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 still loving you (oz)

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Érèbe Vasilios
✻ REALLY DON'T CARE
Érèbe Vasilios
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MessageSujet: still loving you (oz)   still loving you (oz) EmptyLun 12 Nov - 20:08

Le Prince de lumière a quitter son palais d'écumes, ses temples de vagues et de sable salé, aux tentures d'ors et de miettes solaires, de monts célestes jusqu'aux arches de ruines endormies. Son ancienne vie s'était rendue, amorphe, lorsque ses mains avaient touchés le fruit fatidique de la nuit. Nectar empoisonné, affres ténébreuses, caveau vide, hanté par les pas de quelques spectres hurleurs, rampants, à même les parois de tombeaux vides, à peine recouvert d'ossements devenus poussières. Là. Dans cette mégalopole infâme, nid de truands aux yeux injectés de sang, aux psychés sous l'emprise de fluides psychotropes en proie à une folie dégénérescente. Lui aussi. L'avait connu. La chute. Le gouffre dédaléen, inextricable des enfers à l'odeur de soufre et de charbon. Le roulement de la lave sur ses os frigorifiés, l'embrasement des sens. Puis le vide. Le creux. D'un chaos inexistant. D'un néant palpitant. Que font les hommes lorsqu'ils perdent leur raison de vivre ? Ils survivent. Erre. Sans véritable autre but que celui de la démence, d'un moyen de combler une chose qui restera éternellement solitaire. Creuse. Comme de ces autels anciens, où l'on fini par peu à peu, se laisser ensevelir par d'autres venelles, d'autres routes, d'autres chemins, pavés humides, glissant contre ses richelieus. Une foi bafouée, trompée, qui prend la forme d'une aliénation aux noms tracés d'un rouge palpitant, métallique. Et c'était sans but. Sans autre raison que celle d'à nouveau exister en vain, de l'adrénaline et sa nuée vivificatrice écourtée, qu'Érèbe avait diriger ses pas dans ce lieu sordide. Au fin fond d'une ruelle où clignotait de faibles néons vacillants. Là. Dans le froid de ces terres dont il n'était pas originaire, préférant à se plaire sous le chant de la mer et de ses vagues tumultueuse, où l'ombre était bien plus chaude que n'importe quel gouffre de la Géhenne. Félin majestueux, à la superbe déchue, décadente, s'invitant dans l'antre d'un miracle crépusculaire. Femmes, qui de leurs courbes majestueuse venait à courber le dos en arrière de façon miraculeuse, leurs lourdes poitrines tressautant sous ses prunelles vides, dénué d'un quelconque intérêt pour la gente féminine. Ce n'était pas ça. Ni ce bar au barman lavant distraitement ses verres, ni leurs prunelles aguicheuses tentant en vain d'attirer ne serait-ce qu'une miette de son attention et certainement, de son porte-monnaie. C'était là. Dans ces corridors tortueux, où les murs venaient à trembler sous les ébats de quelques prostituées avide de remplir leurs poches. Lupanar débridé, menant tout droit à cette salle secrète, où de rares clients privilégiés venait à risquer leurs bourses dans l'espoir d'autres sommes plus alléchantes. Sous les faibles lueurs d'un halo tanguant, comme s'il se retrouvais dans l'habitacle d'un navire boisé, se mouvant sur des eaux déchaînés. Des voix s'entrechoquaient de rires et de menaces silencieuses. Puis Érèbe, là, avec cette longue écharpe enroulée autour de son col, ses mains gantées fouillant dans ses poches à la recherche d'un trésor envieux. Puis son geste se stoppa. Au moment où ses prunelles d'encre s'accrochèrent à un regard singulier. Palpitant. Océan et leurs lagons tentateurs. Et le cœur, qui bientôt, se suspendit au bord de ses lèvres. Prêt à s'extirper, s'arracher de lui-même à sa cage thoracique. Le rythme d'une respiration vide, morte, comme figée dans un temps où l'espoir avait été de mise. La clef. De ces mers houleuses, le suintement de deux peaux fiévreuses s'abreuvant l'une de l'autre, des chevilles enroulés dans une paire de draps marmoréens et des corps accrochés à des rideaux diaphanes. Love, only love. Son corps était paralysé face à cette réminiscence suffocante. Et quand bien même on venait à lui parler, il n'entendais rien. Rien. Si ce n'était que le lointains bruit de vagues venues s'amarrer au bord de sa psyché, d'un corps étendu dans le sable et d'un regard illuminant le sien. « Qui t'est-toi ? » Ses sens le perdait. Le félin n'en était plus un. Rien. Rien qu'un homme dont les prunelles le brûlait et les entrailles bouillonnait. Rien. Rien qu'une âme incomplète, un puzzle fissuré dans le gravas de récifs acérés, rien qu'un corps vide, écartelé d'une pièce existentielle, rien qu'une flamme éteinte dans l'obscurité, rien qu'un souffle dans le désespoir solitaire, rien... Rien. « Rien qu'une ombre. » Et ses pieds bougèrent d'eux-même. Un Vasilios ne fuyait pas. Ou bien que très rarement. Et Érèbe s'enfuyait. Prenant ses jambes à son cou dans l'espoir d'un échappatoire vif, rapide. D'une énième prise d'air, d'un oxygène, dont ses poumons ne parvenait plus à se satisfaire. Un repaire dans le néant. Là, dehors, contre ce mur humide, dans cette ruelle froide, déserte. Et sur ses joues, des perles déchirantes, s'égosillant comme une voix trop longtemps échouée, enterrée dans son âme, s'époumonant à en briser ses cordes vocales.


