas de ça dont il s'agissait aujourd’hui.
parce que mikey il a pas besoin d’un schéma pour comprendre. personne ne choisit personne. même si nana préfère changer d’sujet - faire comme si c’était un bug dans son système.
est-ce qu’il a un plan b ? non, bien sûr que non.
est-ce qu’il a un plan a ? non plus.
- aucune idée, j’veux juste être avec toi. il s’en fiche mikey, de faire la high line à croche-pied ou d’finir en béquilles à la fin d’la journée. cet après-midi.



 
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MessageSujet: Re: comme un écran vide - mikey   comme un écran vide - mikey EmptyLun 24 Sep - 8:50


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suffisait d'une pichenette sur le verre pour qu'il se casse, pour qu'une crevasse se fasse, rejoigne les bouts et enfin éclate. suffisait juste d'un petit coup, d'un doigt qui pousse légèrement pour laisser finalement disparaître et apparaître. y'a un jeu sur deux fonds, un jeu qui se fait. d'abord les tournures, les phrases qui s'assimilent pas toujours. ensuite la voix qui reste, la voix qui peut se faire entendre, la voix qu'enchante et qui laisse placer un silence - y'a un peu plus d'un an, à son arrivée, l'était trop tenté d'enfin pouvoir l'avoir à l'autre bout, en sachant qu'il était pas loin. l'avait l'air fin avec son accent à couper au couteau, il avait pas eu de quoi s'entraîner, ni de personne avec qui parfaitement piailler anglais - alors il a fait sur le tas, il s'est forcé, avec quelques dérives parfois. ça valait le coup, ça valait assez le coup pour entendre encore, pour lâcher l'appareil avec regret, pour les coupures une fois la batterie totalement vidée - y se sentait à chaque fois un peu mieux, un peu plus proche, même si ça restait paradoxalement loin. il est perché sur son nichoir, nana, il en ramène ses jambes sous son corps, se la joue bouddha coincé dans le fin fond de son temple - il écoute toujours. y'a dans la voix de mikey des tonalités pas proches de celles qu'il connaît - y'a pas vraiment cette musique spécifique aux types de chez lui, c'est plus plat, plus doux, plus beau à entendre surtout. ça apaise, ça réconforte - y'a quelque chose de l'ordre de l'histoire qui se raconte, du mythe qui se murmure. y'a un frisson qui remonte le long de son dos, il sort son paquet de clopes en hochant la tête - personne a d'idées, alors à quoi bon se forcer, puisqu'il le sait nana, il pourrait l'emmener sur un pic rocheux que ce serait pareil. ici, là-bas, plus loin, à l'autre bout du monde - il suivrait sans broncher une seule seconde.

- donc tu fumes ?
l'est toujours pas sûr d'avoir compris, mais il se marre quand même. il regarde son paquet - il en reste trois, alors il se dit que demain faudra qu'il refasse le stock, ou en repartant. même s'il veut pas partir. même s'il veut pas y songer, parce que ça équivaudrait à remettre la distance - ça laisserait comme un arrière-goût de mélancolie, une traînée de poudre prête à prendre feu s'il craque l'allumette. il cherche son briquet, l'est à la fois neuf et totalement cabossé. à l'origine y'avait un pauvre chaton accroché à une corde à linges, qu'était surplombé d'un slogan stay strong. il inspire profondément, se cale une cigarette au bec, puis tire dessus une fois la flamme engagée - d'un coup de menton il l'invite à s'assoir, puisque y'a pas à faire de longue marche pour se croire dans une certaine normalité. bien sûr que non c'est pas normal. bien sûr que non c'est pas banal - ça rend tout ça encore plus bon.
- j'te préviens, elles sont fortes, t'étouffes pas avec. la fumée lui sort du nez alors qu'il se marre en même temps, le paquet il le tend en compagnie de l'accessoire - il attend que la main se tende pour lui laisser, y'a de nouveau contact qui se fait. microscopique, ridicule. il a de grandes mains mikey, de longs doigts aussi - des qui font bien, qui font propres. elles sont pas comme celles de nana qui sont rongées, qui sont osseuses, qui, sans cornes témoignent d'aucun travail manuel quelconque.

