Prend ton courage à deux mains - (peter&grace)

Peter & Grace
Prend ton courage à deux mains.
Je dois prendre mon courage à deux mains. Allez, je peux plus hésiter. Je n’ai pas le droit d’attendre plus longtemps. Je suis là, comme un con, garer en bas de cet immeuble. Immeuble où vit aujourd’hui Grace, la femme de ma vie, enfin, elle était la femme de ma vie, jusqu'à ce que comme un con je décide de l’abandonner alors qu’elle étai enceinte. Un mec comme moi ne pouvait pas assumer le fait de devenir père. Assumer une famille. Hors de question. Enfin, c’est ce que crois Grace. Elle ne sait pas que j’ai eu un ultimatum de la part de mes parents. C’était soit j’abandonnais ma famille, soit je ne recevais pas un centime de l’héritage de mes parents. Puis finalement, mon père est décédé il y a quelques semaines. Ma mère m’a demandé de reprendre contact avec Grace car elle veut connaitre sa petite fille. Elle a refusé que je devienne père quand le mien était encore en vie car il avait un moyen de pression sur elle aussi, elle ne pouvait allez contre ce que son mari souhaitait. Et puis, il n’appréciait pas Grace, même quand on allait là-bas, c’était très froid. Heureusement que ma mère était là pour adoucir l’ambiance. Aujourd’hui, ma mère regrette de ne pas s’être mise contre mon père. Je regrette également de ne pas avoir eu le courage de renoncer à un héritage pour ma fille et ma femme. Mais, si je renonçais à l’héritage, je l’aurais élevé comment ? Aujourd’hui, j’ai suffisamment d’argent pour lui payer les études qu’elle rêvera de faire. Qu’elle veuille être avocate, médecin, styliste ou autre, je pourrais lui payer ses études ! Je décide de sortir enfin de ma voiture et de monter jusqu’à l’adresse que l’on m’avait donné. Me voilà devant cette porte. D’un côté, j’espère que la personne qui m’a donné cette adresse s’est plantée, parce que j’ai peur de la situation à laquelle je vais devoir faire face. De l’autre, j’ai hâte d’en finir. Je frappe. J’attends. J’attends patiemment que l’on vienne m’ouvrir. Je stresse. J’ai peur.

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Prend ton courage à deux mains.
J’hésite à faire demi-tour. A fuir. Encore une fois. Je tourne les talons jusqu’à ce que j’entende que la porte s’ouvre derrière moi. Je me retourne et tombe nez à nez à Grace. Finalement, on m’avait donné la bonne adresse, la personne ne s’était pas planter, elle habite bien ici. Bon, bah maintenant que je suis là, hein, va falloir allez au bout des choses. Qu’est-ce que je fais ici ? Tiens bonne question, je faisais du porte à porte pour vendre des cookies pour une association de scout. Putain, qu’elle en a des questions connes parfois. « Bonjour Grace. Je viens voir ma fille ». Je reste poli, parce que je sais que ce n’est pas en agressant les gens que l’on obtient ce que l’on veut. Et là en l’occurrence, ce que je veux, c’est dire à ma fille que je suis son père, même si elle me déteste. Mon cœur palpite. Je ne sens presque que lui. Je sens que Grace va me fermer la porte au nez et la seule chose qu’il me restera à faire c’est soit retenter, soit revenir avec un juge et un test de paternité pour prouver que Rose est bien ma fille et que j’en réclame la garde alternée. Voir pire, je pourrais demander la garde exclusive, avec le salaire que je me fais, trop facile de l’obtenir. Mais ce que je veux c’est le bonheur de ma fille et ça ne la rendra pas heureuse de l’enlever à sa mère.

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Prend ton courage à deux mains.
Elle me dit que je n’avais qu’à venir la voir à la naissance. Quelle ironie du sort. Elle ne m’aurait jamais laissé approcher ma fille à la maternité donc bon. Ceci dit, cela ne m’as pas empêché de voir grandir ma fille et elle n’a jamais rien vue. Elle ne s’est même pas rendu compte qu’un détective privé la suit depuis plus de trois ans pour me donner des photos de ma fille. Parce que oui, j’ai beau avoir abandonné mon rôle de père quand elle m’a annoncé être enceinte, je n’ai pas pour autant abandonner ma fille. Elle me ferme la porte au nez. J’aurais du m’en douter. Je coince mon pied entre la porte et le mur.

« Tu es certaine de vouloir jouer à ça Grace ? »

Elle savait que quand je voulais quelque chose je l’obtenais. Que j’avais énormément de moyen pour arriver à mes fins. Un bon avocat. De nombreux contacts au niveau des juges. Un compte en banque bien rempli. Un emploi qui rapporte. Elle savait que si elle jouait face à moi, elle perdait.

