(peter) pour quelques billets de plus

Tu vends ton corps. pour quelques billets tu écartes les cuisses et offres ce que tu as de plus précieux afin de pouvoir survivre. Tu n'as jamais roulé sur l'or mais tu pouvais vivre confortablement malgré tout, tu avais trois repas par jours, tu pouvais manger à ta fin, tu pouvais sortir en soirée et aller voir un verre après les cours. avant la vie était plus belle, tu n'étais pas seule, tu n'étais pas dans cet état. Tu as de la change, d'avoir rencontré sebastian, qui t’accueille chez lui. tu as un toit sur la tête, tu peux prendre des douches, tu peux dormir sur autre chose qu'un banc ou que sous un pont. mais tu ne veux pas être un boulet, dépendante d'un homme que tu connais à peine. Alors tu veux participer aux frais, au loyer, aux factures, mais ton salaire de vendeuse de popcorn ne paie pas assez, ne finançant que les repas au lycée, alors tu vends ton corps. t'as pas trouvé mieux. t'as testé une fois, croisé une fille qui en faisait autant même si elle n'avait pas ton âge. et puis il semblerait que les petites jeunes plaisent. t'as trouvé un premier client, puis un autre et encore un autre. t'as coupé ton coeur a la vie, pour ne plus rien ressentir, pour ne pas pleurer, pour ne pas vomir en te regardant dans un miroir. et puis t'as rencontré peter, lui il ne voulait pas te baiser comme les autres, lui, il veut te protéger, il veut t'aider et il t'a proposé quelque chose que tu ne pouvais pas refuser. de l'argent facile, l'accompagnant simplement quand il en a besoin et il te donne quelques billets contre ta présence. toi, ça te fait un peu chier dans un sens, même si t'es heureuse de ne pas avoir à te mettre nue. Il t'a envoyé un message, besoin de tes services, alors tu as enfiler ta plus jolie tenue, la seule que tu as surtout. une robe noir très élégante et pourtant très simple. tes bretelles fines sur les épaules, un décolleté et tu l'as rejoins à l'Empire State Building, là ou se passe sa soirée. Quand tu le rejoins, tu lui souris, posant un baiser sur sa joue pour le saluer. « hey. comment ca va ? » t'es qu'une pute, qu'une gamine qui a touché le fond, mais tu souris comme si tout allait bien, comme si tout etait normal ou logique. pourtant tu sais, que ce soir, en rentrant chez Sebastian tu trouveras une excuse bidon. Il ne doit pas savoir, personne ne le doit, ou en tout cas, pas ceux qui ne paie pas.

Masha c’est cette gamine que t’as vue un jour sur le trottoir. Masha c’est cette gamine que t’as eu envie de sortir de la merde. Masha c’est cette gamine que tu ne pourras jamais toucher. Au final, tu l’as considère un peu comme ta petite sœur. Tu cherches à la protéger. Tu l’exhibe à tes côtés comme un trophée. Tu la paie à chaque fois que tu la ramène chez elle. Chez elle, tu ne sais même pas si c’est chez elle, mais tu la ramène partout où elle te demande de la déposer après qu’elle t’est rendu service. Hors de question de coucher avec elle. Ni même de l’embrasser. Jamais tu n’as eu de gestes déplacés envers elle. Jamais tu n’en auras. Jamais tu n’as eu ne serait-ce l’idée de le faire. Ce soir tu as une réunion d’affaire à l’Empire State Building, alors bien sûr, tu lui fais appel. Tu ne peux pas te rendre à un tel évènement sans une femme à ton bras. Et Grace ? Tu sais très bien que pour le moment elle n’acceptera pas de se montrer en public avec toi et qu’elle ne laissera personne garder sa fille. Elle arrive. Elle est magnifique. Elle te dépose un baiser sur ta joue en arrivant à ta hauteur. Elle te demande comment ça va. « Je vais toujours bien quand tu es là, je suis moins stresser, tu devrais le savoir non ? Et toi, ma beauté, comment ça va ? » T’es plus à l’aise quand elle est là. C’est bête à dire, mais tu te sens moins con. Tu es avec une personne qui n’a pas une cuillère en argent dans la bouche. Tu sais qu’avec elle, tu peux rire de tout.

