lucia & keydan ❊ encore toi ?

Nous voilà chez elle. Le chemin s'était fait en silence finalement. Alors qu'elle avait dit qu'on parlerait sur le chemin du retour, mais on ne l'a pas fait. Je me pose sur le divan, je sens que l'après midi va être long. Je suis pas très à l'aise. Je ne sais pas ce qu'elle cherche de moi, ce qu'elle attend de moi. Je crois que je serais plus à l'aise chez moi qu'ici. Et puis, il va y avoir son garçon tout à l'heure. Un gamin de cet âge, ne peut pas comprendre qu'il faut rester tranquille, je crois qu'il va y avoir beaucoup de bruit. J'aurais préféré mourir que de survivre à cet accident. J'ai une pression dans ma tête, ça me fatigue et me coince le nerf de l'oeil. Je sais très bien que j'aurais des douleur toute ma vie, que je vais devenir pas mal intolérant, surtout avec le bruit des enfants des autres. Je soupire et je la regarde. Non merci, je ne veux rien. Je me frotte la tempe de mes doigts. Dis... pourquoi tu fais tout ça pour moi? Tu as fait ton choix il y a des années. Pourquoi changé d'avis aujourd'hui? Tu ne voulais pas de moi, pourquoi aujourd'hui tu as changé d'avis.

Je regarde Keydan qui semble aller bien en apparence, mais quand il s’assoit je vois qu’il doit souffrir. Je me demande souvent si cela serait arrivé si lui et moi nous nous étions unis, il aurait été le père de Loan. Je passe une main dans mes cheveux puis je commence à ranger les choses qui traînent à la maison. Je sais que c’est important pour qu’il ne puisse pas avoir un accident. Je l’écoute puis je lui dis : « Je fais ça parce que j’en ai envie et non parce que tu penses que tu me fais pitié. Tu sais bien que j’ai le cœur sur la main. Tu penses que c’est important comme tu as sauvé la vie d’un enfant. Puis tu sais que je m’en veux de ce qu’il s’est passé entre nous. Tu sais aussi qu’à l’époque je n’étais qu’une enfant rebelle et capricieuse. Tu as déjà imaginé la vie qu’on aurait pu avoir tous les deux ? Moi je ne sais pas si j’aurais la femme idéale pour toi. Je veux être ton amie et je comprends que tu doutes de ma sincérité envers toi. Mais je ne suis pas une personne fausse au contraire, je suis trop authentique pour ça. Je comprends que tu sois choqué parce que je veux essayer de rattraper le temps perdu. Mais j’ai fait le choix du cœur enfin de l’amour d’enfant. Mais je sais que j’aurais mieux fait de te choisir j’ai été stupide. ». Je passe une main dans mes cheveux, je suis encore en train de repenser aux paroles du médecin. Je sais que je dois faire attention si je veux encore enfanter sans avoir aucune complication.

Je la regarde et je l'écoute attentivement. Bien sur que j'ai imaginé la vie qu'on aurait pu avoir, j'étais tombé amoureux de la fille que je voyais dans les vidéos et ce jour là, mon espoir d'aimer s'est écroulé quand elle a fuit la fête. Je me suis senti si rejeté, détesté. Je m'étais demandé ce que j'avais fait de mal pour qu'elle me fuit. Si on avait été ensemble, Loan n'aurait pas existé. Ça aurait pas été lui mon fils, mais un autre surement, qui n'existe pas. Oui, j'ai imaginé ma vie avec toi, toutes ces années... Je me suis demandé ce que j'avais qui ne te plaisait pas en moi, pourquoi tu avais fuis, c'était pour aller avec lui... t'avais déjà un copain et moi j'étais un pur étranger, trop vieux pour toi. Tu as refusé ce mariage et ça brisé l'alliance entre nos deux pères. Mais j'ai fais avec et j'ai poursuivis mes études en médecine. J'ai au moins réussis à devenir ce que j'ai toujours voulu être. Je suis sans doute pas destiné à avoir une famille, je vais faire avec... Je soupire. J'aurais préféré mourir dans cet accident... sans ces opérations faites à mon corps, j'aurais pas survécu. Pourquoi mon père ne veut pas me laisser partir en paix? J'ai pas de vie... Il voit bien que je serais le dernier de sa lignée... Je me passe une main dans les cheveux. Tu n'as même pas voulu prendre le temps de me connaitre avant de me fuir...Tu ne peux pas comprendre comment je me suis sentis quand tu as quitté la salle, comme ça devant tout le monde. C'est moi qu'on a regardé de travers et qu'on a traité d'incompétent et de lâche de t'avoir laissé partir, mais je n'avais pas le droit de t'en empêcher. Tu ne voulais pas de moi, je n'avais pas le droit à t'obliger à rester.

