(berlioz) - une de plus dans ses filets...

C'est le rush, elle n'arrête pas de la journée... Elle a la nausée. Rien ne va. Encore ce matin, lorsqu'elle s'est regardée dans le miroir, elle s'est sentie sale, pourtant elle sortait de la douche. Hier encore, elle riait, faussement avec un parfait inconnu et pour cela, on lui a donné de l'argent. Elle sait que c'est mal, mais au fond d'elle elle sait également que c'est nécessaire pour survivre, pour ne pas perdre ce qui lui reste de Callum et de son rêve d'enfant : ce restaurant. Ce soir, il y a du monde, et elle en est heureuse mais cela ne suffit pas à payer ses dettes : les frais d'hôpitaux, le prêt et tout ce qui en découle. Alors malgré le succès de la soirée, elle ne s'en sent pas plus heureuse au contraire, elle a tout simplement l'impression de tout faire de travers. Elle fait ce qu'elle doit faire, elle met son cerveau en stand by, elle ferme les yeux et elle se laisse juste portée par le couvre feu de la soirée. Il manque deux serveurs ce soir, alors comme toujours, Jazz assume le reste, elle fait le double qu'on lui attend, mais avec sa brigade et son personnel, elle sait se faire respecter, elle sait travailler dignement, elle sait être juste même si parfois elle le sait bien derrière son dos, ils n'hésitent pas à souffler, qu'elle est un peu trop froide. Elle préfère l'être comme cela, elle ne fond pas et ne sombre pas dans la souffrance. Ce soir, elle apporte deux plats, avant de voir arriver un client, qu'elle commence à connaitre, avec à son bras une jeune femme, qu'elle n'a jamais vu. Encore une nouvelle ! Elle ne peut s'empêcher de souffler cela entre ses lèvres consciente comme jamais qu'à chaque fois qu'il est venu dans son restaurant, une femme différente était à son bras. Don juan ou connard si on préfère. Elle se dirige vers leurs tables, sourire sur les lèvres, elle ne fait que son métier après tout, quoi d'autre ? bonsoir, vous avez choisi ? En disant cela, elle ne peut s'empêcher de regarder la jeune femme comme si elle parlait des femmes et non du plat qu'ils étaient en train de regarder. Elle repose son regard sur son client, curieuse d'entendre sa réponse.

Elle n'est pas le genre à se plaindre, les soucis elle est avale à dose de sourire et de "ça va" parce qu'elle n'a rien à plaindre, elle est vivante et cela devrait être la seule chose qui devrait compter. Elle est vivante et c'est déjà quelque chose pour elle. Elle écoute... Elle l'observe, légèrement interdite. Sa familiarité à son égard lui hérisse le poil. Elle n'est pas ce genre de personnes, mais elle doit bien avouer que cela fait parti du personnage, c'est sa façon d'être et de se montrer, elle en est presque certaine. Alors qu'elle se mordille la lèvre, elle ajoute le plus neutre possible. Très bien, et vous ? Comme si ils se connaissaient. D'une certaine manière oui bien sur... Elle le connaissait pour venir dans son restaurant. Pourquoi ? Là c'était une réponse qu'apparemment seul lui connaissait bien évidemment. Elle finissait par lever les yeux au ciel à ses mots. ben voyons... Elle ne sait pas encore, s'il s'agit juste d'une blague, une blague de très mauvais gout ou si seulement c'est sa façon à lui de réagir. De parler de la sorte, de la manière la plus désinvolte qu'il soit. Il la regarde mais il est avec une jolie blonde. Elle rit et ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel et d'ajouter. Et demain ce sera une brune. Elle ne parle clairement pas de bière, mais cela fait parti du jeu. Elle en oublie presque que la jeune femme est à côté et malgré tous les préjugés qu'elle possède, elle sait au fond d'elle Jazz que ce mec est un connard de première et elle se demande seulement si cette fille le sait. Elle s'imagine peut-être rencontrer son futur chéri. Ce serait drôle, elle le sait au fond... Très bien Tellement drôle. Pas besoin de noter elle retient avant de porter de nouveau son attention sur lui, le menu du jour. Elle entame sa partie préférée, parler de ce qu'elle sait faire, la nourriture, la cuisine. Vous avez le choix en entrée à une salade de saison ou une tourte de légume, ensuite nous vous proposons un risotto maison ou un saule et ses légumes. Elle les regarde de nouveau, avant d'ajouter en silence... Je vous laisse réfléchir en attendant je vais chercher votre blonde et votre moktail. Elle sourit, elle sourit toujours Jazz surtout lorsque la situation l'amuse et c'est le cas, cette situation est absurde et drôle, tout ce dont elle avait besoin finalement.