Peter tu l'aimes bien. Il est gentil, drole, amusant, il tente de te protéger, de t'aider même si tu sais que c'est bien plus complexe que cela. mais pour passer des soirées avec lui, pour qu'il te montre à ses potes, il te paie bien et toi t'as juste besoin de cet argent. tu n'avais pas pensé a devenir escort, a etre payé pour etre au bras d'un homme. t'as que dix-huit ans et tu as été prise par le temps, par le besoin pressant d'avoir pour survivre alors t'as vendu ton corps. parfois tu tombes sur des gens comme lui. doux, adorable. ces hommes qui t'allongent en douceur et qui font attention à ta peau délicate. et parfois tu as les autres, ceux qui t'attrapent la gorge, qui parfois réussissent a faire couler tes larmes. mais tu ne te plains pas, il te paie bien dans ces cas là et toi t'en as besoin. il faut que tu te nourrisse, que tu trouves un endroit ou dormir, que tu continues de pouvoir te vêtir correctement pour aller à l'école et pour pouvoir appâter le client. c'est idiot, parfois tu te dis que tu bosses pour pouvoir bosser parce que t'as besoin d'etre jolie, de leurs donner envie et ton jolie minoi ne fait pas toujours tout. mais peter, il est pas comme ça. lui, il veut juste que tu sois souriante et en bonne santé. mais es-tu vraiment souriante ? en facade évidement, c'est tout ce que tu peux faire pour le moment. « ça va j'espère qu'on passera une bonne soirée. » tu souris, passant ton bras autour du sien pour finalement commencer à vous rendre là ou il y a sa petite fête. toi tu profites de ces moment là pour manger, tu essaie de faire distinguer mais parfois la faim prend le dessus. mais là ca va, en vivant pour le moment chez sebastian, en squattant serait plus juste, tu as trois repas par jours et tu ne meurs pas de faim. tu arrives donc en sa compagnie dans la salle, il y a tous ces mecs au visage marqué. « tu me presentes comment ce soir ? » Tu prends une moue, tu veux savoir ce qu'il dira, pour ne pas te tromper, pour ne pas faire de boulette qui pourrait lui poser des problèmes.

T’arrive dans cette immense salle de l’Empire State Building. T’es là juste parce que tu as repris le flambeau de ton défunt père. Juste parce que tu dois montrer que l’entreprise va bien. Que tu l’as reprise en main. Depuis des mois, tu passes tes soirées dans ce style d’endroit. Avec des personnes que tu ne côtoie pas forcément. Des personnes toutes plus hypocrites les unes que les autres. Ce genre de personne qui viennent te voir, le sourire jusqu’aux oreilles, savoir comment tu vas, comment vas l’entreprise depuis le décès de ton père. Puis, quand t’as fini de parler avec eux, vont tout raconter à droite à gauche, en déformant parfois tes paroles. Parle derrière ton dos. Parle aussi de la personne qui t’accompagne, forcément, ça fait jazzer de voir une petite jeune au bras d’une personne qui est riche. Ce qu’ils ne savent pas, c’est que tu t’en fiche royalement, parce que t’es le premier à critiquer avec Masha. A critiquer une tenue, à imiter une personne, à reproduire un rire totalement faux. Grace à Masha, tu t’amuses à ce genre de soirée qui ne te ressemble pas du tout. « Je te présente toujours comme une amie Masha, ça changera pas ! » Je ne peux la présenter comme ma petite amie ou ma fiancée, parce qu’aujourd’hui il a Grace dans ma vie. Je la présente comme une amie, même si certaines personnes ici, se doutent que c’est une Escort girl, ça se trouve, certaines personnes ici, ont déjà eu à faire à Masha dans des conditions plus déplorables, mais je m’en fiche. Masha est devenue avant tout une amie pour moi. « Tu veux boire un truc ? Manger un petit quelque chose ? » Je nous dirige tout naturellement vers le buffet, pour que l’on puisse se régaler ensemble.