- tokyo c'est encore autre chose. c'est plus beau la nuit que l'jour. y'a plein d'couleurs, des néons à en avoir une crise de -

il réfléchit, tire une grimace.
- attends ça va m'revenir.
les termes techniques c'est pas encore ça, les grandes maladies, c'est pas dans ses habitudes, puis ça lui semblait pas si utile.
- crise d’épilepsie. mais tu verras ça par toi-même, j't'embarque au prochain coup. puis faut dire qu'il est sérieux nana, que ça le botterait bien de lui mettre sous les yeux son quotidien, ses plus belles images comme ses plus laides - parce que y'a chez lui des faces infectes, parce que chez lui la honte ça se bouffe à la pelle façon bol de ramen.

- chez moi on dit pas mal que tous les européens s'ressemblent. j't'avoue que j'étais pas mal perdu au départ. au final non, pas du tout.
y'a pas plus de nuances, ni de teintes, c'est juste différent - juste pas pareil, plus singulier. plus lisse et parfois plus creusé - c'est qu'il s'attarde encore, nana, sur l'autre visage, c'est qu'il se dit quelque part que ce sera peut-être la première et dernière fois. du coup j'savais pas comment t'imaginer. alors j'ai rien imaginé. c'est mieux que d'idéaliser, c'est mieux que de tout baser sur des photos en mauvaise qualité. il a jamais souhaité savoir nana, c'était pas ce qui manquait - y'avait l'essence, la présence invisible à ses côtés, alors ça suffisait. ça a plus suffit à un moment donné - quand il voulait se faire entourer, quand y se demandait la forme de sa bouche, et le goût qu'elle pouvait bien avoir.
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MessageSujet: Re: comme un écran vide - mikey   comme un écran vide - mikey EmptyMar 25 Sep - 9:06


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y a pas l’manque à gagner - d’se poster là comme un benêt et d’attendre d’prendre le train ou pas. d’établir un lien de cause à effet entre ceux qui tirent la gueule et ceux qui s’galochent pendant trois plombes. ceux qu’il peut plus voir, les anonymes moyens. l’épaule accroché qui s’excuse pas alors qu’il a les yeux rivés sur son téléphone. dès fois y a que dalle autour de lui. il dit plus bonjour, il dit plus bonsoir et il a l’air d’un sacré fils de pute. plus d’courbettes abrutissantes,
il parle bien mikey ; il ment bien aussi - mais jamais à nana. ça serait pas productif, ça serait foutre le feu à un van gogh, la pièce, le peintre. recouvrir le tout d’un noir odieux, réduire un paysage à une montagne. une relation à une seule question.
(donc tu fumes ?)
il devrait répondre oui mikey - il a juste l’air un peu plus perdu qu’à la normale. d’un pantin avec des noeuds qui faudrait couper, faire redescendre. il est pas là mikey - il y a tout qui se capitalise ici, il y a tout qui se capitalise maintenant. et il est pas là, dans s’paquet de clopes non plus. il est sur ce visage qui colle sa rétine comme du goudron. ce visage qui va s’éclipser bientôt. ce visage qui va disparaître d’son horizon désabusé pour prendre un billet retour en classe éco. il sait pas trop combien d’temps il reste - il ose même pas poser la question. trop peur de la chute, du ravin, des hauteurs, de l’ascenseur émotionnel. connerie monumental qui galope jusqu’à la sale migraine. il lui prend une clope ; tentative désespérée.
la cigarette ; c’est un langage universel qu’il cause aussi bien que du japonais: il s’démerde. contact fugace, éclair. il sort une clope du paquet, chope le briquet qu’il observe un temps. on devrait faire une étude là-dessus qu’il s’dit en laissant échapper un rire.
(non il fume pas,
même ado, il fumait qu’en soirée pour s’acclimater.
pis il faisait pareil avec l’alcool fort.)
- j’vais essayer, merci du conseil. il s’moque pas vraiment, mais il a un sourire curieux mikey. il fait griller sa clope tout en fixant nana - et il s’retient d’tousser à gorge déployée. non, il aurait définitivement l’air d’un gros pèquenaud. il fait un opaque brouillard tout autour d'eux mikey.
avant d’poser son cul aussi sur ce muret, avant que ses pieds ne touchent le sol pour retrouver leur centre de gravité.