« Je te demande pas la lune, juste la voir. On n’est pas obligé de lui dire que je suis son père, je veux juste la voir. Mais elle saura que je suis son père un jour ou l’autre, elle a le droit de me connaitre Grace. Tu ne peux pas lui enlever le droit de connaitre son père ou son géniteur, peu importe comment tu veux m’appeler. »

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Ma fille à toujours été tout pour moi. Je ne l’ai peut-être jamais montré à Grace. Je ne me suis jamais présenter à Rose. Mais, lorsqu’elle a fait sa première rentrée, j’étais là, dans ma voiture, à la regarder avec son petit sac à dos. Le même jour, j’avais été rencontré la directrice de l’école et son institutrice. Ma fille n’était pas inscrite dans la meilleure école maternelle de la ville, mais j’acceptais le choix de vie que lui imposait sa mère, tout simplement parce que je ne pouvais pas faire autrement. Grace me laissa entrer dans son appartement. Elle me signala qu’elle dormait. J’en conclu que je n’avais pas intérêt de la réveiller. Je m’avançai, jusqu’à sa chambre. J’ouvrai la porte de sa chambre délicatement, je pouvais voir son visage angélique se reposer. Je pouvais apercevoir la beauté de ma fille comme jamais je ne l’avais vu. Je n’osais pas approcher de son lit. Je ne voulais pas la réveiller. Encore moins l’effrayer. Je refermai la porte de sa chambre après quelques minutes à la contempler et rejoigna Grace dans le salon. « Elle est vraiment magnifique. Tu as fais du bon boulot. Merci pour ce que tu as fais. » Je n’étais pas du genre à m’excuser. J’étais d’un naturel plutôt fier, à cacher mes émotions, mais là, je ne pouvais clairement pas mentir à Grace. « Grace, mon père est décédé. » Elle ne pouvait rien répondre à cela, mais peut-être qu’il était temps qu’on est une explication. « Tu veux bien m’accorder dix minutes, le temps que je t’explique ? » Dix minutes ne suffirait surement pas pour m'expliquer. Mais je pourrais au moins lui avouer pourquoi je les ai abandonner. Elle et notre fille.

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Elle me rejette. Je le sens bien. Et en même temps, qu’est-ce qu’elle pouvait faire d’autres ? Je n’ai pas été là pour elle quand elle en avait besoin, je l’ai lâchement abandonné alors qu’elle portait mon enfant et je n’ai pas osé remettre les pieds dans sa vie lorsqu’elle avait donné naissance à notre fille. Donc, elle réagissait normalement. Comme une lionne en fait. Elle veut protéger son territoire, sa vie, mais surtout sa fille. Et ça, je pouvais le comprendre. Elle s’excuse pour mon père. Je ne l’a crois pas tellement. Mais je ne lui en veux pas. Mon père ne l’a jamais apprécié et je pense qu’elle ne l’a jamais apprécié non plus, alors au moins, ils avaient un truc en commun. Ils ne pouvaient pas se voir mutuellement. Alors que je veux m’expliquer, elle me fait bien comprendre qu’elle n’a pas envie de m’écouter. Qu’elle n’a pas envie de savoir puisque dans le fond elle sait déjà tout. Je n’ose pas m’asseoir à ses côtes. Je reste debout à la regarder. « Tu ne sais rien Grace. J’étais peut-être pas près à devenir père, peut-être pas tout de suite, mais jamais je n’aurais abandonné mon enfant comme ça. Comme quoi tu ne me connaissais pas si bien que ça en fait. » Et là je jouais la victime. Comme si je n’en avais pas assez fais dans sa vie. Comme si je n’avais pas assez foutu sa vie en l’air. « Je suis désolée Grace… Vraiment… » Mes yeux se baissent. Je n’ose plus la regarder. Je prends une chaise du salon pour m’asseoir face à elle. « Mon père m’as obligé à vous abandonner. C’était soit je n’acceptais pas mon rôle de père, soit je perdais son héritage… Et j’ai choisi l’héritage, c’était le seul moyen pour moi de payer des études à Rose… Je ne sais rien faire dans ma vie, je ne sais même pas si j’aurais réussi à avoir autant d’argent tout seul, sans le décès de mon père… Maintenant qu’il est plus là, je peux faire ce que je veux de ma vie… Tu sais qu’il a toujours eu un contrôle sur ma vie. » Voilà, c’était dit. Maintenant je pouvais partir tranquille. Peut-être que je demanderais surement un droit de visite pour voir Rose, mais je l’embêterais pas. Je ne l’empêcherais pas de vivre.

