double trouble (bella)

@bella callahan + vincent grimaldi

Vincent avait passé l'après-midi avec l'ambassadeur des Pays-Bas. Un homme fort charmant, mais dont la capacité de placer mots après mots dans une phrase sans pause avait complètement épuisé le prince qui n'avait pratiquement placé aucun mot de toute la rencontre. En plus d'avoir de la difficulté à différencier certaines des prononciations de l'étranger, il avait l'esprit occupé par le doux visage de Delya, cette femme extraordinaire. Après des heures de torture, il décida de s'éclipser, étant certain d'avoir rempli son devoir de prince et d'avoir laissé une bonne impression derrière lui. Enchanté, le néerlandais lui sera la pince et disparue dans sa limousine. De son côté, le jeune prince décida de profiter des derniers rayons de l'automne pour marcher jusqu'à sa résidence a quelques coins de rues. En chemin, il passe devant la boulangerie que lui avait tant parlé Delya. Une boulangerie où la jeune femme passait beaucoup de temps apparemment, après avoir vanté les louanges des produits équitables que servait ce café-moderne. Vincent poussa la lourde porte et scruta la salle de gauche a droit dans l'espoir de voir le visage qu'il appréciait tant. Puis au loin, il n'eut aucun doute sur la présence de sa douce. Il se faufila au travers des tables et des clients pour se rendre juste qu'à Delya avant de l'habiller d'une étreinte, passant ses bras musclés devant la jeune femme qui lui faisait dos « Devine qui c'est ? » termina-t-il avant de déposer un baisser sur les joues de porcelaine de la jeune femme.

Tu profites des derniers rayons du soleil assise à une table. Tu portes à tes lèvres un thé vert à peine sucré qui enchante tes papilles. Tu as la tête ailleurs, même le livre déposé sur la table sous tes yeux ne retient pas ton attention papillonnante. Tu regardes les passants à travers l'immense baie vitrée du magasin laissant ton regard flirter avec leurs corps en mouvement pendant que ton esprit s'agite. Des pensées éphémères qui caressent les recoins de ta conscience, mais rien qui nécessite une concentration intense. Tu avales une énième gorgée de ta boisson chaude. Une fin de journée parfaite. Et une nuit qui s'annonce pleine de promesse. Bientôt, tu te lèveras pour rejoindre Basil au salon de tatouage où il travaille et vous rentrerez chez lui ensemble. Tu attends avec impatience de pouvoir être dans ses bras une fois de plus. Tu ne t'en lasses pas, tu ne penses pas pouvoir t'en lasser un jour et ça te comble. Tu as attendu tellement longtemps pour ce que tu as enfin obtenu que ça te rend quelque peu inquiète, paranoïaque. Tu es certaines que les choses ne resteront pas éternellement aussi calme qu'elle le sont aujourd'hui, tu sais que bientôt le côté caractériel de Basil et ton tempérament face à celui-ci vous mettra en péril et tu as déjà peur que votre début de relation n'y survive pas. Tu soupires et penches ton visage vers le livre toujours ouvert, une histoire d'amour passionnée, un récit qui casse ta routine pleine de jambes estropiées, de bras cassés et autres catastrophes. Tu te replonges dans le bain brûlant d'un amour imaginaire et sursaute en sentant deux bras se resserrer autour de toi comme des vices limitant tes mouvements et bloquant momentanément ta respiration face à la panique d'un étranger t'agressant en public. Tu es à la limite de l'hypoxie quand une voix douce et grave que tu ne reconnais pas caresser ton oreille « Devine qui c'est ? » D'un geste brusque, tu utilises tes épaules et tes mains pour repousser l'inconnu après que celui-ci ait déposé deux baisers tendres sur tes joues et te retourne vers lui les yeux brillants de colère. Tu fixes cet homme, un bel homme, brun, grand, une carrure à se damner et pourtant qui ne t'attire pas plus que ça, ses yeux clairs pleins de malice semblent s'assombrir pendant que tu continues de le fixer aussi vicieusement que tu en es capable et d'une voix enrouée par la colère, tu entonnes « Mais pour qui vous vous prenez enfin ? Je ne vous reconnaît pas, et même si c'était le cas, je ne vous ai jamais permis pas de m'aborder de la sorte ! » Tu avales ta salive, ingurgitant la peur qui te colle à la peau et essayant de calmer la colère qui se propage comme de l'adrénaline dans tout les pans de ton petit corps. Tu détestes te donner en spectacle mais en cet instant, tu ne soucies pas plus que ça des qu'en-dira-t-on.

@bella callahan + vincent grimaldi

Dans l'étreinte, il ressent Delya s'ébattre. Il relâche donc la pression et se positionne près d'elle pour qu'elle puisse voir son visage. Son regard semblait s'illuminer par la hargne. Ses yeux étaient tout le contraire de ce qu'il était habitué. Pour la première fois, il voyait un côté plus sombre de celle dont il avait appris à apprécier la présence depuis quelques jours. Si Delya était une drogue, il en serait junkie. Ils s'étaient rencontrés il y a un peu plus d'une semaine maintenant, mais c'était comme si elle lui avait lancée un sort. Quelque chose de puissant s'était produit la première fois qu'il avait posé son regard sur le sien. D'un coup, il avait percé la coquille mystérieuse de ce cœur autrement meurtrie par les épopées. Bien que les conversations étaient encore superficielles, il apprenait à la connaître avec ses histoires et ses démons.

Il restait encore un peu sous le choc, elle lui avait répondu comme si elle ne l'avait jamais vu, deux parfaits inconnus faisant une scène au café. Étant une personnalité relativement connue, il ne pouvait vraiment se permettre d'avoir une image aussi négative en public. Certains pourraient percevoir ce geste comme une agression, mais il croyait sincèrement que leur relation avait assez évoluée pour qu'elle accepte un doux baiser sur la joue, par surprise. « Mais enfin, pardonne-moi. Je croyais te faire plaisir. » Puis il resta planté là quelques secondes à faire le point sur ce qu'il venait de se passer. Il voit les regards des gens curieux se fondre vers votre table où le prince n'avait qu'une seule envie, celle de disparaître. Cependant, il tenait beaucoup plus à votre relation pour qu'un accro comme ça puisse mettre de l'ombre sur la magnifique semaine qu'ils avaient passé ensemble. Il attrapa une chaise par le dossier pour s'asseoir rapidement, il voulait prendre le temps de comprendre la racine de ce comportement soudain. « Je croyais qu'on se connaissait assez pour me le permettre, désolé de t'avoir brusqué. »