mikey il aime bien écouter nana parler d’tokyo - à chaque fois il a l’impression d’y être, de dévaler d’autres formes de buildings. d’être un peu avec lui par la pensée quand il sort de la couette à 10 842km de là où il se trouve. puis il fronce les sourcils - tire sur le bâton d’feu qui démange ses doigts - sourit en l’écoutant prononcer ‘crise d’épilepsie’
il peut pas s’foutre de sa tronche mikey - il connait même pas le terme en japonais. mais ça l’fait sourire comme un enfant.
- j’espère, que tu m’embarques avec toi. il dit ça comme si c’était un minimum syndical. si peu. il pourrait pas partir là-bas tout seul - pour visiter les temples et les bars à chats. les kilomètres ont plus d’importance. ce qui était important, maintenant, c’était d’être avec ou sans lui.
et force est de constater qu’il y avait trois fois moins de jours avec, d’ailleurs il y en avait qu’un.

- attends, comment ça t’étais perdu ? il rit, c’est la première fois qu’il entend un truc pareil même si ça fait rapidement sens. parce que tous les étrangers ici ont toujours plus ou moins la même gueule. les asiatiques, les africains, les arabes, peu importe. sûrement qu’un caucasien ça doit être grand, blond, aux yeux bleus. il sait pas trop. il sait pas trop comment réagir quand il plante ses yeux dans les siens. il a jamais su s’planquer derrière sa paire de lunettes mikey. nana quand il le fait, il traverse la matière. moi non plus j’ai rien imaginé mais ça m’a pas moins stressé pour autant. pic qui redescend plus depuis ; il a l’impression d’être bloqué - la tête à l’envers dans un looping. boucle dans laquelle il voudrait rester coincé pour toujours.
il cale ses mains sur les rebords, il a encore le briquet dans la patte mikey, le regard fixe sur nana, l’estomac contorsionné. j’avais peur de plus t’connaître, d’être une sorte d’étranger, d’entre-deux. j’sais pas, j’suis un peu débile parfois.



 
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MessageSujet: Re: comme un écran vide - mikey   comme un écran vide - mikey EmptyMar 25 Sep - 9:54


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ç'aurait pu être une arnaque à l'échelle de nana, qu'il percute que c'est pas le lapin qu'apparaît par magie dans le fond du haut-de-forme, qu'y'a seulement un fond caché, qu'il était là-dedans tout ce temps. que c'était que du flan, des contes pour enfants qui disparaîssent une fois grandit. il en a bouffé petit, des monstres, nana, il en a entendu parler, par sa mère qui lui disait que s'il voulait pas pioncer, il allait se faire croquer par le moko, moko qu'avait d'allure une sorte de forme visqueuse aux dents aiguisées. puis c'est qu'en grandissant, il a plus eu peur de regarder sous le lit, d'affronter le noir et les ennuis. sauf qu'avec mikey c'était pas pareil, ça avait le goût de l'euphorie, d'une ivresse sans la gueule de bois - c'était jamais pareil selon le jour, c'était moche parfois, c'était jamais tout beau parce que fallait bien redescendre du nuage et arrêter de se dire que de l'autre côté y'avait un bot prêt à le caresser dans le sens du poil. y'a de l'humain, y'a du sang, y'a des pensées, y'a des caractères aussi - c'est toujours superbe à jauger, à regarder, il en prend plein les yeux nana, à pas trop en faire, à même pas devoir la faire comme dans un musée. à se faire chier à s'y retrouver dans le labyrinthe aux mille peintures, à devoir lire les cartels, à se demander ce que ça peut être cette face en fond. là il fait ce qu'il veut, sans se forcer, là il fait ce qu'il veut, découvre peu à peu. il tire à nouveau sur sa cigarette - l'a toujours été jugé sur ça, nana. parce que c'est mal vu là-bas de se flinguer la santé pour paraître pas trop craignos aux yeux de la société, mais la sienne elle déconne, la sienne elle veut vivre une centaine d'années et partir dans la paix, l'amour de sa famille. c'est pas qu'il en a plus - c'est juste qu'il s'est dit un matin qu'il pourrait pas plaire à toute la sainte peuplade. à force il a plus toussé, à force c'est devenu une troisième main - une extension logique à son kit d'artiste mal barré.