@Oz Kelly
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Sören Leitz
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MessageSujet: Re: still loving you (oz)   still loving you (oz) EmptyJeu 15 Nov - 20:43

il avait encore ce goût âpre au fond de la gorge. comme les vestiges d’une vie passée s’écroulant sous ses efforts de reconstruction. ses désirs de renouveau dont les fondations branlantes faisaient vibrer les moindres cellules de son corps. oz n’avait plus rien. oz n’était plus rien. rien qu’un roi forcé à l’exil par ceux qu’il n’était jamais parvenu à considérer comme une famille. il avait troqué la cité des anges pour un autre empire de fer et de béton, la même atmosphère acide lui écorchant les poumons comme une réminiscence perpétuelle de tout ce qu’il avait perdu. les années dardaient sur lui leur sempiternel mépris, à présent ancré dans les fines ridules qui fissuraient son épiderme. et, quand il regardait en arrière, il ne parvenait à auréoler de grâce qu’un fin rideau d’existence qui s’était, peu à peu, échappé de la portée de ses mains. cela paraissait si loin à oz, qu’il se sentait tout d’un coup bien plus vieux qu’il ne l’était réellement. ces instants éphémères, cependant, il les chérissait plus que tout les biens les plus précieux qu’il avait jusqu’à lors possédés. la loyauté de quelques uns, une poignée, faisait partie de ces biens qui l’avaient mené ici. dans cet océan nébuleux d’entités distinctes pour lesquelles justice rimait avec arme au poing. si l’on avait détourné oz de son trône, il n’en était pas moins déterminé à retrouver ce goût agréablement acidulé de puissance. cette douce volupté mélancolique aux griffes acérées profondément plantées dans son âme. et, il ne laissait pas tarir le flot de ses efforts pour retrouver ce qu’on lui avait enlevé, attiré par l’odeur nauséabonde de luxure qui émanait de chaque cloaque peu avenant croisant sa route.

c’est d’ailleurs dans l’un d’eux qu’il se trouvait ce soir, noyé par la modique foule d’hommes vénaux et corrompus, plus avides d’exhiber leur fortune que de l’agrandir. il était tiraillé par la sensation de ne pas appartenir à ce monde et la certitude d’y être pourtant bien à sa place. une tige à cancer coincée entre les lèvres, oz analysait silencieusement la situation, triant sur le volet les petits voyous venus bavasser inutilement, des individus plus à même de l’aider à renaitre de ses cendres. cette soirée n’était à ses yeux qu’une question d’affaires lucratives, de laquelle il ne pouvait s’éclipser sans réponses satisfaisantes. pourtant, un souvenir, comme un fantôme, le plongea dans une torpeur de mélodie affligeante. ce ne pouvait être qu’un rêve, induit par l’atmosphère brumeuse des vapeurs de nicotine venues lui brûler les yeux. ou peut-être était-ce de cet alcool sournois s’amusant à embrouiller ses sens, à le renvoyer dans cette thébaïde paisible qu’il s’était vainement forcé d’oublier. souvenirs évanescents soudainement réveillés par la vision d’une bribe de passé heureux.