Tu es son amie. ça te fait étrange d'entendre ça de la part d'un homme qui te paie pour etre là. pourtant t'es sur que même sans cet argent, tu aurais accepter de l'accompagner parce que t'es son amie. ça te fait bizarre, mais c'est plaisant de ne pas être cataloguer de simple putain. même si c'est ce que tu fais quand tu n'es pas au lycée ou que tu ne vends pas de popcorn au cinéma. tu sais que même ici, plusieurs parlent sur ton dos. ça doit dire que tu n'es qu'une petite poule de luxe, qu'une pauvre fille. ils n'ont pas totalement tord, même si tu ne te considère pas comme une poule de luxe du tout. tu avances à son bras avant qu'il ne parle de boisson et de nourriture. « je veux bien un verre oui, un truc sans alcool évidement. » tu ne veux pas qu'il ait de problème, tu n'as que dix huit ans et tu n'es pas en age de boire légalement. il suffirait qu'il y ait un mec un peu trop gradé dans le coin pour embêter le monde. tu le laisses aller chercher deux verres, et tu attends sagement dans ton coin, replaçant une mèche blonde derrière ton oreille. tu souris, inclinant parfois la tête poliment à quelques personnes que tu avais déjà rencontré dans une soirée de ce type avec Peter. Quand il revient, tu le remercie en posant un baiser sur sa joue. Ho, tu le fais exprès, pour faire rager les vieux en compagnie de leurs vieilles. « je suis sur que rien que ca, ça fait agace. y'a qu'à voir la tronche de leurs femmes. » que tu murmures pour que seule Peter puisse entendre. à vrai dire, depuis votre arrivé, les hommes te regardent et ça ne semble pas plaire à leurs femmes.

Masha était magnifique dans sa robe. Elle était si pétillante. Si jolie. Quand tu l’as à tes côtés, tu te sens plus puissant. Tu te prendrais même limite pour Dieu. Alors que tu vas chercher quelque chose à boire, sans alcool bien sur, car Masha est mineure et que toi, tu ne bois pas d’alcool. Tu l’as vois en train de saluer certaines personnes qu’elle à déjà croiser à droite et à gauche. Tu reviens à sa hauteur et lui tend un verre avant de trinquer et boire une gorgée de jus de fruits. « En même temps, elles ne rendent pas aussi bien dans leur robe de cocktail ! » C’est vrai que les femmes ont tendance à la dévisager. La regarder de haut en bas. Mais Masha est bien habillée, elle est même très élégante. Masha doit leur rappeler leurs premières soirées mondaines, quand elles étaient encore jeunes. Les hommes la regardent également, avec un regard du désir, quelque chose dans leur regard donne envie. Mais non, Masha est ta compagnie. Elle est là pour toi. Et toi, t’es là, à en profiter, à aimer foutre le seum à tout ses gens, blindé de tune, qui parle trop sur toi. « Une petite danse pour faire parler encore plus peut-être ? » Pas forcément un slow, bien que la musique qui soit jouer ce soir, soit de la musique classique, mais rien de montrer la jolie jeune femme qui est à tes cotés te fait sourire. Elle est comme ta petite sœur, peut-être que tu pourrais lui trouver un beau parti dans cette salle.

tu ricanes discrètement. tu as une robe plutôt simple, noire, basique, tu n'as pas payé ça une fortune et ce n'est certainement pas une robe de créateur. t'as du l'avoir dans une friperie ou quelque chose comme ca, pour quelques dollars seulement. tu prends ton verre, buvant une gorgée. t'adores les jus de fruit qu'ils servent dans ces soirées, ça a toujours l'air meilleur que les trucs premier prix que tu prends au supermarché. il faut dire qu'ils ont les moyens d'acheter du bio et toutes sortes de trucs qui coûtent la peau des fesses. toi, tu prends le jus de fruit coupé à l'eau, bourré de sucre, à moins d'un dollar. c'est vraiment pas la même valeur, le même milieu mais avec Peter tu ne te sens pas de trop, au contraire, tu te sens mise en valeur. peut-être parce qu'il te paie pour ça. Il te propose une danse et tu souris, posant ton verre sur la table non loin de vous avant de lui prendre le bras pour vous diriger vers la piste. Tu ne sais pas trop danser, mais tu connais le minimum, les bases, que Peter t'as appris la première fois qu'il a fait appel à toi. « allons y doucement, sinon ils font tous faire une crise cardiaque. » tu ricanes à nouveau, tirant même un peu la langue avec une petite moue enfantine. Tu places tes bras ou il faut et tu te laisses conduire par Peter au rythme de la musique. les regards sont tous sur vous, que ce soit les hommes ou les femmes, même si à leurs regards tu sais que les hommes aimeraient bien plus que danser en ta compagnie.