- c'est l'risque. paraît que t'es jamais vraiment toi-même quand t'écris. haussement d'épaules. il aurait pas souhaité être une déception, nana, il aimait bien se dire qu'il en serait pas une, pas cette fois en tout cas. alors ça dégage le poing au coeur, ça défait le coup qu'il aurait pu se prendre - il va s'en sortir sans bleu, sans ouverture, sans grandes blessures. il en sort un peu gagnant, il reste fréquentable à ses yeux - ça lui va, il va pas se plaindre. il lui colle un coup de coude, contrecarrer l'insulte de môme qu'il se fout au-dessus de la tête. il dévoile sa gorge, tente de faire un rond de fumée - il se foire, il réussit pourtant une fois sur deux. dépité, il se marre quand même.

- t'es pas un étranger. t'es beaucoup mieux qu'ça. y'a que lui qui fait un poil décalage sur le paysage, qui détonne des autres, qui fait peur avec son accent qui ressort parfois trop. mais il fait comme il peut pour s'intégrer, dans l'espoir de finir gamin de new-york la poisseuse et incroyable. il tapote dans l'air, fait tomber la cendre. au pire ça se s'rait cassé la gueule. mais j'doutais pas trop. c'est pas comme si j't'avais pas déjà entendu, c'est pas comme si t'étais - lèvre inférieure pincée. un genre d'être imaginaire. sourire qui s'affine peu à peu, douceur qui délie ses traits fatigués - il doit pas avoir l'air fin, il montre à outrance ses marques nocturnes, à trop se donner à la nuit à défaut de pouvoir se mettre à genoux devant le jour.
- ç'aurait été, dramatique. et j'aurais eu l'air très con.
à sentir le coeur se pincer face à une chimère, une idée fantasque.
- hé j'y pense. pour un coach, c'est pas dingue dingue de fumer. t'as pas honte ? c'est pas qu'il se soucie tant que ça, c'est qu'il reprend ses marques, c'est que c'était de monnaie courante de chercher, d'emmerder. c'est que dans le fond, ça s'est jamais perdu - ça s'est pas évaporé, y'a pas de coup foireux avec le bestiau au fond du chapeau.
l'est heureux, nana.
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MessageSujet: Re: comme un écran vide - mikey   comme un écran vide - mikey EmptyMar 25 Sep - 21:38


comme un écran vide -
mieux, un tout petit peu mieux qu’un étranger. une tronche qu’on voit pas de l’autre côté de l’océan. quelque chose de plus personnel dans la poitrine, murmure qui ne connait qu’un seul nom sous le gèle. la main qui agrippe les draps à défaut de pouvoir enlacer quelqu’un de plus vivant. il demande jamais d’rester mikey - il est chassé par l’imprimé du store quand le soleil se lève. quand la gueule de bois s’épuise et qu’il y voit un peu plus clair.
- et t’es qui, si t’es pas toi-même ? c’est con comme question, mais il capte pas la logique, le truc qui fait que c’est moins bien, pas vrai. peut-être que c’est l’inverse, peut-être qu’on préfère être parfaitement honnête avec ceux qui s’tiennent plus loin. peut-être qu’en vrai c’est pas les autres qui ont un comportement bizarre. peut-être qu’on ne vit pas mais qu’on s’adapte à c’que notre entourage est en mesure d’attendre parce que c’est plus facile de s’adapter alors que, dans l’fond, c’est à la société de s’adapter à nous et pas l’inverse. il s’arrête net - il sait trop où il va ni ce qu’il dit mikey, soupir qui s’évade avant de tirer nerveusement sur sa cigarette. la cendre s’barre dans une grosse bourrasque de vent alors qu’il sent deux trois gouttes d’eau se loger contre sa nuque. il réagit pas. 404.