érèbe. son nom s’était échappé dans un murmure silencieux tandis qu’il s’enfuyait. tandis que la distance qui les avait séparés si longuement, l’affublait maintenant de son poids écrasant. oz, le souffle coupé par la gravité et le crâne martelé d’un grésillement sourd, presque insoutenable. il sent à peine le froid mordant sur sa peau, remarque à peine que ses jambes semblent s’être mues d’une volonté propre. iris couleur azur perdues dans le néant de la nuit ténébreuse, jusqu’à se poser sur cette silhouette qu’il aurait pu confectionner de ses mains pour l’avoir parcourue tant de fois. « érèbe... » nouveau murmure qui s’évapore dans l’étoffe nocturne alors qu’il n’ose s’approcher. comme si un geste trop brusque pouvait l’envoyer se dissiper dans l’obscurité.


@érèbe vasilios


Dernière édition par Oz Kelly le Jeu 22 Nov - 16:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: still loving you (oz)   still loving you (oz) EmptyJeu 15 Nov - 22:45

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C'était de ses petits gestes, comme pour y apprivoiser, emprisonner le regard azuréen de ce lion à la superbe déchue, qu'il venait à saisir son intérêt. Quelque part là, entre ces longs regards songeurs qu'il adressait à l'océan, ce monstre de vagues tentaculaires où régnait les souverains impériaux de ses propres réminiscences et la fumée âpre de ces longues cibiches dont ses traits venaient à se noyer sous les bras volutes d'une mélasse qui lui piquait les yeux. Un jour, il le lui avait demandé : Qu'est-ce que tu vois, là bas, Oz ? Presque jaloux, envieux de cette mer rugissante. Et dans son éternel  mutisme, il lui avait répondu avec l'un de ses grognements de bêtes hagardes, blessés. Celles dont les souffrances persistent, durent, telles des balles perdues dans un corps anémique. Comme tant de réponses sans questions, non élucidées, restées là, entre eux, dans le gouffre de cette distance vide, si grande, qu'elle avait fini par en creuser leurs propres tombeaux avide de chimères. Et pourtant, beau et grand, léonin, dans ces silences venant à conquérir ses regards de lueurs moins hostiles. Défensives. Le temps, les jours, l'euphorie du soleil sur leurs peaux, le bruit des vagues et l'odeur de l'écume avait fini par l'avoir, lui aussi. Pris au piège. À se débattre, en vain. Puis il avait fini par l'happer. Lui et toutes ces questions. À vouloir être le centre de son monde, faire de ces moues candides, enfantines, lorsqu'il venait à côtoyer de trop près ses cousines aux dermes tannés par le soleil et aux courbes voluptueuses. Et ce soir là. Au bord du rivage, alors qu'il venait à enfoncer l'une de ces énièmes cigarettes dans le sable, celle dont il détestait l'odeur. Ses doigts, coureurs, comme une paire de jambes lestes venait à se frayer un chemin jusqu'aux siens. Et à nouveau, l'affrontement, la bataille de ces vagues s'entrechoquant aux récifs dentelés de ses prunelles. Un avertissement sourd, dont il ne retenais rien. Rien seulement que l'éclat de cette insatiabilité grondante qu'il venait à faire naître aux creux de ses entrailles. À retenir cette main, l'empêcher de s'échapper sous la caresse ferme des siennes. Et son nez à venir glisser sur cette mâchoire maculée d'ombres rugueuses, comme de ces félins qui se jaugent, puis s'offrent, l'un à l'autre. Dans leurs parades concupiscentes, leurs tendresses sauvages. « Oz. C'est toi que je veux. » Et leurs lippes, se cherchant, s'effleurant, se trouvant. Heures, jours, semaines, mois, années, décennies. Tout resurgissait à la surface. Comme de ces vieux volcans, qui après des siècles de sommeil décident de s'éveiller à nouveau dans un éclat de braise. Et la voix. Ah... cette voix. Cette teinte gutturale, ce long murmure venu d'une caverne échaudée par un feu de camp aux branches grésillantes, s'entrechoquant aux braises ardentes, vivifiantes. Cet abri de pierres si lourdes, rassurantes, aujourd'hui déserté par une absence trop longue. Venimeuse, s'étant frayée un passage jusqu'à la venelle de son âme afin de lui extirper toute once d'humanité. Il l'avait rêvé, cauchemarder, ce moment. Dans un vain espoir d'à nouveau le revoir. Puis il lui avait tourné le dos. À lui, à toutes ces réminiscences qu'il avait délaisser dans son sillage. Il l'avait rayé, banni, pulvériser à coups de nerfs, de fatigues, de violence inextinguible, annihiler, jusqu'à n'en laisser