HU$TLA BABY // MEAN MONEY

Invité

kendall eun-yeong park
the stars, the moon, they all have been blown out
© florence and the machine/cosmic love

never trust or love a wild thing.

âge ~ t'as vingt-trois ans, kendall. on ne le dirait pas, avec ta bouille de bébé. on n'arrête pas de te demander ta carte d'identité chaque fois que tu veux rentrer dans un bar ou que tu veux acheter de l'alcool. comme si t'étais encore une putain de gosse. date et lieu de naissance ~ vingt-et-un février, à new york. on ne le dirait pas non plus, mais c'est bien ici que tu es née. tes deux parents sont tous les deux coréens, mais toi et tes soeurs, vous êtes toutes nées ici. nationalité ~ américaine. tu adorerais dire que t'es réellement coréenne, mais en vérité, t'y as jamais mis les pieds sur la terre de tes vieux. (et avouons-le, t'as pas non plus les moyens de te payer le voyage jusque là. triste vie, kendall.) métier ~ là aussi, t'aimerais mentir et dire que tu sors de nyu en photographie et imagerie, dire que tu bosses pour vogue et que c'est toi qui shoote les couvertures. mais ça serait la blague du siècle. non, toi, ken, t'es réceptionniste au plaza. à défaut d'être riche, tu traînes avec pas mal d'entre eux. sur le côté, il t'arrive d'avoir l'un ou l'autre shooting avec des mannequins peu ou pas connus pour joindre les deux bouts. t'es tellement loin de tes rêves d'enfant, kendall, mais il faut ce qu'il faut ... statut civil ~ célibataire. c'est pas que t'y penses pas, au prince charmant. juste que bah, ils ont jamais été assez bien, tes princes pour que tu vives heureuse jusqu'à la fin des temps. alors en attendant qu'il débarque sur son cheval blanc, tu passes de lit en lit. (oui, tu cherches le prince sous les draps, on ne sait jamais.) statut monétaire ~ vous connaissez cendrillon ? bah toi, kendall, t'es quasiment pareille. mais ta marraine, c'est pas une bonne fée. t'as même pas de marraine tout court, en fait. groupe ~ really don't care. t'es une nobody, ken. c'est pas de toi dont on parle et d'un côté, tant mieux. tu ferais sûrement n'importe quoi si tu étais constamment sous le feu des projecteurs.