Je regarde Keydan, je sais qu’il me déteste parce que je suis partie il y a des années. Mais à cette époque je n’étais qu’une enfant et j’ai été mise au pied du mur par mon père. Il n’a jamais parlé de lui avant cette soirée où lui et le père de Keydan on choisit de nous unir. Je ne sais comment nos premières années de mariage se seraient passées. Je m’en veux, car le géniteur de Loan m’a laissé en plan le jour où je lui ai annoncé ma grossesse. Je me souviens aussi des douleurs dont j’ai souffert, mais finalement j’ai réussi à avoir cet enfant toute seule. Je lui réponds : « Moi aussi j’ai imaginé votre vie si on avait été marié. Tu sais que je m’en veux alors pourquoi tu me répètes toujours ça. Je veux juste te dire que ces vidéos que tu pense que j’ai vu je ne les ait pas vus. Je sais que j’ai été une enfant gâtée par ce refus, mais comprends-moi aussi. Tu m’as vu tu m’as connu par cœur, moi je ne savais rien de toi jusqu’à ce bal et cette annonce. » Je me remets à pleurer, car j’ai conscience que cette union a été une chose qu’on m’imposait plus qu’autre chose. Je le regarde et lui dis : « J’ai dû aussi pour faire des études, comme j’étais destinée à être une femme au foyer. J’ai fait mes études d’Art et aujourd’hui je fais des livres pour enfants. Mais malgré tout je suis malheureuse à cause de cette maladie qui met ma vie de femme en suspens. Je vais pouvoir avoir de nouveau des enfants, mais ces grossesses pourront avoir des risques. Tu comprends comme j’ai peur, je comprends que tu sois déçu de tout ça. J’ai envie de me faire pardonner, car j’ai été un monstre avec toi. Écoutes laisses-toi le temps tu trouveras une personne qui sera là pour toi. ».Je le regarde et je lui dis : « Je ne savais pas du tout de savoir comment cela s’est passé après. Mais pourquoi tu n’as pas essayé de me retenir ? J’ai passé les pires années avec l’homme qui m’a donné Loan, il m’a fait du mal. Mais je sais qu’entre nous rien ne sera possible comme tu me détestes et cela je peux comprendre cela. ».

Elle avait osé me demander pourquoi je ne l'avais pas retenu ce jour là, où elle avait fuit. C'était immonde qu'elle me dise ça. Je soupire, j'aurais dû rentrer chez moi à la place de venir ici. En plus, je ne suis pas le bienvenue et pas très à l'aise non plus. Je ne la regarde même pas. Tu ose me mettre sur le dos le mal que ton ex ta fait... Pourquoi j'aurais dû te retenir? Je l'ai pas fait, par respect pour toi. Je ne suis pas un mauvais garçon, je ne t'aurais pas forcé à m'épouser si tu ne le voulais pas. Tu ne voulais pas de moi, tu es parti et j'ai respecté ton choix... C'est moi que tu aurais détesté si je t'avais retenue, tu aurais été malheureuse, justement parce que je t'aurais retenu. Je voulais de toi, tu ne voulais pas de moi, et je n'ai pas été cruel en t'obligeant à rester avec moi. Alors oui, là il y a une raison pour que je te déteste... tu m'accuses d'être la cause de ton malheur avec ton ex... ça c'est le comble. Je me demande pourquoi j'ai accepté que tu m'aides... Maintenant je sais à qui j'ai à faire... J'ai de la que t'ais cette maladie, comme ça, c'est sur que je te choisirai pas, alors que c'est ce que tu espères que je fasse te choisir, avec cette chance, encore de pouvoir avoir un autre enfant. Ce sera pas de moi que tu l'auras cet enfant et puis... de toute façon, j'ai pas envie d'avoir cet énorme stress de perdre un enfant... Je me frotte la nuque. Je vais rentrer chez moi avant que ton fils rentre... j'ai besoin d'un lit confortable cet nuit.