qu'un amas de néant putride. « Non... » Qu'il souffle, sans savoir, comprendre, si ces perles roulant contre ses joues étaient issues de la pluie battante, ou des siennes, qu'il pensait à tout jamais avoir endormies. « Ce n'est pas toi. » Là. Contre le mur. De ce félin aux longues griffes acérées réduit à l'état de bête que l'on viens d'abattre d'un ultime et dernier coup. Presque à répandre ses entrailles là, ce myocarde frais, gorgé de veines et sillons vermeilles, battant, entre ses paumes tremblantes, rougies. Il ne veut pas le voir. L'apercevoir. Par cette peur qu'il pensait avoir occulté. La peur d'être à nouveau vivant aux devant de ses prunelles aux gouffres abyssaux. Mais il se retourne, là, avec l'envie de lui arracher ce prénom qu'il n'as plus le droit de prononcer. Saccager son âme, faire flétrir les réminiscences de ces songes les ayant fait s'épanouir, incendier les forêts de sa psyché en un tas de troncs distordu, comme frappé par la foudre et rendre l'humus à l'état d'un tapis de cendres âpres. L'occire. Regarde. Regarde moi, Oz. Regarde ce que tu as fait de moi. Contemple, le fruit de ta création la plus obscène, le sang sur mes mains, la fatigue dans mon regard, le vice comme sévices. Tu as fait de moi... ton monstre. « Pas toi... » Qu'il répète. Hagard, confus. Dansant à l'extrémité de ses limites sur le point d'atteindre le seuil de non-retour. La rage qui s'extirpe de ses prunelles béantes, deux gouffres froids chaotiques où dansent le vide, la rage et la... Trop tard. Il est là. Prêt à s'abattre sur lui de toute haine effrénée. Comète noire vomis d'une empyrée béante et l'odeur infecte de ses cigarettes qu'il détestait tant lui collant au derme en une deuxième peau. Prunelles démentes, la poigne de sa main qui s'accroche à son col, l'accule contre l'un de ces murs humides. « Tu étais mort pour moi ! J'avais fait mon deuil ! » Comme un gardien de cimetière s'assure que cet amoncellement de cadavres repose bien sous terre, comme la faucheuse s'assure de couper le bon épis lors de sa moisson fatidique. Mais là... Dans ce regard, ce souffle qu'il boit, si près, qu'il pourrait à nouveau sentir ses lippes s'écraser contre les siennes. Tout ça. Lui. Si réel. Si proche. C'est dans son regard, qu'il l'aperçois, la rédemption, l'éclat oublié. Parce qu'il n'y a que ton regard pour me rendre vivant. Ses traits qui perdent de leur vigueur courroucée, ses membres dont il ne ressens plus le poids, bras amorphes retombant mollement le long de son corps, jambes vacillantes. Et les souffles, qui lui entravent la gorge. Prunelles confuses, joues maculées de perles diluviennes. Et le froid mordant sa peau, gelant ses os, ne semble plus qu'être un mauvais et lointain souvenir.


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MessageSujet: Re: still loving you (oz)   still loving you (oz) EmptyJeu 22 Nov - 17:01

tout cela lui paraissait loin, comme un vestige du passé. la récurrence d’une vie antérieure qui venait l’assommer d’images troubles. parfois, la réalité venait se confondre aux rêves et, oz, égaré, songeait à une vaste blague de ses pensées corrompues. égaré, il l’avait été à de maintes reprises. mais jamais aussi littéralement que dans ces eaux agitées qui avaient recraché son âme vagabonde sur des côtes olympiennes. d’une manière telle qu’on aurait dit que même les abysses profondes ne voulaient pas de sa personne. il s’était imaginé seul, naufragé d’une existence amère où la seule option est de survivre, avant de s’égarer de nouveau, dans des iris curieuses posant sur lui une naïveté revigorante. cette île, campée dans les limbes d’un kaléidoscope aux teintes océaniques, avait été pour lui un sanctuaire ardent. une litanie de sentiments que son esprit songeur avait laissé couler, comme un bruit de fond, quand le pleutre avait préféré fuir. ses désirs de vengeance et de pouvoir étaient réapparus à la première occasion, tels de viles chimères brûlant sa conscience. jamais oz ne s’était senti autant à sa place que dans ces bras qu’il avait choisi de quitter, sans mots. sans un regard en arrière. pourtant, il l’avait ardemment désiré, le prince de cette fastueuse oasis. aimé de cette flamme sincère et quelque peu dévastatrice qu’est le premier amour. celui qu’on ne peut oublier, qui n’est pas de ces sentiments évanescents qui apparaissent et disparaissent aussi rapidement qu’une brise d’été.

