les hauts de hurlevent // isleo.

les hauts de hurlevent // ft. @isley danvers

juillet 2018. les rayons brûlants du soleil qui basanent légèrement ta peau. ton éternelle quête de fraicheur dans le dédale des rues de brooklyn. tu t'es encore engueulé avec rhea. à propos de papa et du bordel que ça a mis dans vos vies. tu devrais tourner la page. et elle de te répondre, j'ai pas l'intention de l'abandonner comme tu l'as fait. ça t'as fait mal. cette perpétuelle incompréhension entre vous. alors t'as préféré fuir. marcher sans but jusqu'à tomber sur cette petite bibliothèque perdue entre deux immeubles. t'y as trouvé l'un de tes livres favoris, les hauts de hurlevent, avant de t'installer dans un coin. et les mots ont coulé dans ton esprit. lire sans lire. sans rien retenir. trop concentré sur cette solitude affligeante qui te ronge. alors, sans réellement savoir pourquoi, t'as eu cette envie irrépressible d'écrire. d'écrire à quelqu'un. peu importe qui. juste pour tromper ce sentiment d'isolement.

« il est facile de se tenir avec la foule,
il faut du courage pour rester seul. »
- Gandhi

je crois que je manque de courage.
d'une personne à qui parler.
sans peur et sans honte.
quelqu'un qui ne me connait pas.
quelqu'un pour me dire les choses telles quelles sont.
sans prendre de détours par peur de blesser mes sentiments.
je manque de courage. c'est une certitude.
alors, si tu en as assez pour deux, j'attendrais ta réponse.
il n'y a qu'une règle : ne jamais dévoiler son identité.
je serais là le lundi et le mercredi.
les autres jours t'appartiennent.
- B.

LES HAUTS DE HURLEVENT.
feat. @leo byrd.

juillet 2018 // tu n'sais pas vraiment ce qui t'a guidé là, isley. à fuir, encore, toujours, la maison. à fuir manhattan qu'tu dis pourtant aimer par dessus tout. à fuir l'univers et ses responsabilités trop lourdes pour tes épaules encore frêles. te voilà à errer, ici, là, après une énième discussion envenimée avec ton frère. ce frère qu'tu sais plus vraiment considérer. ce frère qu'tu sais plus comment appeler. parc'que papa dit qu'c'est un intrus. papa dit qu'il est sur la touche, qu'il doit y rester. et tu sais pas vraiment dans l'fond, isley. probablement qu't'es un peu perdu. hagard. il y a la flotte, l'temps qui tourne au vinaigre, et faut croire qu'tu trouves pas grand chose d'mieux que de t'égarer un peu plus, au fin fond de cette bibliothèque qui paie pas d'mine, cette bibliothèque bien loin d'celles de l'upper east side. tes prunelles qui s'perdent entre les étagères poussiéreuses, qui cherchent. d'quoi passer le temps. dire à papa qu't'as été réviser, faire les choses bien quand toi même tu sais qu'ça n'est pas vrai.
il y a plusieurs livres qui défilent entre tes mains, aucun qui n'semble te convenir. puis il a celui-ci, un peu plus décalé qu'les autres, probablement mal remis en place volontairement. probablement pour attirer l'oeil. et la curiosité qui t'gagne, quand tu l'saisis, pour venir t'asseoir à même l'sol, tes genoux qui tremblent sous l'poids d'ta curiosité grandissante, tes doigts qui font défiler les pages. et c'papier, et ces mots. cette douceur, qui t'fait esquisser un sourire. et à ton tour, tu écris, isley.
tu n'sais pas à qui, tu n'sais pas où ça mènera. mais tu choisis d'prendre le ticket, et de monter dans le wagon qui te guidera vers ce destin incertain, une nouvelle aventure peut-être palpitante comme platonique. que sais-je.

je pense que nous manquons tous de courage, quelque part.
il est parfois dur de faire face à l'univers qui semble vouloir nous étouffer à chaque seconde, mais il faut se battre.
ne jamais abandonner, car la victoire au bout du compte n'en est que plus belle.
je n'ai peut-être pas les épaules les plus solides du monde, je n'suis peut-être pas le plus courageux ou vaillant.
mais cher B, je serai là. chaque jour après toi.
je serai là.
à très vite.
- D.