- à considérer, ça serait franchement triste. il s'essouffle, écrase sa cigarette bien avant d’atteindre le filtre. j’fume pas, ‘fin à peine. seulement des mentholés. rarement, est-ce que ça faisait de lui quelqu’un de moins cool, moins fréquentable, il a toujours eu la sensation d’être ennuyant mikey. d’être trop pragmatique, terre à terre, ordonné. mauvais gendre au-delà des apparences.
- t’as toujours l’air très con, nana. sourire moqueur; insulte facile. il donne un coup dans l’guidon mikey, histoire de. rétablir les connexions, éprouver les résistances.

// // //

[ j’imagine que c’est bien réel,
la flotte j’la sens, ça doit bien faire vingt minutes que le ciel tire sa chasse vers nous.
il devrait être parti d’puis longtemps nana;
maintenant il fait nuit, il fait froid
et j’ai toujours pas appris à dire au revoir.
c’est pas pour rien qu’on apprend à dire bonjour avant de dire au revoir.
j’devrais lui rendre son briquet, j’vais faire semblant d’oublier.
semblant d’beaucoup de choses - que c’est pas si grave, que ça va passer d’ici plusieurs jours.

autant monter sur un skateboard, autant s’casser la gueule deux mètres plus bas. ]

images prises au hasard; ça doit bien faire deux minutes qu’il pipe pas un mot mikey, qu’il anticipe le rien et qu’il regarde le vide laissée par la bouche de métro. il pourrait pas être mieux contrarié que maintenant. il y a une chaleur nuisible qui s’en dégage, qui manque pas d’le tenir un peu à l’écart. nana, il va pas lui faire un high five et s’tirer. maintenant que c’est bien réel, il a pas l’excuse. à choisir, il resterait là jusqu’au petit matin, jusqu’à ce que le ciel dégorge de ses couleurs habituelles. jusqu’à c’que la tasse à café remplace le verre d’alcool. jusqu’à répertorier tous les sites en travaux de new york.
y aurait trop à faire et y a pas l’temps. il y aura jamais suffisamment d’temps pour tout rattraper et il va pas s’acheter une plante pour combler les vides.
ni un chien ; ni un chat ;
y a le sol qui se défile sous ses pieds, la surface qui est aussi dégueulasse, façon toilettes publiques. ça nettoie rien, ça étale seulement la merde.
c’est brutal.
si il y a un problème sur la ligne, tu m’appelles ok ? il est tard, faudrait pas qu’il rentre d’ici à chez lui à pied nana. mais il surenchérit pas plus,
enfin, non, peu importe. appelle-moi tout court au fait. c’est mieux. j’suis trop mauvais pour dire au revoir.



 
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Nana Mori
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Nana Mori
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age : 28 ans, bosse roulée, pipe cassée.
statut civil : endormi. y'a des lignes de codes à plus en voir le bout - coup de pichenette sur l'écran.
job/métier : auteur de romans graphiques érotiques. y fait de tout nana. du minimaliste, du sous-entendu, mais jamais vulgaire, jamais porno.

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MessageSujet: Re: comme un écran vide - mikey   comme un écran vide - mikey EmptyMer 26 Sep - 3:12


comme un écran vide -
(et puis c'est vrai,
et puis t'es qui toi, à ce moment,
ce moment-là où tu tapes,
tu frappes, tu laisses les doigts gérer,
un surplus de mots qui parfois veulent rien dire,
t'es qui à ce moment-là mikey,
puis j'suis quoi moi aussi,
ça veut dire quoi s'montrer,
s'mettre à nu, plus foutre de barrières,
fatiguer à l'idée d'en mettre, alors juste,
abandonner, se laisser aller -
)