le tombeau de ses souvenirs venait de s’ouvrir si brusquement, que oz se sentait de nouveau égaré. tiraillé entre la réalité et le pandémonium assourdissant des stigmates d’une époque révolue, résonnant dans son crâne comme un écho de culpabilité. érèbe. ce nom était resté bloqué dans son coeur pendant tellement longtemps qu’il peinait à le dire à voix haute. il se l’était proscrit, tel un mot interdit qui ne peut se résoudre à passer la barrière des lèvres. cependant, ce droit qu’il s’était prohibé, il le reprenait à l’instant d’une manière tout à fait inconsciente, plongé dans l’âme purifiée d’un lui d’antan que les années avaient englouti. oz se sentait soudainement l’ombre d’une personne qu’il ne connaissait pas. un inconnu que cette voix tentante réveillait abruptement, le sortant de ces songes l’ayant happé dans une torpeur maudite. il revoyait chaque instant, chaque détail, même les plus futiles, comme si tout cela s’était passé hier. roi déchu et désemparé devant cet être à qui il n’avait su avouer que les meilleures journées de sa pauvre existence avaient été celles passées à ses côtés. et il ne pouvait se douter que la misérable éloquence dont il été doté puisse être à la base de tant de maux. tant de distance qui avait créé entre eux un précipice vertigineux vers lequel ils se penchaient irrémédiablement à se revoir de cette manière. il s’était imaginé des regards perçants sous une myriade d’étoiles, deux silhouettes confondues sous le fin drap de la nuit. un instant beau et poétique de ceux qu’il n’avait expérimenté que trop rarement. mais, le érèbe de ses pensées éparses, coincé sur cet île louvoyant les océans, n’était plus. tout comme, en surface, il avait ostracisé ce naufragé survivant laborieusement dans les tréfonds de son âme.

oz désemparé, acculé soudainement contre un mur humide. des mots comme des couteaux. tu étais mort pour moi ! j’avais fait mon deuil. oz pantois face à une réaction inattendue, déconcertante, mais tellement prévisible. face une attitude qu’il ne lui connaissait pas. et, il prit subitement conscience que c’était le cas, il ne le connaissait pas. plus. cet homme que ses actions pitoyables avaient certainement participé à façonner. regard austère, plus glaçant que le vent automnal qui les enveloppe. réalisation foudroyante que tout cela n’a rien d’un songe. que les spectres du passé n’en sont plus, extirpés de la léthargie dans laquelle ils étaient plongés. « je... » il s’arrête, ne sachant que dire, les mots s’emmêlant dans sa gorge avant qu’il ne parvienne à les sortir. que lui dire après tout ce temps et ses erreurs ? ses remords et ses regrets. Je suis désolé ? ses excuses étaient malvenues. ses pensées, incohérentes, se muaient en nuage opaque tandis que ses iris se noyaient dans celles d’érèbe, leurs souffles dansant ensemble dans une nuée de vapeur blanchâtre. « il faut croire que les fantômes n’appartiennent pas qu’au passé. ». oz, prit d’une once de lucidité qui le rend subitement un peu narquois. un peu plus lui-même. et, dans un geste parfaitement inopiné de son corps qui semble se découvrir sa propre conscience, ses lèvres vinrent heurter celles de cet homme qui lui avait tant manqué. baiser désespéré et égoïste marquant la fin d’une agonie silencieuse qui s’était insinuée en lui si lentement qu’elle avait prit place comme si elle avait toujours été là. oz éveillé. oz qui prend, même inconsciemment, tout ce dont il a envie. peu importe les conséquences et le socialement correct. oz qui ne forge pas les règles, mais s’efforce de les briser à sa convenance.


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