all night long slow down the song

(하나) tes parents sont des immigrés coréens et tes soeurs et toi, vous êtes nées aux us avec le minimum. ça a jamais été rempli de paillettes chez les park, tu partageais ta chambre avec tes deux soeurs. y a rien de glamour chez les park. les vacances en famille, c'était dans l'état d'à côté au plus loin. pour les voyages scolaires, ta mère t'achetait un paquet de bonbons pour pas que tu sois exclue, mais tu sais que c'était déjà au-dessus de ce que vous pouviez vous permettre. y a toujours eu à manger sur la table, mais le superflu, t'y as jamais eu droit en étant gosse. t'as pas envie de dire que t'étais malheureuse, kendall, parce qu'en vrai, tu sais que ça aurait pu être pire, mais t'as toujours eu ces rêves de grandeurs, rêves de plus, rêves de plus beaux. rêves que t'as jamais atteint. putain. (둘) pour tes six ans, t'as un appareil photo jetable. ouais, c'était pas la folie non plus pour les cadeaux d'anniversaire. mais ça a refait ta semaine de pouvoir prendre ta famille, les meubles, le quartier en photo.tu te souviens d'avoir été chercher les photos développées avec ta mère. certaines étaient mal cadrées, surexposées, floues, mais t'étais trop heureuse, kendall. c'était des trucs que tu avais fait, toi, toute seule. on t'a promis un autre appareil pour noël. et t'en as reçu deux tous les ans. t'as encore tes premiers clichés, collés sur le mure de ta chambre dans l'appartement de tes parents. (셋) t'as commencé à faire des petits jobs à partir de quinze ans pour aider les parents, pour pouvoir te payer des trucs et te faire un peu plaisir. t'as été caissière, vendeuse de milkshakes, t'as bossé dans un fast-food aussi, t'as fait serveuse, livreuse de pizzas. t'as pas arrêté de changer en te disant que tu voulais te trouver mieux ailleurs. y a jamais rien qui a été mieux. et t'avais l'impression qu'à chaque fois, t'avais jamais assez d'argent pour réellement pouvoir en faire quelque chose. alors après le lycée, t'es pas allée à l'université. t'aurais voulu avoir une bourse pour nyu mais tes résultats étaient pas suffisants ne serait-ce que pour être qualifiée pour. alors t'as abandonné cette idée-là et tes mi-temps sont devenus des temps pleins. t'as pu te payer un vrai appareil photo avec ton premier salaire. et pendant un moment, t'as cru que tu t'en sortirais. (넷) sauf que tu sais jamais comment ton argent part tous les mois. à chaque fois, t'es dans la merde, à compter tes petites pièces et à regarder ton compte en banque frôlé le zéro. t'as pensé naïvement pouvoir vivre de la photo, mais à chaque fois, t'es frappée par la réalité, kendall. t'es parfois coincée dans une autre dimension où tout est beau et puis tu te souviens qu'en fait, non, t'es pas chez disney, que les bisounours n'existent pas. et qu'en fait, t'as toujours pas d'argent. tu trimes comme une dingue pourtant. tu te demandes pourquoi certains sont aussi chanceux que pour naître dans une bonne famille. pourquoi, toi, il a fallu que tu tombes chez les park. tu les aimes à crever, mais tu ne peux t'empêcher de penser, parfois, que t'aurais voulu mieux. (다섯) mais même avec ce besoin incessant d'argent, t'as jamais sombré du mauvais côté. t'as jamais rien fait de criminel. enfin, sauf si on considère que boire en étant mineur comme criminel. t'es pas trop drogue, t'es pas trop endroit louche. t'as toujours essayé de rendre tes parents fiers de toi, plus ou moins. tu sais qu'ils auraient préférés que tu rentres dans une université, même si elle n'était pas réputée, pour avoir ton diplôme et faire quelque chose de ta vie. mais tu sais que leurs rêves, comme les tiens, sont ce qu'ils sont : des rêves. (en vrac) kendall, t'es ce paradoxe de la femme indépendante qui se débrouille comme elle peut, qui se démène jusqu'à en crever et de cette enfant qui voudrait que le monde soit doux, soit beau et gentil. // t'aimerais trouver un gars bien, une sorte d'ancre qui t'accrocher, un phare qui te ramènerait à bon port. mais t'as peur justement de trouver le bon. t'as peur de ce que ça veut dire, se poser, stagner, rester sur place. toi tu veux évoluer, tu veux grandir, tu veux voyager. alors oui, te poser avec le bon, qui qu'il soit, putain ça fait peur. // t'as une tête de poupée, ken. parfois, t'es tellement girly, on dirait une princesse (de deuxième main, qu'on s'entende bien) et tu jures comme une camionneuse. tu sors des putains et des eh merde comme si c'était des conjonctions de coordination. // t'as la tête sans dessus dessous. tu rêves de percer en photo, tu rêves de l'amour, tu rêves de partir. mais t'es toujours là, ken, toujours à bosser différents jobs, toujours à faire de photo comme seconde option. t'en sais rien de comment te sortir de ce merdier. // t'as récemment déménagé de chez tes parents (enfin !), t'as trouvé un appartement, toujours dans le bronx (malheureusement ...) avec une fille. franchement, t'as cru que ça serait le pied. puis tu t'es rendue compte que cette fille, elle est pas comme toi. elle galère pas. elle a pas besoin d'argent. putain, elle travaille même pas. tu te trouves conne de la jalouser. mais tu peux pas t'en empêcher ...

cause we're ready for the fame.

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