Tu te retrouves là, sur la piste de danse, accompagné de Masha. Tu sens les regards poser sur toi et sur elle. Tu entends que les gens parlent. Mais en fait, ils font exactement ce que tu attends d’eux. Ils sont bêtes au point de tomber dans le panneau du potin, alors que toi, c’est vraiment tout ce que tu désires en venant accompagner ici d’une aussi belle créature que Masha. Elle te rend service en étant aussi jolie et toi tu lui rends service en la payant simplement pour t’accompagner d’en d’aussi beau endroit. Une complicité entre vous. Limite un lien fraternel. Mais rien de tel. Vous dansez tranquillement, jusqu’à ce que certain couple vous rejoigne sur la piste de danse. Tu en profite pour murmure à l’oreille de Masha pendant la danse pour en savoir plus. « Masha, j’ai appris que tu étais hébergé, ça se passe bien ? » Oui, je surveille les fréquentations de Masha. Elle est jeune et jusqu’ici elle n’a pas pris que de bonne décision concernant son avenir, alors je la fais surveiller pour être sûre qu’elle va bien à chaque moment. Je la protège comme si c’était ma petite sœur, voir même comme si c’était Rose.

Tu souris en dansant en sa compagnie. tu aimes bien danser comme ça, tu te sens comme si tu étais une grande dame, une princesse, ce que tu n'es en rien. Mais ça te fait rire de voir les gens vous regardez et murmurer dans votre dos. toi, tu sais déjà ce qu'ils peuvent dire et tu t'en fiches. oui Peter te paie mais ça te permet d'avoir quelque chose dans l'estomac. Tu te rapproche de lui, pour finalement poser ta tête contre son torse. Non mais que tu essaie un rapprochement ou quoi que ce soit, mais c'est plutot que tu te sens rassurer et que tu te laisses un peu aller, a reposer ton esprit. Mais les paroles e Peter te surprennent au point que tu te stoppe directement de danser. « comment tu.. » comme il sait ça ? comment il sait que tu es hébergé actuellement ? S'il sait ça, c'est qu'il sait que tu n'as aucun endroit pour vivre, c'est qu'il sait tes problèmes, qu'il sait que t'as pas un sous, que tu dors là ou tu peux. les yeux comment a briller, mais pas de joie. tu le lâches, lui tournant le dos pour t'éloigner de la piste de danse ou d'autres couples vous avez rejoins. tu es triste, tu te sens humilier, encore plus que le fait d’être payer pour simplement être là. Lui, il fréquente que des riches, que ces gens qui se la pètent et claquent leur frics pour un rien. alors que toi, tu fais la pute juste pour avoir de quoi manger et parfois, t'offrir une nuit au chaud. Mais tu veux savoir comment il le sait, comment il a reussi a savoir. Parce que même tes plus proches amis n'en savent rien.

Suite à ta question, elle quitte la piste de danse. Tu te rends compte que tu as été trop loin. Tu n’avais pas le droit. Pas le droit de la faire suivre. Pas le droit de t’intéresser plus à elle que ça. Pas le droit d’allez aussi loin. Tu n’avais pas le droit de piétiner sa vie privée. Mais la connaissance appelle la connaissance. Tu voulais sans cesse en savoir un peu plus. Tu la suis alors en dehors de la salle de réception. Tu lui attrape le bras. Aperçois ses yeux mouillés. « Je suis désolée Masha, je sais que ce n’est pas bien ce que j’ai fais, mais je me suis pris d’affection pour toi et je ne peux pas te laisser continuer à faire n’importe quoi. » Tu penses alors que toi aussi tu pourrais l’héberger, mais Grace ne comprendrait pas que tu veuilles l’aider. Tu pourrais aussi la payer pour qu’elle vive chez toi et au pire des cas fasse le ménage, ou bien, s’occupe de ta fille. Elle pourrait être fille au pair, ça serait nettement mieux que d’être prostituée. Elle se sentirait mieux dans sa peau. Sa vie serait nettement plus belle.