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Elle m’envoie chier. En même temps elle a raison, je réagirais pareil à sa place. Je l’ai abandonné. Enceinte. J’ai abandonné notre fille et je n’ai pas eu le courage de revenir avant. Je n’ai pas eu le courage de tenir tête à mon père. Je n’ose pas l’approcher. Enervée, elle pourrait être dangereuse. « Tu as raison, je n’ai pas eu le cran de tenir tête à mon père. J’ai pensé à l’avenir de ma fille avant d’être présent pour elle alors qu’elle en avait surement besoin. » Je m’approche d’elle. Je prends le risque. Au pire elle me giflera. Je porterais plainte. J’irais voir un juge pour demander la garde de ma fille. Et elle aura tout perdu. Ou alors, je resterais là, comme un con, à ne pas savoir quoi faire. Choisissant peut-être d’abandonner ma fille une nouvelle fois. « Je t’ai abandonné toi. » Je suis face à elle. Je n’ose pas la toucher, mais je lui fais comprendre qu’il faut qu’elle me regarde dans les yeux. « Je suis sincèrement désolée Grace. Je t’ai abandonné comme un lâche, mais je n’ai jamais cessé de t’aimer. » Je tourne les talons. Je ne sais pas ce qu’elle va dire. Je suis certain qu’elle va dire quelque chose qui va me blesse, alors j’en profite pour retourner près de Rose. Je me dirige vers sa chambre. Ouvre la porte doucement pour ne pas la réveiller et m’assoit le long du mur afin de la regarder dormir paisiblement. Elle est si belle.

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C’était ma fille. C’était mon bébé. J’avais réussi à faire quelque chose de bien dans ma vie. J’avais réussi à faire un enfant. Enfin bon, il faut avouer que c’est quand même Grace qui la porter et qui a éduquer notre fille. Je savais qu’elle ferait une bonne mère, sinon je n’aurais jamais abandonné ma petite famille. Je savais qu’elle avait les épaules pour assumer tout ça. J’étais là. Comme un con. Comme un père je pense. A regarder ma fille dormir paisiblement. Sans doute à rêver d’un père. D’une famille heureuse. D’une famille unie. Sans doute à rêver qu’elle pouvait avoir des parents qui s’aiment comme ses copains de l’école. Elle était si belle. Elle avait le visage si doux. Grace me rejoint alors, appuyer contre la porte. Elle me demande de partir. Elle me le demande si poliment, que je me redresse et m’exécute. « Tu as raison, je n’ai pas ma place ici. Laisse-moi juste avoir une place dans sa vie. Une fois par semaine, une fois par mois, rien que pour manger une glace… Laisse-moi juste apprendre à la connaitre. » Je suis sortie de sa chambre. Je dépose alors une enveloppe sur la table de la salle à manger de Grace. « Regarde ça quand je serais partie s’il te plait. » Dans cette enveloppe il y avait tout ce que mon détective privé avait pu prendre en photo. Des photos de ma fille. Des photos de Grace emmenant Rose à l’école. Des photos banales pour un père. Puis un courrier d’un psychologue que j’ai été voir. Dedans, il y avait les preuves que je ne les avais pas tant abandonnés que ça. Même si, je n’avais pas été présent physiquement, je n’ai jamais été bien loin.

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Elle me retient. Elle me prend la main et dépose un baiser sur mes lèvres. Je n’aurais jamais imaginer qu’elle fasse ça. Je ne sais pas comment réagir. Mes yeux se sont fermer durant se court instant. J’ai senti son souffle chaud. J’ai ressenti de nouveau l’amour que j’ai pour elle. Amour qui n’a jamais cesser. Amour qui n’a jamais diminuer. Je l’aime. C’est un fait. Je la prends par la taille et la tire vers moi pour l’embrasser de nouveau. Je profite de ce moment. Ce moment doux. Je profite de ce baiser. Baiser que j’ai longtemps attendu. J’attends qu’elle me repousse. J’attends qu’elle m’envoie chier. Qu’elle me dise que c’est une erreur. Qu’elle regrette. Mais j’aurais profiter de ce moment de tendresse. Preuve qu’elle ne m’as pas oublier. Preuve qu’elle m’aime toujours. Elle peut tout stopper. Me détester. Mais chaque jour elle a la preuve de notre amour sous les yeux. Je me retire quelques instants pour la regarder. « je t’aime Grace ». J’arrête ce baiser. Ce doux moment. Ce moment qui fut intense. Fort agréable. Je n’attends pas de réponse de sa part. Je ne veux pas profiter d’elle. Je ne veux pas qu’elle croit que je profite d’elle. Si on doit se retrouver on prendra le temps.

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