Elle soupire, entre ses lèvres alors qu'elle essaye de comprendre, sans vraiment essayer après tout elle n'est pas là pour cela, cet homme qui se trouve en face d'elle. En réalité, elle se demande qu'elles sont ses intentions ou plutôt pourquoi ramener une femme différente à chaque fois qu'il vient manger ici. Il est vrai que Jazz ne s'est jamais réellement posée la question, elle... elle est tombée amoureuse de son premier petit copain, un coup de foudre grandiose et instantané. Elle n'a pas cherché plus loin, elle croyait au grand amour, elle a eu sa grande histoire d'amour, alors partager le lit de plusieurs personnes elle ne le comprend pas vraiment. Pourtant, elle le sait au fond de ses entrailles, ça va devenir tout à fait son cas, elle va finir par faire cela, partager son lit avec des inconnus et comble de l'horreur ils la paieront pour cela. Un frisson parcourt son échine et elle refuse d'y penser, elle refuse de s'arrêter sur ce petit détail. Elle ne veut pas y penser. C'est noté. Elle s'éclipsait pour envoyer les deux plats. Voilà qui allait faire en sorte qu'elles se posent un million de questions. Oui, bon elle était parfois trop curieuse, comme dans cette situation plus que tout, elle ne devait pas s'attarder sur tout cela après tout, ça ne servait à rien, uniquement compromettre beaucoup de choseS. ce n'était qu'un client,mais elle trouvait cela fascinant. Oui, elle avait des idées prés conçu et elle se demandait si elle avait raison le concernant, il semblait être ce genre d'homme en tous les cas. Et l'assumait complètement ce qu'elle trouvait encore plus impressionnant. Une fois dans la salle, elle s'aperçoit que la jeune femme laisse le dit garçon et elle sourit, toujours la même chose, les mêmes clichés. Elle se demande si elle sait... elle sait qu'il va surement la laisser tomber pour une autre le lendemain. Il a l'air d'être réglo, le genre de mec qui ne fait pas croire monts et merveilles, bien conscient de ce qu'il peut provoquer. Elle ne peut s'empêcher de rire de son clin d'oeil et sourire. Tout est tellement surfait que ça en devient absurde. Elle revient vers sa table et dépose les boissons. Une blonde pour monsieur. Elle ne peut s'empêcher de rire de cela, comme si elle n'avait que cela à faire mais c'est plus fort qu'elle malgré tout. Vous faut-il autre chose ? Elle plonge son regard dans le sien, étrangement... amusée.