les hauts de hurlevent // ft. @isley danvers

juillet 2018. une semaine. sept jours. cent soixante huit heures. t’as essayé d’oublier. d’effacer le souvenir de cette note laissée sur un coup de tête. un coup du sort. te triturant l’esprit. y retourner ? ne pas y retourner ? la réalité, leo, c’est que l’idée t’effrayait un peu. partagé entre la déception de ne recevoir aucune réponse et la peur d’en trouver une. là, entre les pages de ce livre que tu connais presque par coeur. un sentiment d’exaltation tellement intense qu’il te fait tourner la tête. leo incertain. indécis face à ses propres décisions. une semaine. nous sommes lundi. t’as passé la journée les yeux dans le vide. le regard dans le flou. les pensées rêveuses tournées vers une silhouette nébuleuse, engloutie derrière une muraille de livres. un spectre qui se plait à donner suite à cette aventure saugrenue que tu as lancé. comme ça. pour donner un écho à ta solitude pesante. seul dans une foule pourtant étouffante. cette impression désagréable de regarder le monde à travers une vitre. si proche et pourtant si loin. leo, tu sais bien que ta curiosité l’emportera. tôt au tard. alors, les cours achevés, tu laisses tes pas te guider vers cette bibliothèque. vers ce qui pourrait être l’expérience la plus exaltante de ton existence. tu ne sais pas où poser tes iris. le regard vagabond. tu aurais presque le sentiment de faire quelque chose de mal. de garder un secret si précieux que tu ne voudrais le partager avec personne d’autre. tu sens ton coeur louper un battement lorsque tes doigts s’emparent de ce livre auquel tu as pensé toute la semaine. sept jours. cent soixante huit heures. et là, entre les pages ternies par le temps, l’écriture inconnue que tu espérais tant y trouver.

cher D,
je suis venu aujourd’hui avec un espoir irrationnel et une peur troublante. j’espérais ta réponse tout autant que je la redoutais.
mais, alors que j’écris ces quelques mots, je me sens ravivé d’une flamme nouvelle. une flamme qui ne demande qu'à être nourrie.
peut-être est-ce l’excitation de l’inconnu ?
la joie et le soulagement d’avoir finalement quelqu’un avec qui partager quelques lignes. sans attentes et sans contraintes.
je crois que tu as su mettre des mots sur les maux. l’univers nous étouffe. il m’étouffe. chaque jour qui passe est un pas de plus vers le néant d’un gouffre sans fin. pourtant, je sais qu’il y a une lumière. là. quelque part. ce que je ne sais pas, c’est comment l’atteindre. trouver la force et le courage.
peut-être que nous serons plus forts à deux. ensemble.
Emily Brontë a dit dans ce livre qu’un homme sensé doit trouver une compagnie suffisante en lui-même.
je dois sûrement l’être, insensé.
l’es-tu aussi ? si tu me donnes à nouveau suite, nous aurons la réponse.
soyons insensés ensemble,
- B.

LES HAUTS DE HURLEVENT.
feat. @leo byrd.

juillet 2018 // mardi. une semaine après ton passage, mardi, à espérer, à t'demander si B a daigné pointer son nez, répandre l'encre d'un stylo sur un bout d'papier à durée d'vie limitée, sur un papier blâfard, incipide qui s'teinterait d'une autre impression, une fois entre tes doigts. tes doigt qui caresseront l'écriture de B. B qu't'imagines, que t'aimerais rencontrer un jour. t'as la boule au ventre, isley, quand tu quittes manhattan pour c'te putain de bibliothèque miteuse de brooklyn. t'as peur qu'tout ça n'ait été qu'un rêve, une hallucination, qu'B n'réapparaisse pas. ça t'terrifie, quelque part, d'voir à quel point cette relation créée et n'vivant qu'à travers des feuilles d'papier prend dors et déjà une place à part entière dans ta vie monotone et trop bien rangée. t'écrases l'mégot de ta cigarette quand tu pousses la lourde porte, t'as pas l'temps de réfléchir, tu prends pas l'temps. tes pompes trop neuves, celles-là même qui laisseront des ampoules à tes pieds, qui t'mènent vers l'aventure, l'excitation. tes mains qui viennent saisir nerveusement ce même livre, ton corps entier qui semble flancher lorsqu't'y trouves la réponse tant attendue, tes genoux qui faillissent sans qu'tu t'y attendes réellement.

cher B,
je pense à mon sens que l'inconnu est ce qui réanime toutes les flammes que l'on croyait perdues jusqu'alors.
on les pense éteintes, si bien qu'on finit par en oublier leur existence.
j'avais peur également que ta réponse ne vienne pas, que tout ça ne soit que le fruit d'un hasard redevenu rationnel, redevenu terne.
mais je suis content, aujourd'hui, de découvrir tes lignes. je suppose qu'on a tous besoin de cette part de mystère dans nos existences respectives, et tu es probablement destiné à devenir celle de ma vie.
celle que j'effleurerai du bout des doigts, sans jamais trop l'approcher.
la part de mystère qui illuminera ce même univers, qui amènera une bouffée d'air nouvelle et conduira vers la lumière que tu décris.
ne perds pas espoir, B, si les temps te paraissent durs ou la vie trop compliquée, souris. là est ta plus belle lumière. sois le changement que tu veux voir dans ta vie.
soyons à la fois forts à deux, tout en créant ce changement.
changeons l'univers.
cessons d'être rationnels, ou de tenter de l'être, car de toute évidence :

nous ne le sommes pas.
à bientôt.
- D.

» à nos actes manqués. // isleo