puis y'a un moment ils se lèvent, puis y'a un moment ils fuient la pluie, se foutent quelque part où ça pleut pas, où la nuit tombe pas sur eux, pas comme ça. là où y'a de la lumière. ça dure en un coup d'éclair, pas aussi longtemps que le tonnerre - ce serait pas rendre justice. ça bavasse à plus en avoir de cordes vocales, ça se marre aussi, ça s'enfonce dans la chaise puis ça se redresse pour repartir. il fait même pas gaffe aux alentours nana - parce qu'il en a plus rien à cirer dans l'immédiat de la forme des bâtiments, de comment se comportent bêtement les gens. l'a d'yeux que pour ce qui cause, ce qui vit, ce qui bat - y'a chez mikey la notion d'existence dont il commence à cerner le sens. y s'est jamais cru comme quelqu'un de bon nana, ni même quelqu'un de foncièrement important - quand il crèvera, personne le regrettera, quand il crèvera il sera laissé pour compte dans la fosse aux artistes qu'ont pas pu changer un monde. peut-être que ça change un peu, juste là, que le seuil s'élève vaguement, qu'il se trouve rattaché à quelque chose - façon fil d'ariane qu'a pas peur de se retrouver face au minotaure prêt à lui arracher la face. il se sent pas pour autant capable de tout, il se sent juste capable de. de, tout bonnement. de, tout simplement. ça ravive comme une drôle de chaleur, drôle de sensation qui fait mumuse entre les poumons et les artères.

puis ça boucle.
ça doit bien se boucler à un moment donner. tirer le rideau, signer le dernier acte de cette pièce de tchekhov où ça piaille plus que ça n'agit - parce que ça demande au corps de d'agir, ça demande de s'abandonner tout au complet, de jeter le dialogue par la fenêtre, se centrer sur un langage universel. il jauge la bouche d’égout - il sait même pas quelle heure il est. peut-être dix heures. peut-être plus. peut-être moins. sans doute beaucoup plus. il se mord le bout de la langue, regarde à l'intérieur, pousse un soupir, peste contre les escaliers sans fin. ça la fout mal - mauvaise, il redresse un peu sa tête, sourit pour faire bonne mine.

(p'tête que demain tu s'ras plus là,
p'tête que plot-twist, j'vais me réveiller,
les yeux qui piquent, l'envie de chialer,
dans mon appart' à tokyo, p'tête que t'étais,
qu'un souvenir-pellicule inventé -
)

ça bat vite, ça bat fort, c'est pas loin de transpercer sa cage thoracique. il voudrait bien retendre la main, partir sur une alliance de ce registre - ce serait du foutage de gueule, c'est pas que ça, c'est tellement plus que ça. alors il s'avance, il laisse pas vraiment le choix, enroule ses bras autour de sa nuque, se ramène. il serre. serre. serre un peu plus fort que le premier. serre assez pour que ça laisse quelques marques sur la peau. serre en se disant qu'il aurait tout à gagner de rester là, de se figer, de s'étioler dans ses bras. sa bouche s'étire un peu en se disant que beaucoup doivent se mettre sur la pointe des pieds - lui il a juste qu'à faire un pas.

- c'est prévu. un peu plus bas. parce que défaire le quotidien, c'est foutre en l'air des années - parce que y'a trop de choses à dire, à raconter, des saloperies ou des plus belles choses aussi. faudrait pas que ça dure une éternité - parce que y'a un moment faut pas se voiler la face, faut retourner aux planches, à l'encre, au dos qui craque sous une position merdique qu'il s'impose.
alors il relâche. ça l'emmerde. ça l'emmerde si profondément qu'il se crispe.

- bonne soirée ? nuit ? j'sais pas trop, vue l'heure. y se marre en coin de lippes, essaie de rajouter un point d'extension plus qu'un point final. il remet la lanière de son sac bien sur son épaule, il voudrait bien dire un truc intelligent, un truc qui fait que ça reste. il trouve rien. alors il hoche la tête, glisse un dernier sourire - plus franc cette fois. il s'enfonce, se taille dans les tripes de la ville - une fois posé dans le métro, la colonne vertébrale enfoncée dans le dossier, il a l'impression de se réveiller, d'avoir été dormir quelque part où c'est plus agréable de fermer les paupières. y regarde devant lui - plus rien de foncièrement joli. alors y se met à gratter sur le papier ses pensées disparates, capable d'enfin glisser des traits là où y'avait que du creux. à se dire sur l'instant, que partir sans laisser sa chance à l'instant, partir en lâche, ça l'aurait assassiné certainement.
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