Elle ricane, parce que la situation devient ridicule tout d'un coup. Il est ridicule, parce que même s'il est un très bel homme, elle ne recherche pas ça... elle ne recherche plus rien des relations hommes/femmes. Elle a eu son grand amour, celui qui faisait vibrer son coeur et fait de malchance, elle la perdu, pour toujours. Elle a eu son quota de bonheur, désormais elle le sait, elle finira seule... Un coeur amputé d'une grosse partie. Parce que la vie est ainsi faite, dans son monde à elle. Et ce sera toujours non, je ne pense pas que ça vous arrive souvent. Elle savait qu'à aucun moment de sa vie, elle n'allait lui céder, parce qu'elle savait au plus profond de son âme qu'elle ne serait pas heureuse de cela. Elle ne sentait déjà plus vivante depuis un bout de temps. Coucher avec un homme n'allait rien changé. Puis elle avait trop de merde dans sa vie pour faire une chose pareille. Elle devait payer ses dettes, se faire payer par des hommes, son quota d'estime de soit était bien au plus bas, pas besoin d'ajouter cela en étant une de plus dans la vie de cet homme. Elle ne cherchait rien de tout cela. Jamais. Qu'on vous dise non... Elle se mit à sourire parce qu'il n'y avait rien de dramatique dans cela, ce n'était qu'une simple constatation, certes agréable et réellement, mais une constatation. Elle aurait pu prendre la facilité, parfois la solitude lui pesait et elle avait envie de se réchauffer dans les bras d'un homme mais une fois encore elle savait que ce n'était pas Callum et c'était d'autant plus douloureux pour elle. Elle ne voulait qu'un seul homme et il n'était plus de ce monde. Mais je vous félicite, pour la capacité hors du commun de venir avec une femme différente chaque soir dans mon restaurant. Elle souriait, sincèrement, il n'y avait aucune paroles amères ou équivalentes. Elle constatait juste, qu'il avait ce pouvoir là, de rapporter une femme différente à chaque fois. Ne se lassait-il pas de cela ? Elle se posait tout de même la question.

Jazz a toujours des personnes qui lui ressemblaient, qui partageaient avec elle les mêmes idéaux, les mêmes centres d’intérêt. Callum faisait parti de ces gens-là, elle avait adoré pouvoir parler avec lui de tout et de rien, s’amuser de cela sans se tracasser du reste. Elle n’a jamais dit quoique ce soit, elle avait gravité dans ce milieu qui lui convenait complètement. Alors, lorsque Jazz rencontrait des gens qui ne lui ressemblait pas, elle était à la fois curieuse, bourrée de préjugée et surprise que les gens puissent voir le monde différemment. C’est ce qui se passait avec ce client, il y avait une pointe d’envie dans sa démarche, elle aurait aimé être capable de se satisfaire de cela, juste de temps en temps une rencontre avec un homme, ne pas se soucier du reste mettre de côté les sentiments. Mais elle n’était pas ce genre de femme. Elle n’y arrivait pas. Surtout elle ne comprenait pas pourquoi un homme comme lui, il avait du charisme tout de même, puisse se satisfaire de cela. Pff, et se satisfaire de ce genre de femme ? Qui en ont pour un physique et un compte en banque. Elle soufflait contre ses lèvres, ne comprenant pas ce genre de femmes. Il n’y avait pas que cela, à ses yeux. Le compte en banque, l’argent et tout ce qui allait avec. Elle ne voyait pas l’intérêt et pourtant elle était hypocrite, elle se faisait payer pour passer du temps avec des hommes qu’elle ne connait pas. Elle était une pute et elle n’aimait vraiment pas cette idée. Oh je vois… Il y a des femmes comme cela, qui ont un super pouvoir de persuasion, avec leurs cuisses bien sur. Elle se mit à rire se demandant si un jour il allait trouver cette femme. Une petite voix lui disait que peut-être c’était le cas, que ça allait arriver, qu’il trouverai son bonheur, mais qu’il devait surement ouvrir les yeux. Elle le laissa tranquille lorsque sa compagnie de la soirée arriva, elle ne voulait pas qu’elle puisse croire qu’elle était intéressée par lui, elle était juste curieuse rien de plus. Elle finissait par retourner en cuisine et aider… Elle ne revint vers leurs tables uniquement pour servir les plats. Elle les déposait avant de relever la tête. Je vous souhaite bon appétit, si besoin n’hésitez pas. Elle finissait par sourire avant de s’éloigner, regrettant surement l’époque où elle pouvait prendre un repas en amoureux avec son mari. Ce genre de moment, elle n’allait plus jamais le revivre et ça mina plus que de raisons son moral.