Tu n'en reviens pas. On ne lui a pas dit qu'on t'avait vu dormir dehors, c'est pas des ragots, il t'a juste fait suivre, t'a fait surveiller. Pour prendre soin de toi ? parce qu'il t'aime bien ? Y'a aucune raison valable de faire surveiller les gens. Alors tu t'éloignes encore plus, parce que tu n'es clairement pas contente de tout cela. Toi tu pensais passer une bonne soirée, pouvoir rire et t'amuser un peu, ne pas penser que ce soir tu dormirais chez un inconnu avant de t'enfuir au petit matin pour ne pas etre de trop. oublier que tu n'as plus rien, que ta grand mère n'est plus là pour veiller sur toi, pour te rassure et te câliner quand ca va pas. Parce qu'elle te manque tellement, ta grand mère. « n'importe quoi ? t'es pas mon père, ni même mon frère ou mon cousin. t'es qu'un client, qui me paie pour se la péter en charmante compagnie devant tous ces vieux friqués ! alors t'as rien a dire sur ma vie, sur ce que je fais ou que je ne fais pas. » les larmes sur tes joues, tu continues de le fixer et tu t'en moques bien si on vous écoute ou si on vous regarde. « j'ai pas demandé a me retrouver toute seule. » tu passes une main sous tes yeux, le mascara commençant à noircir tes jolis yeux. « je me casse, tu peux garder ton fric. » que les autres te jugent, qu'ils se moquent de toi, t'insulte de pauvre fille, de pute, de fille facile ou peut importe. tu t'en fiche, parce que t'es sur que la moitié serait prêt à payer, pire, t'es sur que la moitié a déjà été entre les cuisses d'une pute pour oublier leur mégère. Mais lui. non, tu pensais qu'il était différente de ces gens. mais au final, pas du tout. il te fait suivre, te surveille ? dit que tu fais n'importe quoi. Et bien dans ce cas, autant qu'il t'oublie s'il n'est pas d'accord avec ça. il t'a connu ainsi, parce que tu faisais la pute à un coin de rue. petite poupée blonde fragile parmi les vieilles putains de la ville. Tu finis par prendre le chemin vers la sortir, vers l’ascenseur en tout cas.

Elle t’en veut. Toi aussi tu t’en veux. Tu t’en veux de lui avoir dit la vérité. Tu t’en veux de lui avoir balancé tout ça durant cette soirée. Vous passiez une bonne soirée. Il a fallu que tu foutes tout en l’air. Comme d’habitude en fait. « Je comprends que tu m’en veuilles… » T’essaie de la retenir. Tu baisses les yeux. Tu ne sais pas quoi lui dire. Tu ne sais pas quoi faire non plus. Tu n’as pas envie de l’énerver plus. Elle est tellement jolie, que même quand elle est en colère tu l’as trouve jolie. Mais là, tu sais que si tu t’approches, elle deviendra comme un chien enragé. « Je peux au moins te raccompagner, s’il te plait Masha… » Tu ne peux pas la laisser rentrer à pied. Tu te doutes qu’elle n’a pas les moyens de payer le taxi. Tu sais d’avance que si elle prend un taxi, elle fera un taxi basket. Elle quittera le taxi et partira en courant jusqu’à chez elle en empruntant les petites ruelles. Tu ne peux pas la laisser se mettre en danger.

Tu pensais pouvoir lui faire confiance, qu'il ne te jugerait pas, qu'il voulait juste etre gentil et t'aider en payant sans mettre ton corps en jeu. mais au final, voilà qu'il te fait suivre, qu'il te surveille et tu déteste ça. Mais ce que tu n’apprécies pas c'est qu'il parle de tes décisions, de tes choix, de ce que tu fais. il n'a rien a dire sur tout cela, il ne faut pas qu'il oublie qu'il est lui aussi ton client et que même s'il ne te touche pas, il paie une pute comme escort. Alors tu files, tu t'esquives et tu l'engueule pour ce qu'il a fait. ça te fait mal au coeur mais t'es en colère. t'as pas envie de rester là, et son fric, il peut bien le garder et le dépenser comme bon lui semble. « j'ai pas besoin que tu me raccompagnes. bonne soirée Monsieur Barckley. » c'est ton truc ca, d'utiliser les noms de famille pour leur faire comprendre l'écart qu'il y a entre ces hommes et toi. il est comme les autres, en un peu moins connard c'est vrai. mais ça reste un mec bourré de fric qui pense avoir le droit de tout. et même si ses intentions n'étaient pas mauvaises, il n'avait pas à le faire. tu n'es pas sa soeur. pas sa fille. t'es rien, juste une putain. tu finis par prendre l’ascenseur, le visage en colère mais dès que les portes se referment, tu laisses tes larmes perler sur tes joues. il ne te reste plus qu'à rejoindre l'appartement ou tu crèche ce soir, et demain, tu retrouveras la froideur des rues de new york.